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Sites de mode éphémère: réfléchissez-y à deux fois avant d'acheter, disent des associations

Des associations exhortent les acheteurs à faire preuve de prudence afin de savoir exactement ce qu'ils achètent.

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Capture d'écran du site Temu. Capture d'écran du site Temu. (CTV News Montreal)

Les associations de consommateurs invitent les acheteurs à réfléchir à deux fois avant d'acheter pendant les fêtes de fin d'année, après qu'une nouvelle étude sur les sites web de mode éphémère a révélé un certain nombre de problèmes de sécurité.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Avec le vendredi fou et Noël qui approchent, c'est pour beaucoup la saison des dépenses.

Selon le Conseil canadien du commerce de détail, les Québécois prévoient de dépenser 20 % de moins que l'année dernière, ce qui pourrait les inciter à se tourner vers Shein et Temu, des sites chinois où les articles sont vendus à des prix dérisoires.

«C'est de la mode ultra rapide. Quand on a la possibilité de développer, de vendre et de produire plus de 7 000 produits par jour, c'est énorme», a indiqué Damien Siles, directeur général du Conseil du commerce de détail du Québec.

Certains de ces articles ont été testés. Une étude menée par un organisme international de recherche et de test auprès des consommateurs a testé 162 produits provenant des deux sites, notamment des jouets pour enfants de moins de trois ans, des chargeurs USB et des colliers.

Parmi les jouets, 30 % de ceux provenant de Temu présentaient un défaut majeur et un seul a été jugé acceptable. Quant à Shein, 37 % des jouets testés présentaient un problème majeur et aucun n'a été jugé acceptable.

Marie-Eve Shaffer, journaliste pour le magazine de consommateurs Protégez-vous, explique que lors des tests, certaines petites pièces se sont détachées et présentaient un risque d'étouffement.

Ils ont également découvert que l'un des jouets pouvait émettre un bruit de 515 décibels, soit l'équivalent d'un marteau-piqueur.

Presque tous les chargeurs USB des deux sites présentaient un problème. L'un des principaux problèmes était la surchauffe.

Quant aux colliers, la grande majorité a été jugée conforme, avec un seul problème chez Temu, Shein étant moins fiable.

Les tests ont été effectués en Europe, mais de nombreuses normes de sécurité sont proches de celles du Canada.

Shein a répondu à CTV News en affirmant que les produits étaient vendus sur son site web par un fournisseur tiers. L'entreprise affirme avoir retiré les articles et commandé ses propres tests.

«Dès que nous avons été informés des conclusions de l'agence de test, par mesure de précaution, nous avons immédiatement mis en œuvre notre protocole standard afin de garantir que ces articles soient retirés de la vente à l'échelle mondiale», a écrit un porte-parole de Shein dans un courriel adressé à CTV News.

«Deux des produits concernés avaient déjà été retirés de la vente plus tôt cette année à la suite de nos propres efforts de contrôle de sécurité. Conformément à nos protocoles, nous avons également commandé nos propres tests sur certains produits. Ces tests indépendants ont révélé que la moitié des articles identifiés par les organismes de test avaient passé avec succès les tests d'un autre laboratoire accrédité au niveau international. Nous sommes impatients de travailler avec les organismes de test afin de mieux comprendre les divergences entre ces résultats.» 
- Shein dans un courriel à CTV News

Temu a également répondu par le biais d'une déclaration d'un porte-parole:

« Les produits mis en évidence dans les tests européens ne sont plus disponibles sur Temu, et nous les avons tous retirés de la vente dans le monde entier, y compris au Canada, d'ici octobre 2025», indique la déclaration. «Temu n'autorise pas les vendeurs tiers à proposer des produits qui ne respectent pas les réglementations en vigueur. Notre approche comprend des contrôles des vendeurs, une surveillance continue des annonces et le retrait des articles non conformes. Nous travaillons également avec des organismes de test indépendants et nous effectuons des inspections sur place dans les entrepôts et des tests en laboratoire dans le cadre de nos efforts pour renforcer la sécurité des produits.»

Ces conclusions interviennent alors que de plus en plus de Québécois se tournent vers ces sites web à bas prix.

Une enquête récente a révélé qu'à la fin de l'année dernière, un Québécois sur cinq avait acheté quelque chose sur Temu. Aujourd'hui, ce chiffre est de 34 %.

Quant à Shein, il est passé de 16 à 25 %.

Les gens ont des budgets serrés et veulent en avoir pour leur argent, explique Mme Shaffer. Mais si cela présente un risque, cela en vaut-il la peine?

«Peut-être devons-nous attendre qu'un accident se produise... pour que le gouvernement réagisse. Mais pour l'instant, rien ne se passe», a soutenu M. Siles.

Les associations de consommateurs exhortent les acheteurs à faire preuve de prudence afin de savoir exactement ce qu'ils achètent.