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Un consortium d'investisseurs québécois va acheter Lion Électrique

Le consortium d'investisseurs est dirigé par Pierre Wilkie et Vincent Chiara.

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1871cb9dc8c8594e4ec4b8c3277e9ead13e8bf6c1cb17d804c6c90c8e2dd38de.jpg Un groupe d'investisseurs québécois a conclu une entente pour acquérir et relancer le constructeur automobile en difficulté Lion Électrique. Des autobus de Lion à Saint-Jérôme le lundi 21 août 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi (Christinne Muschi / La Presse Canadienne)

Un groupe d'investisseurs québécois a conclu une entente pour acquérir et relancer le constructeur automobile en difficulté Lion Électrique. 

Le constructeur de Saint-Jérôme a fait cette annonce jeudi soir, après des mois de recherche d'un repreneur qui ont failli ne pas aboutir.

L'entente fait suite au refus du gouvernement du Québec d'injecter davantage de fonds publics directement dans Lion Électrique, qui s'est placée sous la protection de ses créanciers en décembre. Cependant, la province a annoncé qu'elle injecterait près de 500 millions $ dans un programme de subventions pour les autobus scolaires électriques, qui bénéficiera à l'entreprise.

Le consortium d'investisseurs est dirigé par Pierre Wilkie, administrateur du constructeur de véhicules électriques, et Vincent Chiara, président du promoteur immobilier montréalais Groupe MACH. Lion Électrique présentera l'entente à un juge de la Cour supérieure du Québec mercredi.

Une offre précédente du groupe d'investisseurs a échoué après que la ministre de l'Économie du Québec, Christine Fréchette, a annoncé le mois dernier qu'il serait irresponsable d'investir davantage de fonds publics dans Lion Électrique, fabricant d'autobus et de camions scolaires électriques. Selon les médias, les investisseurs cherchaient 24 millions $ de fonds publics.

La province a déjà investi massivement dans l'entreprise, et le premier ministre François Legault a déclaré que le gouvernement risquait de perdre environ 140 millions $.

Après l'échec de cette transaction, un représentant du contrôleur judiciaire de l'entreprise a déclaré que Lion Électrique serait probablement confrontée à une liquidation.

Mais la semaine dernière, les investisseurs ont fait une nouvelle offre après avoir reçu la confirmation que le Québec renouvellerait son programme de subventions pour les autobus scolaires électriques, qui avait expiré en mars.

Lors de l'audience de vendredi, l'avocat représentant Lion Électrique, Guy Martel, a affirmé que cela n'a pas été facile d'en arriver là. 

Selon les termes de l'entente, Lion Électrique conservera son usine de fabrication de Saint-Jérôme, mais procédera à des mises à pied permanentes de certains employés.

Jeudi, le gouvernement a dévoilé les détails du nouveau programme, qui offrira désormais des subventions de 240 000 $ pour chaque achat d'autobus scolaire électrique, contre un maximum de 175 000 $ auparavant.

Ce programme a joué un rôle clé dans le succès de Lion au Québec, notamment parce que les autobus doivent être assemblés au Canada pour être admissibles.

Le Québec vise à électrifier 65 % de son parc d'autobus scolaires d'ici 2030, et le nouveau programme sera en vigueur jusqu'en 2028.

Le gouvernement provincial indique qu'il y a environ 1600 autobus scolaires électriques au Québec, sur un parc total d'environ 11 500 autobus. Environ 1175 de ces autobus électriques ont été fabriqués par Lion.

Même s'il a renouvelé le programme de subvention, le gouvernement a supprimé l'exigence, en vigueur depuis 2021, que tous les nouveaux autobus scolaires achetés soient électriques. 

Maura Forrest

Maura Forrest

Journaliste