Politique

SAAQclic et sous-traitance informatique: le SFPQ veut une «commission Charbonneau 2.0»

«Ce sont des compagnies qui viennent évaluer les besoins que le gouvernement peut avoir.»

Mis à jour

Publié

da594a359eaea66a34fd35b4f2b888a464a4d5da5dc862b5bd1f386919974663.jpg Des citoyens faisaient la file devant des bureaux de la Société de l'assurance automobilie du Québec (SAAQ) à Montréal, lors des problèmes avec le système SAAQclic, le 6 mars 2023. Photo LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz (Ryan Remiorz | La Presse canadienne)

Un autre syndicat, qui représente cette fois les techniciens en informatique du gouvernement, demande à son tour d'étendre l'enquête publique annoncée sur la SAAQclic à toute la sous-traitance gouvernementale en informatique.

Cette fois, il s'agit du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, qui représente notamment les techniciens et le personnel de soutien en informatique du gouvernement, ainsi que 2000 salariés qui travaillent à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Au total, le SFPQ compte 44 000 membres, dont 33 000 dans la fonction publique.

En entrevue mercredi, le président général du SFPQ, Christian Daigle, a carrément demandé «une Commission Charbonneau 2.0» sur la sous-traitance informatique du gouvernement du Québec.

Il assure que les ratés informatiques ne sont pas limités à la SAAQclic. Il rappelle d'autres ennuis déjà vécus avec le système de communications RENIR et le système de paie SAGIR.

À VOIR ÉGALEMENT | Fiasco SAAQclic: la CAQ et Éric Caire étaient au courant, martèlent le PLQ et le PQ

Tout comme le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), plus tôt cette semaine, le SFPQ déplore le fait que le gouvernement n'a pas ou plus l'expertise pour évaluer ou contester les propositions faites par les entreprises privées sous-traitantes.

«Ce sont des compagnies qui viennent évaluer les besoins que le gouvernement peut avoir, parce qu'il y a une situation qui ne fonctionne pas, disons, dans un ministère. C'est une compagnie qui vient évaluer le besoin et c'est la même compagnie qui fait une soumission à travers les autres soumissionnaires, par la suite, et qui obtient, la plupart du temps, le contrat pour faire la job aussi», dénonce M. Daigle.

«Pendant ce temps-là, on n'est pas capable, au gouvernement, d'évaluer si la solution qui est mise en place par la compagnie est la bonne solution pour le ministère ou l'organisme et, par la suite, de suivre les travaux, également, pour s'assurer qu'il n'y a pas de difficultés à travers tout ça, que ça n'amènera pas plus de problématiques et que la solution va être pérenne et efficace», résume M. Daigle.

 

Il déplore le fait que le gouvernement a peine à recruter des travailleurs en informatique, puisqu'il n'offre pas des conditions concurrentielles avec celles du secteur privé.

Le 20 février dernier, la Vérificatrice générale rapportait que le virage numérique à la SAAQ aura coûté au total plus de 1,1 milliard $, soit 500 millions $ de plus que prévu.

Mis sous pression, le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a ensuite démissionné de son poste de ministre. Et, dimanche dernier, le premier ministre François Legault a annoncé qu'une enquête publique serait instituée sur les ratés de la SAAQclic.

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste