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Selon Serge Savard, Ken Dryden a été le plus grand gardien de son époque

Dryden est décédé des suites d'un cancer à l'âge de 78 ans.

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Serge Savard (à droite) rit alors que Ken Dryden montre une photo du duo, avec l'attaquant Richard Martin, des Sabres de Buffalo, à l'époque où ils jouaient, lors d'une conférence de presse pour annoncer le retrait imminent de leurs numéros de chand... Serge Savard (à droite) rit alors que Ken Dryden montre une photo du duo, avec l'attaquant Richard Martin, des Sabres de Buffalo, à l'époque où ils jouaient, lors d'une conférence de presse pour annoncer le retrait imminent de leurs numéros de chandail à Montréal, le mercredi 20 septembre 2006. La photo montre Dryden dans une pose détendue devant son filet malgré le fait que Savard transporte la rondelle tout près de son rectangle de gardien de but. (Ian Barrett/La Presse canadienne (Archives))

De nombreux anciens coéquipiers parmi les plus légendaires de l'équipe ont rendu de vibrants hommages, samedi, à Ken Dryden, l'ancien gardien de but du Canadien de Montréal, le plaçant parmi les plus grands à cette position dans la glorieuse histoire de l'organisation montréalaise.

Dryden est décédé des suites d'un cancer à l'âge de 78 ans, vendredi, a annoncé l'organisation du Canadien dans un communiqué publié en début de nuit, samedi.

Dryden n'a pas joué longtemps avec le Canadien, son passage s'amorçant en mars 1971 et se terminant en mai 1979. Malgré ce bref séjour, il a trouvé le moyen de faire graver son nom sur la coupe Stanley pas moins de six fois, dont la dernière à l'issue de son tout dernier match en carrière.

Tout en évitant de comparer les diverses époques, l'ancien défenseur Serge Savard répond à la question de la place qu'occupe Dryden dans l'histoire en s'attardant sur la période où l'ancien numéro 29 a été au coeur des nombreux triomphes du Tricolore dans les années 70.

«Quand je suis arrivé chez le Canadien, tout le monde disait 'Jacques Plante, c'est le meilleur de tous les temps'», a noté Savard lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, samedi matin.

«Puis là, est arrivé Dryden, puis est arrivé Patrick Roy. Moi, ce que j'aime dire, c'est que Dryden a été le meilleur de son temps. Il est réellement le meilleur de son temps. Il a marqué non seulement l'histoire du Canadien, il a marqué l'histoire de la Ligue nationale. Un grand», a ajouté Savard, membre du fameux «Big Three» à la ligne bleue du Canadien durant les années 70.

Larry Robinson, l'un des deux autres membres du «Big Three», avec Guy Lapointe, n'hésite pas, lui non plus, à situer Dryden parmi les meilleurs gardiens de son époque.

«Vous ne pouvez pas dire, "est-il meilleur que Martin Brodeur ou est-il meilleur que Patrick Roy", parce que c'était un autre temps et le sport était tellement différent à l'époque. Mais pendant son époque, je le classerais parmi les meilleurs.»

«Ce qu'on peut dire de "Kenny", en tout cas pour nous, c'est qu'il était tellement bon qu'on le tenait parfois pour acquis.»
- Larry Robinson

«Nous ne jouions pas très bien et il nous gardait dans le match. Et puis tout d'un coup, nous décidions de nous mettre à jouer, et nous prenions en quelque sorte le contrôle du match et (nos adversaires) disaient à quel point nous étions forts. Mais ils oubliaient que 'Kenny' nous avait maintenus dans le match pendant les trois quarts de la partie grâce à son excellent jeu.»

L'ancien attaquant Yvan Cournoyer a insisté sur la régularité qu'affichait Dryden d'une sortie à l'autre, et aussi sur sa capacité à relever son jeu d'un cran lors des séries éliminatoires.

«On sait qu’un gardien du but peut avoir une ou deux bonnes parties; lui, ce n’était pas une ou deux bonnes, c'étaient peut-être des bonnes parties toute l'année. Il subissait des défaites, d’accord, mais il gagnait plus (de matchs) qu'il perdait. Puis surtout, dans les séries éliminatoires, c’est là que le gardien de but est très important. (...) Et dans les séries éliminatoires, il était encore meilleur que pendant la saison régulière», a affirmé Cournoyer.

Yvon Lambert, auteur d'un fameux but en prolongation qui a aidé le Tricolore à gagner sa quatrième coupe Stanley consécutive, en 1979, se souvient de Dryden comme d'un gardien de but doté d'une concentration hors pair.

«Être gardien de but, ce n'est pas facile. C'est ingrat. Quelquefois, c'est très ingrat, mais ça prend une concentration incroyable. Lui, c'était sa force», a mentionné l'ancien ailier gauche du Canadien.

«On avait tellement une bonne équipe dans les années 70, que 'Kenny' recevait peut-être 20, 22 lancers par match. Alors, c'est difficile pour les gardiens du but de rester concentrés à 100 %. Mais lui, il avait la force de le faire, il était toujours prêt.»

Deux anciens grands gardiens de but, dont un qui a porté l'uniforme du Tricolore, ont également rendu hommage à Dryden.

«C'est avec le cœur gros que je présente mes plus sincères condoléances à la famille Dryden», a déclaré Carey Price.

 

«Merci, M. Dryden, pour les services que vous avez rendus non seulement en tant que (joueur du) Canadien, mais aussi en tant que (citoyen) Canadien. Vous m'avez aidé en tant que jeune gardien de but et je vous serai toujours reconnaissant pour vos encouragements.»

Le Québécois Martin Brodeur a lui aussi témoigné son admiration à l'endroit de Dryden.

«Il a révolutionné la position et s'est montré à la hauteur dans les grands moments. Au-delà de son grand talent sur la glace, il était une personne remarquable, et il manquera beaucoup à la communauté du hockey», a souligné l'ancienne légende des Devils du New Jersey.

Michel Lamarche

Michel Lamarche

Journaliste