La chanteuse de R&B Cassie a encore une fois dû s'exprimer, vendredi, sur des textos échangés avec son ex-petit ami, Sean «Diddy» Combs, alors qu'elle reprenait son témoignage lors de son procès pour trafic sexuel. Dans l'un des messages, elle lui disait qu'elle n'était pas «une poupée de chiffon» après qu'il l'ait battue dans un hôtel de Los Angeles en 2016.
Cassie était de retour à la barre pour une deuxième journée de contre-interrogatoire par les avocats de Combs. Elle avait été contrainte, la veille, à lire à voix haute des messages explicites et sordides qu'elle avait envoyés à Combs pendant leur relation tumultueuse de près de 11 ans, qui a pris fin en 2018.
La chanteuse est le témoin principal de la poursuite. Sa poursuite en 2023 accusait Combs d'agressions physiques et sexuelles, ce qui a déclenché l'enquête qui a abouti au procès de ce mois-ci. Plusieurs autres femmes qui l'accusent d'agressions doivent témoigner.
Combs a plaidé non coupable face aux accusations fédérales de trafic sexuel et de racket. Sa défense plaide que, bien qu'il ait pu être violent, rien de ce qu'il a fait ne constituait une entreprise criminelle. Combs insiste sur le fait que tous les rapports sexuels étaient consentis.
À l'aide de textos lus de vive voix, vendredi, l'avocate de Combs, Anna Estevao, a démontré aux jurés que Combs et Cassie exprimaient leur amour l'un pour l'autre quelques jours seulement après l'attaque de l'hôtel de Los Angeles, alors qu'ils tentaient de se remettre de cet épisode. Cassie a dit à Combs dans un message: «On a besoin d'une ambiance différente à partir de vendredi.»
Me Estevao a fait lire à Cassie un texto dans lequel elle se plaignait que Combs était hors de contrôle à cause de la drogue et de l'alcool ce jour-là et lui a dit: «Je ne suis pas une poupée de chiffon. Je suis l'enfant de quelqu'un.»
Dans une vidéo de sécurité de l'hôtel, on peut voir Combs jeter Cassie au sol, lui donner des coups de pied et la traîner dans le couloir. Après la diffusion publique de la vidéo l'année dernière, Combs s'était excusé et s'était dit «dégoûté» par ses actes.
L'Associated Press ne nomme généralement pas les personnes qui disent avoir été victimes d'agressions sexuelles, sauf si elles se manifestent publiquement, comme l'a fait Cassie.
Les avocats de Combs cherchent à présenter Cassie au jury comme une participante volontaire et enthousiaste au mode de vie sexuelle du magnat du hip-hop. La poursuite allègue qu'il a exploité son statut de producteur et d'homme d'affaires pour forcer violemment Cassie et d'autres femmes à faire des rencontres sous l'emprise de la drogue avec des travailleurs du sexe, qu'il a qualifiées de «freak-offs», qui ont parfois duré des jours, sous les yeux et la direction de Combs.
Jeudi, Me Estevao a présenté à Cassie des textos à caractère sexuel qu'elle avait envoyés à Combs avant le «freak-off» à l'hôtel qui a précédé l'agression. Cassie a également lu des textos qu'elle lui avait envoyés, exprimant son enthousiasme pour ces rencontres sexuelles. La femme a témoigné s'être sentie contrainte par Combs pour participer à ces soirées. Elle a dit craindre que son petit ami ne la batte, soulignant qu'il avait menacé de rendre publiques les vidéos de ces rencontres.
Les jurés ont entendu vendredi un enregistrement de 2013, où l'on voit Cassie crier après un ami qui disait avoir vu une vidéo d'elle en train de se livrer à des actes sexuels. Dans l'enregistrement, réalisé par Cassie, l'homme affirme avoir la vidéo sur son téléphone. On entend Cassie supplier pour voir la vidéo, puis menacer de le tuer si elle était rendue publique.
«Je n'ai jamais tué personne de ma vie, mais je te tuerai», a dit Cassie à l'homme, ponctuant ses menaces de jurons.
Fin du témoignage vendredi?
Cassie, dont le nom légal est Casandra Ventura, est à la barre des témoins depuis mardi et le contre-interrogatoire de la défense a commencé jeudi.
Avant la reprise du procès, les procureurs ont demandé au juge de veiller à ce que le témoignage de Cassie se termine vendredi. Ils ont indiqué qu'il y avait un risque d'annulation du procès si Cassie, enceinte et sur le point de mettre au monde son troisième enfant, commençait à accoucher pendant la fin de semaine.
Vendredi matin, le juge Arun Subramanian a demandé aux avocats de Combs s'ils auraient de la difficulté à terminer avant la fin de la journée, mais ils n'ont pas répondu directement à la question.
Combs, âgé de 55 ans, est emprisonné depuis septembre. Il risque au moins 15 ans de prison s'il est reconnu coupable.
