Bruno Marchand a remporté un deuxième mandat clair à la mairie de Québec, après une une campagne électorale 2025 où ses deux principaux adversaires se sont entredéchirés, après une tentative avortée d’alliance anti-tramway.
«C'est vraiment un vent dans nos voiles que vous nous avez amené du début jusqu'à ce soir et c'est beau de vous voir. Mais quand même, c'est avec une profonde humilité et énormément d'espoir qu'on accueille les résultats ce soir», a lancé le maire aux quelques centaines de militants ivres de joie, réunis à l’Hôtel Château Laurier à Québec.
Bruno Marchand est monté sur scène aux alentours de 21 h 40 sous des applaudissements nourris.
«Il faut mieux écouter. Il faut bien entendre les craintes, comprendre les défis, rassurer et mieux accompagner. Il faut faire mieux parce qu'une ville comme la nôtre peut faire une différence pour chacun de nous, chacun des citoyens. Et j'ai la responsabilité. Et nous aurons la responsabilité de faire mieux», a-t-il affirmé.
C'est une victoire décisive pour le maire qui obtient une majorité au conseil municipal. Il a fait élire 18 conseillers sur 21. «Pendant que certains vont vouloir nous diviser, il faut se rappeler qu'il n'y a pas, à Québec, une banlieue et à l'opposé un centre-ville séparés par une tranchée. Il y a une seule ville plurielle», a-t-il soutenu.
Bruno Marchand a récolté 49 % des votes.
Il s'agit d'une victoire beaucoup plus franche pour M. Marchand que lors de la dernière élection. En 2021, il avait gagné avec une avance de seulement 739 votes.
En tant que maire sortant, Bruno Marchand a dû défendre son bilan contre les attaques de ses adversaires durant la campagne.
M. Marchand a promis de ne pas augmenter les taxes foncières au-delà de l’inflation. Il a également annoncé vouloir déménager l’incinérateur de la ville.
Il a aussi défendu le projet de tramway qui ne fait toujours pas l’unanimité à Québec.
Une campagne difficile pour Hamad
Il s'agit d'une défaite cinglante pour l’ex-ministre libéral Sam Hamad, qui était considéré au début de la course comme le principal rival de Bruno Marchand. Il a dû se contenter de la troisième place, avec seulement 14 % des votes. Il n'a fait élire aucun conseiller.
M. Hamad a eu une campagne difficile. En début de course, son parti, Leadership Québec, a utilisé des images de Montréal pour parler de la congestion routière à Québec.
Sam Hamad a aussi dû se départir de son candidat dans Saint-Roch–Saint-Sauveur, Napoléon Woo, pour des propos controversés sur l'itinérance.
M. Hamad s’est aussi coltaillé avec le chef du parti Respect Citoyens, Stéphane Lachance. Les partis des deux hommes ont discuté d’une alliance anti-tramway contre Bruno Marchand, qui n’a pas abouti.
Par la suite, les deux chefs se sont mutuellement accusés d’avoir offert à l’autre un poste en échange du retrait de sa candidature. Un geste qui peut constituer une manœuvre électorale frauduleuse, selon la Loi électorale.
Durant la campagne, Sam Hamad promettait de mettre la hache dans le projet de tramway et de le remplacer par un service rapide par bus (SRB).
Pour sa part, Stéphane Lachance est arrivé en deuxième place, avec 23 % des votes, et a fait élire trois conseillers.
Le chef de Respect Citoyens a dû, lui aussi, composer avec plusieurs controverses durant la campagne. Le journal «Le Soleil» a notamment révélé que M. Lachance avait des taxes municipales impayées à Lévis (là où il habite) et qu’il s’est fait suspendre son permis de conduire pour ne pas s’être acquitté d’une amende.
En plus d’être un farouche opposant au tramway, Stéphane Lachance promettait une gestion plus rigoureuse des finances de la ville. Il souhaitait aussi faire passer le nombre de conseillers municipaux de 21 à 15.

