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Un rapport indique qu'il est temps de moderniser le service de police pour lutter contre «les formes les plus graves de criminalité».
Durant ses derniers jours au pouvoir, le premier ministre Justin Trudeau fait pression pour une réforme de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) promise depuis longtemps.
Un rapport gouvernemental publié lundi, qui met en évidence les inquiétudes concernant la capacité du Canada à faire face aux «nouvelles menaces», indique qu'il est temps de moderniser le service de police pour lutter contre «les formes les plus graves de criminalité».
Il souligne que la vision du gouvernement devrait être de faire de la GRC une «organisation de police fédérale de calibre mondial, axée sur le renseignement».
Dans une entrevue, M. Trudeau a déclaré à CBC News que la GRC est «sous pression» et qu'il «essaie de faire cela depuis le tout début».
Publié sur le site internet de Sécurité publique Canada, le rapport a formulé quatre recommandations clés, notamment celle de demander à la GRC de se concentrer sur les crimes les plus graves qui touchent le Canada, comme ceux qui dépassent une compétence provinciale ou territoriale spécifique ou qui concernent la sécurité nationale.
Il indique également que le Canada devrait travailler avec les dirigeants territoriaux et les partenaires autochtones pour «définir un nouveau modèle de police».
«En fin de compte, pour combler l’écart entre les menaces auxquelles le Canada est confronté et les capacités des criminels, il faudra non seulement que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership et d’investissement, mais aussi qu’il parvienne à une véritable responsabilité collective avec tous les ordres de gouvernement et leurs organismes d’application de la loi», indique le rapport.
Le commissaire de la GRC, Mike Duheme, a déclaré dans un communiqué lundi qu’il reconnaissait qu’il était nécessaire d’apporter des changements importants, mais a souligné que le financement de la force n’avait pas suivi le rythme de ce qui est nécessaire pour s’attaquer au paysage criminel actuel.
«Bien que la GRC n’ait pas été consultée lors de l’élaboration de ce document particulier, des changements doivent être apportés pour assurer la durabilité de la police fédérale et pour que la GRC soit en mesure de s’attaquer correctement aux taux de criminalité les plus élevés», a déclaré le commissaire Duheme, ajoutant que la force avait présenté son propre plan de transformation à Sécurité publique Canada il y a plusieurs mois.
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«J’ai fait part de mon point de vue au premier ministre sortant et à d’autres hauts fonctionnaires à Ottawa sur cette voie à suivre, et je continuerai de défendre nos membres et nos employés ainsi que les services de police exceptionnels que nous offrons.»
En 2018, le gouvernement Trudeau a demandé à l’ancienne commissaire de la GRC, Brenda Lucki, de moderniser et de réformer la culture de la GRC, de protéger les employés contre le harcèlement et la violence au travail et de favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones.
La plateforme des libéraux pour 2021 promettait une réforme de la GRC, affirmant l’importance d’assurer «une surveillance externe plus forte et d’apporter un changement culturel pour éliminer le harcèlement dans ses propres rangs».
À la suite d’une fusillade de masse en Nouvelle-Écosse qui a fait 22 morts en 2020, une commission d’enquête publique, officiellement connue sous le nom de Commission des pertes massives, a constaté des manquements généralisés dans la façon dont la GRC a réagi. Elle a émis 130 recommandations non contraignantes pour améliorer la sécurité publique, dont la majorité s’applique sous une forme ou une autre à la GRC.
En 2023, un examen du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a révélé que la police fédérale n’était pas aussi «efficace, efficiente, flexible ou responsable qu’elle devrait l’être pour protéger le Canada et les Canadiens contre les menaces les plus importantes à la sécurité nationale et à la criminalité».
M. Duheme a déclaré que la GRC avait entendu les appels des intervenants concernant la nécessité d'améliorer la responsabilisation ainsi que de «renforcer la réactivité» de la prestation de services.
«Je crois fermement que nous sommes les mieux placés pour relever ces défis en tant qu'organisation unique, avec des mandats de police fédéraux, provinciaux, territoriaux, autochtones, municipaux et spécialisés», a-t-il déclaré dans la déclaration de lundi.
«Les solides relations de la GRC avec des partenaires dans tous les coins du pays, ainsi que les vastes connaissances organisationnelles et les compétences spécialisées dont nos employés peuvent s'appuyer pour servir les collectivités, présentent d'innombrables avantages.»
Le nouveau rapport indique également que la GRC devrait donner la priorité au recrutement de compétences spécialisées et préparer les gens à devenir des «enquêteurs fédéraux» et que des investissements sont nécessaires dans la capacité de police fédérale de la GRC, les autres ordres de gouvernement devant envisager des «augmentations similaires».
Il indique que le gouvernement devrait séparer les budgets de police contractuelle et fédérale et travailler en étroite collaboration avec les provinces pour soutenir «une transition vers une élimination des services de police contractuels».
Le rapport indique que l'expiration des accords actuels sur les services de police en 2032 représente la «première occasion de mettre en œuvre cette prochaine phase des services de police au Canada» et que les travaux visant à définir les besoins et les solutions des provinces devraient commencer dès maintenant.