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Une nouvelle étude de Statistique Canada dévoile qu'ils sont de plus en plus inactifs.
Votre adolescent bouge-t-il au moins pendant 60 minutes par jour? Si la réponse est non, sachez qu'il fait partie de la grande majorité des jeunes canadiens âgés de 12 à 17 ans qui n'adhèrent pas aux recommandations d'activités physiques, selon de nouvelles données de Statistique Canada.
Les chiffres dévoilés dans l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) indiquent que pour la période de 2022 à 2024, seulement 21% des jeunes âgés de 12 à 17 ans adhéraient aux recommandations d'activités physiques — c'est-à-dire qu'ils font une activité physique (légère, modérée ou élevée) pendant au moins 60 minutes par jour. Ce taux était de 36% entre 2018 et 2019.
En comparaison, 91% des enfants d'âge préscolaire (3-4 ans) suivaient les niveaux recommandés d'activités physiques entre 2022 et 2024 alors que ce taux chute à 52% pour les enfants de 5 à 11 ans et à 46% pour les adultes — dans leur cas, il est recommandé de faire au moins 150 minutes d'activité physique par semaine.
Si le niveau global d'activités physiques est faible chez les jeunes, il l'est particulièrement chez les filles. Selon Statistique Canada, la proportion des jeunes suivant les recommandations en matière d'activité physique a diminué pour passer de 21 % à 8 % chez les filles -- et de 50 % à 33 % chez les garçons.
En plus de noter une baisse des activités physiques chez les jeunes, l'étude de Statistique Canada met aussi en lumière une plus grande sédentarité chez nos ados, soit 10,6 heures par jour. Le temps de sédentarité correspond aux périodes passées en positition assise, allongée ou couchée, ce qui comprend des activités telles que regarder la télévision, utiliser un ordinateur ou lire.
Le temps de sédentarité moyen observé entre 2022 et 2024 est de 9,3 heures pour les adultes, 7,6 heure par jour pour les enfants et 6,6 heures par jour pour les enfants d'âge préscolaire.
Par ailleurs, les lignes directrices canadiennes pour les enfants et les jeunes recommandent de ne pas excéder deux heures par jour pour le temps de loisir consacré aux écrans. Selon les données de Statistique Canada, les jeunes étaient moins nombreux à atteindre cet objectif entre 2022 et 2024 (28 %) comparativement aux enfants plus jeunes (62 %).
Il existe évidemment plusieurs raisons pouvant démotiver — ou empêcher — un jeune à bouger chaque jour. Selon la Dre Claire LeBlanc, professeure au département de pédiatrie de McGill et directrice de la division de rhumatologie pédiatrique à l'Hôpital de Montréal pour enfants, nos ados ont particulièrement été affectés par la pandémie dans les dernières années.
«Ils ne pouvaient pas bouger, sortir à l'extérieur, jouer avec leurs amis(es), etc. Plusieurs ont eu des difficultés avec leur sommeil et leur santé mentale», a expliqué à Noovo Info la Dre LeBlanc qui croit que plusieurs adolescents n'ont pas changé leurs habitudes acquises alors que la COVID-19 frappait fort au Québec.
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La Dre LeBlanc estime par ailleurs que l'interdiction d'utiliser les téléphones cellulaires à l'école pourrait aider à changer les mauvais comportements acquis pendant la pandémie.
Il existe évidemment des solutions pour remettre du temps d'activités physiques à l'horaire de vos ados — et peut-être même à la vôtre — et l'une d'elles est d'améliorer le temps de sommeil.
«Si on parle des ados, on veut qu’ils dorment 8 à 10 heures par nuit. Quand je vois les ados dans ma clinique, ce n’est pas rare qu’ils me disent "Je dors 5 heures". Ce n’est pas assez. Si les ados ne dorment pas bien, ils ne voudront pas bouger le lendemain», a expliqué la Dre LeBlanc.
Si le temps de sommeil est important, sa qualité l'est aussi.
«Les objets électroniques, comme les téléphones intelligents, affectent la profondeur du sommeil chaque soir. Les enfants ne dorment pas bien, pas fortement, ils vont se lever fatigués. Si on est fatigué, on ne peut pas bouger», a réitéré la Dre LeBlanc, qui est aussi coauteure des lignes directrices canadiennes en matière d'activité physique pour les enfants et les adolescents.
Claire LeBlanc recommande aux parents de retirer les électroniques de la chambre à coucher de leurs enfants et de tout laisser à la cuisine le soir venu. «Les enfants vont dormir mieux».
La Dre LeBlanc propose également aux parents d'intégrer des activités au quotidien de leurs enfants dès leur jeune âge. «Les jeunes doivent avoir des mentors. Si les jeunes voient leurs parents bouger, il va vouloir le faire aussi», a-t-elle affirmé.
Avec les plus jeunes, les activités familiales peuvent être nombreuses : sortie à vélo, promenades en forêt, moment au parc, etc.
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La Dre LeBlanc conseille aux parents de pousser un peu leurs jeunes à quitter les écrans. «Va marcher un peu, 5 minutes, puis tu recommenceras...», suggère-t-elle.
Pour les adolescents, qui préfèrent souvent la compagnie de leurs amis à celle de leurs parents, la Dre Claire LeBlanc propose tout simplement d'être à l'écoute, de parler avec nos jeunes de ce qu'ils aimeraient faire comme sports ou activités et de leur permettre d'explorer de nouvelles avenues.