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Métro Média appréhende une «possible disparition» de la presse locale sur l'île de Montréal avec l'entrée en vigueur du règlement municipal qui interdira la distribution généralisée du Publisac.
Métro Média appréhende une «possible disparition» de la presse locale sur l'île de Montréal, dans la saga entourant l'entrée en vigueur du règlement municipal restreignant la distribution généralisée de porte à porte du Publisac à compter du 17 mai.
L'entreprise, propriétaire du journal Métro et d'une vingtaine de journaux locaux, affirme que des coupes importantes «au sein de notre salle de rédaction de plus de 40 employés» risquent de survenir.
En entrevue lundi, le président-directeur général de Métro Média, Andrew Mulé, a relaté que, voyant la fin du Publisac arriver sur l'île de Montréal, l'entreprise avait amorcé une transition du journal papier vers le numérique, mais sur un horizon de trois ans.
Mais elle n'a pas eu le temps de déployer pleinement son plan avant que les répercussions financières se fassent sentir.
«Publisac n'inclut plus les journaux locaux. Ils changent leur format», a expliqué M. Mulé.
«Dans notre cas, avec l'arrêt du Publisac, près de 75 à 80 % de nos revenus disparaissent d'un mois à l'autre», souligne M. Mulé.
Or, ces journaux offrent une information locale qu'ils sont souvent les seuls à couvrir. Ils informent les citoyens sur les décisions et débats au sein des arrondissements et sur la vie dans les quartiers de Montréal.
«L'impact, il est majeur pour la société et la démocratie», juge M. Mulé.
L'automne dernier, l'administration Plante avait annoncé une aide ponctuelle de 2 millions $ pour ces journaux, soit 85 000 $ chacun.
Aujourd'hui, M. Mulé aimerait que la Ville de Montréal s'engage à plus long terme envers l'information locale, «parce que c'est très cher faire un virage numérique» et que cela prend un certain temps.
«Cet engagement-là, oui, il devrait être permanent, parce que notre rôle, il est très démocratique», a opiné M. Mulé.
Aussi, il souhaite que la Ville utilise «les plateformes de médias locales comme source importante de communication envers le public», afin de favoriser la consultation de ces journaux locaux.
Il déplore le fait que les recommandations d'un comité aviseur à ce sujet n'aient guère été suivies. Celui-ci proposait par exemple de publier dans ces journaux locaux des avis publics et appels d'offres.
L'administration Plante assure qu'elle tient au «rôle essentiel dans notre société et dans la vie de quartier montréalaise» que jouent les journaux locaux.
Mais il n'y a pas que le Publisac comme cause des difficultés de ces journaux, selon elle. Les journaux locaux, «tout comme l'ensemble des médias écrits au Québec et ailleurs dans le monde, vivent présentement une importante période de transition et la Ville reconnaît les défis qu'ils doivent relever. La Ville de Montréal a à coeur le soutien aux médias locaux, qu'elle soutient tant par l'achat d'espaces publicitaires qu'en les aidant pour la transition de leur modèle d'affaires, notamment vers le numérique».
Sur la question du Publisac, Postes Canada a tenu à insister sur le fait qu'il appartiendra aux résidants de décider. «Tout comme la Ville de Montréal, Postes Canada tient à ce que les gens aient le choix. C'est pourquoi nous avons créé le programme national Choix des consommateurs, qui leur permet de choisir de ne pas recevoir de courrier publicitaire sans adresse. Nous avons entendu les commentaires des gens de la région et nous sommes déterminés à mieux faire la promotion de ce programme important à Montréal.»
Vous pouvez trouver plus de détails sur le programme Choix des consommateurs à postescanada.ca/choixdesconsommateurs.