Justice

Sean «Diddy» Combs se voit refuser la libération sous caution

Combs est derrière les barreaux depuis son arrestation en septembre.

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2ccc9ddf0cbc6246e9bb4c03e3fd26ffb0efad4162456eb00a4dca6c3e8d5980.jpg Sean «Diddy» Combs arrive avant la 84e cérémonie des Oscars, le dimanche 26 février 2012, dans le quartier d'Hollywood à Los Angeles. (Matt Sayles | AP)

Sean «Diddy» Combs ne peut pas quitter la prison en attendant sa condamnation pour prostitution, a tranché un juge lundi, rejetant la dernière demande de libération sous caution du magnat du rap.

Combs est derrière les barreaux depuis son arrestation en septembre. Il était accusé par la justice fédérale d'avoir contraint ses petites amies à des relations sexuelles sous l'emprise de drogues avec des travailleurs du sexe, pendant qu'il les observait et les filmait.

Il a été acquitté le mois dernier des chefs d'accusation principaux, soit ceux d'extorsion et de trafic sexuel, et a été reconnu coupable de deux chefs d'accusation de transport à des fins de prostitution.

Cette condamnation est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Cependant, les directives fédérales pour le calcul des peines sont complexes, et les procureurs et les avocats de Combs sont en profond désaccord sur la manière dont ces directives seront appliquées dans son cas.

Quoi qu'il en soit, ces directives ne sont pas obligatoires, et le juge Arun Subramanian disposera d'une grande latitude pour décider de la peine de Combs.

Le fondateur de Bad Boy Records, aujourd'hui âgé de 55 ans, a été pendant des décennies une figure protéiforme de la culture pop. 

L'accusation a affirmé qu'il avait utilisé sa célébrité, sa fortune et sa violence pour forcer et manipuler deux ex-petites amies à se livrer à des spectacles sexuels sous l'emprise de drogues, qu'il qualifiait de «freak-offs» ou de «nuits d'hôtel».

Ses avocats ont soutenu que le gouvernement tentait de criminaliser les goûts sexuels consentis, même non conventionnels, qui se manifestaient dans des relations complexes. La défense a reconnu que Combs avait eu des accès de violence, mais a affirmé que rien de ce qu'il avait fait ne constituait les crimes dont il était accusé.

Depuis le verdict, ses avocats ont renouvelé à plusieurs reprises leurs efforts pour obtenir sa libération sous caution jusqu'à sa condamnation, prévue en octobre. 

Ils ont fait valoir que les acquittements remettaient en cause la justification de sa détention et ont cité d'autres personnes libérées avant leur condamnation pour des condamnations similaires.

L'avocat de la défense, Marc Agnifilo, a suggéré dans un document judiciaire que Combs était la seule personne aux États-Unis emprisonnée pour avoir engagé des escortes masculines pour lui et sa petite amie.

La dernière proposition de la défense comprenait une caution de 50 millions $ US et des restrictions de déplacement, et se disait ouverte à l'ajout d'une assignation à résidence à son domicile de Miami, d'une surveillance électronique, de services de sécurité privés et d'autres exigences.

Les procureurs se sont opposés à la libération de Combs. Ils ont estimé que son lourd passé de violence — et sa tentative constante de minimiser ses récents actes violents — démontre sa dangerosité et qu'il n'est pas susceptible d'être soumis à une surveillance. 

Jennifer Peltz

Jennifer Peltz

Journaliste