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Tension avec la FTQ: le ministre Boulet évite de jeter de l'huile sur le feu

Les consultations particulières sur le projet de loi sur la gouvernance syndicale doivent se poursuivre mercredi et jeudi.

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Imbroglio sur l'implication d'un député fédéral dans la course de Pablo Rodriguez Imbroglio sur l'implication d'un député fédéral dans la course de Pablo Rodriguez

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a évité de jeter de l'huile sur le feu, mercredi, au lendemain d'une comparution tumultueuse de la FTQ lors des consultations particulières sur son projet de loi sur la gouvernance syndicale. 

La présidente de la FTQ, Magali Picard, avait notamment affirmé que le ministre était «innocent ou faisait l'innocent» et qu'il semblait être un «slow learner», parce qu'il ne comprenait toujours pas, après sept ans en poste, le fonctionnement des syndicats.

«C'est son opinion», a répondu le ministre du Travail, lorsqu'interrogé à ce sujet, mercredi matin.

Il a tenté de rester en retrait, au lendemain des échanges houleux. «Je n'ai pas l'intention de juger ses propos, son comportement. Est-ce que c'est sain que, dans un processus démocratique, une personne s'exprime de cette manière-là et ait des comportements comme ceux que vous avez vus hier?»

Salon rouge ou tribunal?

Avant même la comparution de la FTQ en commission parlementaire, le ministre avait déposé une motion à l'Assemblée nationale, blâmant Mme Picard pour avoir parlé de «paralyser le Québec», tant la grogne des travailleurs et des syndicats est grande face à plusieurs projets de loi et interventions du gouvernement Legault.

Le député Alexandre Leduc, de Québec solidaire, s'est dit «tanné que la CAQ essaie de transformer le Salon rouge en tribunal», surtout que Mme Picard n'était alors pas là pour se défendre.

Il a rappelé qu'«avec la CSN, ça a brassé aussi» devant la commission, et pas seulement avec la FTQ.

Il a dit comprendre la colère des travailleurs. Si on veut des augmentations de salaire qui permettent de faire face au coût de la vie et de bonnes assurances collectives, «il nous faut des organisations syndicales qui ne soient pas ankylosées par de la paperasserie que le gouvernement est en train de leur imposer», a plaidé le député Leduc. 

Les dentistes en commission

Les consultations particulières sur le projet de loi ont repris, à midi mercredi, avec la comparution des «Dentistes propriétaires du Québec». 

Leur témoignage était particulier, parce qu'ils ne sont pas un syndicat, leur personnel n'est pas syndiqué et ils ne sont pas couverts par le projet de loi sur les syndicats. Dans les faits, ils ont surtout discuté de la façon dont certains tarifs de soins dentaires sont établis avec la Régie de l'assurance-maladie du Québec.

Même le ministre leur a dit: «ce ne sera pas dans le contexte du projet de loi 3 qu'on va pouvoir répondre à vos demandes».

Le fait que ce regroupement soit tout de même entendu par la commission a irrité plusieurs syndicats, qui avaient demandé à être entendus et qui se sont fait dire non. Les syndicats sont tous critiques du projet de loi.

Mardi, le ministre avait manifesté de l'ouverture face à l'idée d'amender son projet de loi, notamment en ce qui a trait aux exigences de présentation d'états financiers vérifiés par les syndicats.

Les plus petits syndicats seraient menacés de disparition, parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer plusieurs milliers de dollars à des firmes comptables pour mener des missions d'examens annuelles de leurs finances, soutiennent les centrales.