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La mairesse Valérie Plante avait annoncé en mai qu'un programme d'aide ponctuelle serait mis en place pour aider les journaux à s'adapter à la réglementation sur la distribution d'articles publicitaires.
La Ville de Montréal a annoncé vendredi un investissement de 2M$ pour soutenir les journaux imprimés locaux affectés par la nouvelle réglementation sur la distribution du Publisac.
Ce programme d'aide ponctuel doit permettre aux publications locales de «revoir leurs modèles d'affaires», alors que leur mode de distribution sera affectée par la fin de la distribution automatique du Publisac, dès mai 2023.
«Les journaux locaux sont des pierres d'assises pour la vie démocratique, communautaire et commerciale à l'échelle des quartiers», a souligné le responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville de Montréal, Luc Rabrouin. Ceux-ci devront toutefois revoir leurs opérations et leurs modèles d'affaires «afin de trouver l'équilibre entre le numérique et l'imprimé», alors que le virage numérique et les impératifs environnementaux bousculent les façons de faire.
Voyez le reportage de Jérôme Scaglia sur ce sujet dans la vidéo.
Métro Média, éditeur du Journal Métro et de 22 journaux locaux à Montréal et à Québec, a salué l'investissement, mais déploré les courts délais avant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation.
«Métro Média s'est engagée dans une transition numérique ambitieuse, a affirmé l'entreprise par voie de communiqué. Toutefois, un tel projet est extrêmement coûteux. La disparition de leur principal mode de distribution arrive donc trop tôt et la baisse de revenus qui en découle risque de les empêcher de réaliser cette transformation qui représente l'avenir de ces publications.»
L'entreprise rapporte qu'un récent projet-pilote dans le quartier Île-des-Soeurs—Verdun a démontré que les coûts de distribution étaient quatre fois plus élevés avec Postes Canada qu'en utilisant le Publisac. L'entreprise estime qu'une transition complète vers Postes Canada occasionnerait des coûts supplémentaires de près de 2,5 M$ par année.
La mairesse de Montréal Valérie Plante avait annoncé en avril dernier que la distribution automatique du Publisac serait remplacée par un programme d'adhésion volontaire. Dès le moi de mai 2023, les résidents qui souhaitent continuer de recevoir le cahier publicitaire hebdomadaire devront se munir d'un autocollant à apposer en évidence à l'entrée de leur domicile.
La décision avait été saluée par plusieurs groupes de défense de l'environnement, mais des médias imprimés locaux, dont Métro Média, avaient dit craindre que la décision mette leur industrie en péril. TC Transcontinental avait qualifié la mesure de «non viable», en raison de sa «complexité» et des coûts supplémentaires engendrés. La Ville de Mirabel, dans les Laurentides, a opté pour un système similaire d'adhésion volontaire au Publisac en octobre 2019. Un règlement contesté devant les tribunaux par TC Transcontinental.
Les propriétaires de journaux locaux imprimés pourront dès le 1er décembre 2022 déposer une demande d'aide forfaitaire de 85 000$ pour chaque journal ayant un tirage d'au moins 3000 copies par édition, proposant un contenu dirigé par un ou des journalistes et destiné exclusivement à information la population locale.