Geneviève Guilbault entend participer à l'enquête publique sur le fiasco entourant le lancement de la plateforme numérique SAAQclic, qui a connu son lot de ratés, dont des augmentations majeures des coûts. La ministre des Transports estime par ailleurs toujours avoir la confiance du premier ministre François Legault.
Questionnée sur le dossier en marge d’une conférence sur le lancement du projet de tramway dans l’est de Montréal, la ministre a affirmé qu’elle allait participer à l’enquête publique si on le lui demande. Elle a ajouté qu’elle était de ceux qui voulaient «faire la lumière sur les 10 ans – minimum – de gestation et de préparation de ce projet».
Dimanche dernier, le premier ministre Legault a ordonné la tenue d'une enquête publique «dans les meilleurs délais» pour faire la lumière sur le projet afin notamment de savoir comment un projet «aussi mal préparé» a pu être lancé pour «ne pas répéter les mêmes erreurs dans l’avenir». «À ma connaissance, j'ai toujours sa confiance», a affirmé Mme Guilbault à Repentigny. «J'ai plusieurs interactions avec lui.»
Mme Guilbault a maintes fois déclaré qu’à son arrivée en poste comme ministre des Transports en 2022, elle n’était «au courant de rien», comme elle l’a répété après la sortie du rapport dévastateur de la vérificatrice générale sur la débâcle de la transition numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Or, ce que La Presse et Le Journal de Montréal ont rapporté dans les derniers jours, c’est qu’autant Mme Guilbault et le conseil exécutif du premier ministre François Legault ont été informés dès novembre 2022, soit trois mois avant le lancement de SAAQclic, qu’il y avait des signaux précurseurs d’une mise en marche chaotique.
«Si après ces enquêtes on doit agir et sanctionner des responsables, on va le faire. Je n’hésiterai pas. Je me suis engagé à ce que nos dirigeants soient imputables et je vais respecter mon engagement», a souligné M. Legault, ajoutant qu'il ne prenait pas ça à la légère.
Cette saga a déjà fait une victime au gouvernement puisque le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a démissionné jeudi à la suite de ces ratés.
«Vous avez non seulement le droit, mais vous avez raison d’être fâchés. Le gouvernement ne va pas se défiler de ses responsabilités. On va aller au fond des choses, on va analyser ce qui n’a pas fonctionné et on va rectifier le tir», a soutenu le premier ministre dans son message.
Le mois dernier, la vérificatrice générale du Québec a déposé un rapport percutant qui faisait état d'un dépassement de coûts d'au moins 500 millions $ dans le dossier de SAAQclic.
Le ministre démissionnaire Éric Caire, Mme Guilbault et son prédécesseur, François Bonnardel, ont répété qu'ils n'étaient pas au courant du cafouillage de SAAQclic et qu'on leur avait caché des choses.
La vérificatrice générale n'a pas été en mesure de dire si oui ou non les ministres concernés avaient été bernés.
Avec des informations de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de Frédéric Lacroix-Couture pour La Presse canadienne
