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«Lorsque les gens veulent du changement, il est vraiment difficile de s'y opposer.»
La plus grande erreur de Projet Montréal lors de cette campagne électorale a été de mener une campagne «ennuyeuse», selon un ancien conseiller municipal.
Le chef du parti, Luc Rabouin, qui avait pris ses fonctions en mars, a démissionné lundi après avoir perdu dimanche soir la course à la mairie de Montréal.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Le parti ne donnera aucune entrevue cette semaine.
Alain Vaillancourt, qui représentait autrefois le Sud-Ouest au sein du parti de la mairesse sortante Valérie Plante, a indiqué à CTV News qu'il pensait que tous les partis avaient échoué à faire rêver les Montréalais cette fois-ci.
Avec un taux de participation de 36,52%, le plus bas depuis 2005, il semble que les habitants n'étaient pas très enclins à se rendre aux urnes.
«Je pense qu'il y avait une certaine lassitude après huit ans au pouvoir. Je pense que les gens voulaient du changement. Et honnêtement, je pense que lorsque les gens veulent du changement, il est vraiment difficile de s'y opposer», a expliqué M. Vaillancourt au lendemain de la défaite de Projet Montréal à la mairie de la ville et dans plusieurs arrondissements.
Bien qu'il n'ait pas été surpris de voir Soraya Ferrada Martinez, d'Ensemble Montréal, remporter la course à la mairie, Alain Vaillancourt a été déçu de voir si peu de maires et de conseillers municipaux de Projet Montréal.
Il affirme que tous les partis ont «renvoyé aux fondamentaux» lors de ces élections municipales plutôt que de proposer des innovations, qui auraient pu nécessiter l'aide d'autres niveaux de gouvernement qui n'ont pas voulu coopérer avec Montréal.
Cette fois-ci, les candidats se sont montrés plus prudents et réalistes, préférant jouer la carte de la sécurité.
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«Mais quand on fait cela, on élimine en quelque sorte les grandes choses qui font rêver les gens. C'est donc une sorte de catch-22», a expliqué M. Vaillancourt. «Je pense que les deux camps ont agi ainsi, ce qui a donné lieu à une campagne qui n'a tout simplement pas suscité l'intérêt des gens.»
Ericka Alneus, qui a obtenu son siège de conseillère dans Rosemont–La Petite-Patrie, n'est pas en désaccord. Mais elle affirme que ce n'est pas la fin de Projet Montréal.
«Je pense que nous sommes dans une situation où les gens voulaient voir autre chose, mais je pense que nous serons là pour offrir ce qui doit être fait pour les Montréalais», a-t-elle dit dimanche. «Nous sommes le parti idéal pour faire le travail et être là pour construire cette ville pour nous, mais aussi pour nos enfants qui vivront dans cette ville.»
Sterling Downey, qui a été réélu conseiller dans le quartier Desmarchais-Crawford de Verdun, affirme qu'il y a beaucoup de travail à faire en tant qu'opposition officielle.
C'est ainsi que Projet Montréal a commencé, souligne-t-il, entre 2013 et 2017, lorsque Valérie Plante est devenue mairesse.
«Nous étions une opposition forte, organisée et efficace, ce que la ville n'avait pas connu depuis huit ans. Ainsi, lorsqu'une opposition est efficace, elle peut faire beaucoup de bien à la ville», a précisé M. Downey.
Il estime que les Montréalais étaient polarisés sur « certaines questions » et que son parti a mené la meilleure campagne possible, compte tenu des circonstances.
Alain Vaillancourt n'est toutefois pas convaincu que les pistes cyclables aient fait perdre l'élection à Projet Montréal.
Il souligne que Projet Montréal a été élu pour la première fois en 2017 en promettant des pistes cyclables et que la ville préparait le réseau cyclable de Saint-Denis lorsque le parti a été réélu en 2021.
«Je ne pense pas que ce soit là le problème. Je pense qu'il y a le problème des sans-abri. Montréal doit faire face à des problèmes importants, et il y a beaucoup d'inertie, car nous ne pouvons tout simplement pas tout faire nous-mêmes», a-t-il affirmé.
La véritable tragédie est le manque de participation civique, selon M. Vaillancourt.
L'analyste politique Justine McIntyre affirme que la vague de grèves – de Postes Canada à la STM – n'a pas aidé.
«C'est triste de voir que les gens ne se sont pas davantage intéressés. Je pense que lorsque vous lisez les programmes et les promesses des candidats, vous pouvez y trouver des éléments qui vous semblent importants», a soutenu e son côté Alain Vaillancourt. «Mais ce n'est pas ce qui s'est passé.»
Avec des informations de Denise Roberts, Rob Lurie et Maya Johnson pour CTV News Montréal