Le président américain Donald Trump a assuré mardi qu'il n'accorderait aucun nouveau délai concernant l'entrée en vigueur, programmée le 1er août, de ses surtaxes douanières sur les produits venant des pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis.
«LES DROITS DE DOUANE COMMENCERONT À ÊTRE COLLECTÉS LE 1ER AOÛT», a écrit le chef de l'État sur sa plateforme Truth Social.
«Il n'y aura pas de changement de date» et «aucun délai ne sera accordé», a-t-il ajouté.
La président américain a commencé lundi à envoyer des lettres à des partenaires commerciaux des États-Unis, principalement en Asie, pour leur annoncer le montant des droits de douane additionnels qui seront appliqués sur leurs produits à compter du 1er août.
Quatorze pays en savent ainsi un peu plus sur le sort qui leur est réservé, des surtaxes allant de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande).
Parmi les quatre pays non-asiatiques destinataires d'un courrier, l'Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.
D'autres lettres seront envoyées «aujourd'hui, demain, et dans les prochains jours», a prévenu le président Trump mardi dans son message sur Truth Social.
Le Canada n'était pas visé par ces droits de douane mondiaux et s'est engagé à conclure un accord bilatéral avec les États-Unis d'ici le 21 juillet. Le cabinet du premier ministre Mark Carney a déclaré lundi qu'il travaillait toujours à respecter cette échéance.
Fen Osler Hampson, professeur d'affaires internationales à l'Université Carleton, estime qu'il est inutile que le Canada s'engage dans un accord commercial avant de connaître le contenu des accords conclus avec les États-Unis par d'autres pays.
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Qu'ils «baissent plus»
La date de début de collecte initialement prévue pour ces droits de douane était le 9 juillet, mais M. Trump a signé lundi un décret pour la repousser au 1er août.
Il avait dans la foulée laissé planer un doute sur la réalité de cette nouvelle échéance: «Je dirais qu'elle est ferme, mais pas ferme à 100%», avait-il dit à la presse.
Dans ses lettres, le président américain souligne que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d'ailleurs, une surtaxe «plus élevée» s'appliquera.
Il n'a donné aucun montant ni cité aucun pays directement, mais les produits chinois transitant par ces pays semblent être visés.
Il assure aussi que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.
Le Cambodge a estimé mardi que le fait que la surtaxe le visant ait baissé depuis avril (de 49% à 36%) constituait une «grande victoire».
«On a toujours l'opportunité d'aller plus loin dans les négociations pour réduire le taux encore plus», a dit, devant des journalistes, le vice-premier ministre Sun Chanthol.
Dans le cas contraire, Sreymom, une ouvrière textile de la capitale cambodgienne Phnom Penh, craint de voir les commandes baisser et de perdre son travail. «Je veux que les droits baissent encore plus», a-t-elle lancé à l'AFP.
Le premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, espère aussi un «meilleur accord» avec les États-Unis, qui menacent d'appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.
Le report au 1er août de ces droits de douane punitifs peut offrir «un certain soulagement», mais il «prolonge en fait la période d'incertitude, minant les investissements à long terme et les contrats d'affaires», a souligné à Genève Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international (CCI, entité conjointe de l'ONU et de l'OMC).
Or «l'incertitude économique a des conséquences concrètes sur les pays et les secteurs», a-t-elle complété, ajoutant ne pas percevoir de gain à long terme pour l'économie américaine elle-même.
Avec de l'information de La Presse canadienne.
