Économie

«On est là»: Montréal annonce des contre-mesures aux tarifs de Trump

La Ville de Montréal «refuse de rester les bras croisés», mais admet que ses moyens sont «limités».

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Montréal investira 1,35 M$ pour soutenir des PME locales face aux menaces tarifaires américaines La Ville de Montréal a annoncé jeudi plusieurs contre-mesures aux droits de douane des États-Unis.

Les nouveaux tarifs douaniers de Donald Trump entrent en vigueur pour des dizaines d’économies, mais au Canada, une surtaxe de 35% sur les produits importés par les États-Unis qui ne sont pas couverts par l’ACEUM est en vigueur depuis le 1er août. À Montréal, on organise une riposte.

Le premier ministre canadien, Mark Carney, en a relativisé l’impact, estimant que plus de 85% des exportations vers son voisin n’étaient pas concernées.

Mais la Ville de Montréal «refuse de rester les bras croisés» et décide d’investir 1,35 million $ pour soutenir sept projets de PME montréalaise afin de faire face aux menaces tarifaires américaines.

«On est là [...] Aujourd’hui, nous allons encore plus loin dans l’accompagnement offert aux entreprises afin qu’elles diversifient leurs marchés», a renchéri Luc Rabouin, qui est le candidat successeur de Valérie Plante en vue des prochaines élections municipales, jeudi en conférence de presse à Montréal.

Le responsable du développement économique de la Ville de Montréal indique qu'une portion de 1 million $ servira à préparer les entreprises afin qu’elles puissent conquérir de nouveaux marchés dans les secteurs-clés de l’économie, tandis que le reste (350 000 $) encouragera l’achat local et aidera les entreprises à diversifier leur clientèle, indique la Ville. 

Les projets commenceront le 1er septembre prochain.

M. Rabouin a, par la même occasion, annoncé la tenue d’une autre édition d’ÉCO-RDV MTL, une initiative d’échanges entre entreprises. On attend donc entre 400 et 600 participants au Marché Bonsecours le 25 novembre prochain. Le montant de l’investissement: 225 000 $. 

Des moyens limités?

Ces moyens peuvent sembler limités, mais «les mesures que nous mettons en place sont complémentaires avec celles des autres paliers de gouvernement», précise M. Rabouin. L'administration montréalaise est «en lien» avec le provincial et le fédéral pour le reste du financement.

Il faut savoir que l’administration de la mairesse sortante, Valérie Plante, s’était déjà réservé 36 millions de dollars destinés aux entreprises pour faire face aux tarifs du gouvernement du président américain en avril dernier.

Les mesures de la ville, qui complètent celles mises en œuvre par le Québec au printemps, visent à aider les petites et moyennes entreprises qui ne sont pas admissibles aux programmes d'aide des niveaux supérieurs de gouvernement.

Qu'à cela ne tienne, en réaction à l'ajout de financement, Soraya Martinez Ferrada, cheffe d'Ensemble Montréal et principale adversaire de M. Rabouin pour décrocher le poste de maire de Montréal à l'automne prochain, a esquissé un sourire en coin dans un entretien avec Noovo Info.

«C'est pas un petit 2 millions $ qu’on saupoudre comme ça dans une conférence de presse qui va faire une grande différence», a-t-elle lancé en entrevue. «C’est pas assez [...] Il faut avoir un réel plan» pour aider les commerçants et industries, croit-elle.

La leader de l'opposition à l'hôtel de ville n'a pas élaboré sur ce «réel plan» auprès de Noovo Info, mais voit d'abord des améliorations à apporter dans ce qu'elle conçoit comme des lourdeurs bureaucratiques. «C’est pas juste de l’argent dont les industries ont besoin», affirme-t-elle, en prenant pour exemple les obstacles auxquels sont confrontés des entrepreneurs pour l'obtention de permis de tout acabit.

En outre, Montréal, «le poumon économique du Québec» pour reprendre les mots de Mme Martinez Ferrada, a une opportunité de devenir une plaque tournante de la défense nationale, à l'heure où le gouvernement fédéral du premier ministre Mark Carney en fait une de ses priorités. 

«Actuellement, la Ville ne parle pas de ça», déplore la cheffe d'Ensemble Montréal. «On manque un potentiel incroyable.» Elle promet de présenter un plan après le déclenchement de la campagne électorale municipale à la toute fin de l'été.

Avec de l'information d'Erika Morris pour CTV News et de l'Agence France-Presse.