Partir de chez soi à 4h du matin pour arriver au travail à 9h, être extrêmement agressif rien que pour sortir de son allée, mettre 40 minutes rien que pour sortir de la ville, les voitures bloquées derrière des feux de freinage sur des kilomètres.
Certains habitants de Châteauguay et des environs sont en colère contre les travaux routiers, car les projets de construction sur les artères principales qui traversent la banlieue donnent aux habitants le sentiment d'être piégés.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«C'est complètement ridicule», a lâché Jean François Valade, un autre résident. «Je pars à 5h25 pour arriver à Lachine à 6h30 ; il me faut au moins 30 minutes pour quitter Châteauguay.»
«Nous sommes officiellement prisonniers dans cette ville. Il est presque impossible de se déplacer N'IMPORTE OÙ à Châteauguay à n'importe quel moment.»
Le stress est principalement causé par les travaux sur la route principale qui traverse la banlieue de la rive-sud: le boulevard Saint-Jean-Baptiste (R-138).
«C'est vraiment la route principale pour se rendre n'importe où à Châteauguay», a expliqué Ally Voysey, une autre résidente. «Je pouvais marcher avec mon chien jusqu'au Tim Hortons plus vite que les voitures ne roulaient.»
Fermetures prévues en fonction des travaux:
- Jusqu'en décembre, une voie est ouverte dans chaque direction sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste entre la rue Rodrigue et le boulevard Saint-Francis.
- Jusqu'au 31 octobre, une voie sera ouverte dans chaque direction sur le boulevard Saint-Francis, entre le boulevard Saint-Jean-Baptiste et le 389 Saint-Francis.
- Du 1er novembre au 19 décembre, les boulevards Saint-Francis et Industriel seront complètement fermés entre le boulevard Saint-Jean-Baptiste et la garderie Notre Futur.
Mme Voysey a affirmé que la construction d'un immeuble en copropriété sur le boulevard Saint-Francis avait ajouté à la frustration lorsque les équipes ont fermé des voies pour poser des tuyaux.
De plus, tous les feux de circulation ont été remplacés par des feux clignotants rouges dans les zones de construction, ce dont de nombreux résidents se sont plaints.
«Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé d'éteindre les feux», a dit Mme Voysey. «Non seulement cela a prolongé les retards dans la circulation, mais cela a également rendu la situation très dangereuse.»
La résidente a ajouté que les conducteurs sont généralement frustrés par la circulation dans cette zone, mais que la situation s'est aggravée avec les nouvelles configurations.
«Beaucoup de gens qui rentrent du travail ou qui viennent de l'île en général sont vraiment impatients parce qu'ils sont restés coincés dans les embouteillages pendant longtemps ou parce qu'ils sont pressés, et avec les feux éteints, je trouve que beaucoup de gens qui viennent à Châteauguay, encore une fois, sont pressés, impatients, foncent tout droit et ne respectent pas nécessairement les règles générales de conduite», a indiqué Mme Voysey. «Cela crée un certain danger à cet endroit.»
Le soir, la circulation en direction du sud s'accumule dans la communauté voisine de Kahnawake et même dans l'arrondissement de Lachine à Montréal, après le pont Honoré-Mercier
Les Peacekeepers de Kahnawake bloquent la route 207 au pied du pont pour empêcher les conducteurs de traverser la communauté afin de prendre un raccourci.
En sortant du pont Mercier, il est conseillé aux automobilistes de se diriger vers l'est sur la route 132 jusqu'à l'autoroute 30 afin d'éviter la route 138. Ce détour ajoute au moins 10 kilomètres au trajet des navetteurs se dirigeant vers l'ouest du pont.
Les travaux s'inscrivent dans le cadre d'un «projet de modernisation» visant à réaligner le boulevard Saint-Francis et le boulevard Industriel ainsi qu'à faire une route à quatre voies sur le boulevard Industriel. En outre, les travaux visent à résoudre les problèmes de circulation qui existaient auparavant à l'intersection du boulevard Saint-Jean-Baptiste et des routes 132/138.

«Le projet s’inscrit également en parfaite cohérence avec les développements futurs prévus dans le secteur selon l’orientation « TOD » (transit-oriented development), qui misent sur la proximité d’un pôle de transport en commun, soit le terminus Châteauguay de exo», a expliqué la Ville sur sa page.
La Ville recommande d'éviter la zone, de travailler à domicile ou d'emprunter l'autoroute 30 si vous vous rendez au pont Mercier.
«Ces alternatives ne sont pas possibles pour beaucoup de gens», a dit Ally Voysey. «On nous demande de consacrer plus de temps et d'argent aux déplacements pendant une période indéterminée (entre décembre 2025 et 2027). Le réseau de transport public, qui n'était déjà pas suffisant pour desservir la ville en temps normal, a également été gravement affecté par ces travaux, car la gare routière principale est située en plein milieu du chantier. Certaines personnes ont signalé que les transports publics mettaient entre 1,5 et 2,5 heures pour rejoindre le centre-ville.»
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La résidente Lyndzay Chartrand Lacombe a ajouté que les zones résidentielles sont complètement bloquées par la circulation.
«Il n'y a pas de présence policière pour aider à diriger la circulation», a-t-elle soutenu. «Il y a des travaux partout, et on ne peut pratiquement plus accéder à rien... Soit on est coincé ici, soit on ne peut pas revenir en ville pendant des heures ! Ils ont décidé de faire ces travaux maintenant plutôt que pendant l'été, quand il y a moins de circulation. C'est complètement ingérable.»
Pour Mme Voysey qui a grandi dans la ville, les infrastructures municipales ne peuvent pas faire face à la croissance démographique.
Rien qu'à Châteauguay, la population est passée d'un peu plus de 41 000 habitants en 2001 à plus de 50 000 en 2021, selon Statistique Canada. L'Institut de la statistique du Québec a déclaré que la croissance dans la grande région de la Montérégie avait atteint un sommet de 1,6 % entre 2022 et 2023.
«J'ai l'impression que les infrastructures de Châteauguay ne sont pas vraiment conçues pour accueillir autant de personnes», a-t-elle mentionné. «À mesure que la population augmente, de nombreux problèmes plus importants ne sont pas nécessairement pris en compte... Le fait que nous payons beaucoup d'impôts ici par rapport à d'autres municipalités, et que nous avons très peu à montrer en termes de programmes sociaux ou communautaires et autres. Donc, même si beaucoup de gens s'installent sur la rive sud, ce qui est formidable pour de nombreuses raisons, je ne suis pas sûre que la hiérarchisation des projets soit faite correctement. Cela nous cause un grand casse-tête.»


