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Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, déclare l'état d'urgence en réponse aux blocages en cours à Ottawa et à Windsor.
Le premier ministre de l'Ontario déclare l'état d'urgence en réponse aux blocages à Ottawa et à Windsor, mettant en garde les manifestants contre de «graves conséquences» s'ils ne mettent pas un terme à leurs «occupations illégales».
Le même jour, la Cour supérieure de l’Ontario a accordé une injonction qui doit empêcher les manifestants de bloquer le passage frontalier du pont Ambassador, entre Windsor et Detroit, dès vendredi soir.
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Et la Ville d’Ottawa a demandé elle aussi une injonction au tribunal, vendredi, pour freiner le «mépris généralisé» des lois par les participants à ce que la police qualifie de manifestation illégale dans la capitale fédérale.
À Toronto, Doug Ford a indiqué vendredi matin qu’il utilisera des mesures légales pour promulguer des ordonnances indiquant de «façon très claire» qu’il est illégal de bloquer et d’entraver la circulation des biens, des personnes et des services le long des infrastructures essentielles.
Au cours d’un point de presse, le premier ministre a précisé que ces mesures législatives incluraient la protection des passages frontaliers internationaux, des autoroutes 400, des aéroports, des ports, des ponts et des chemins de fer. M. Ford a ajouté que les contrevenants pourraient être passibles d’amendes pouvant atteindre 100 000 $ et d’une peine d’un an de prison.
Le gouvernement ontarien ajoutera également l’entrave à la circulation des biens, des personnes et des services le long des infrastructures essentielles comme motifs pour lesquels les permis de véhicules personnels ou commerciaux pourraient être retirés.
Une manifestation contre les mesures sanitaires paralyse le centre-ville d’Ottawa depuis maintenant deux semaines, tandis qu’une autre manifestation, à Windsor, empêche depuis des jours le passage des véhicules sur le pont Ambassador en direction du Canada, un lien commercial stratégique.
Par ailleurs, le juge en chef de la Cour supérieure, Geoffrey Morawetz, a accordé à l’Association des fabricants de pièces automobiles une injonction qui devait entrer en vigueur à 19 h vendredi soir.
Dans ses observations, l’association a déclaré que le blocus frontalier coûtait au secteur des millions de dollars chaque jour, car il avait forcé les usines à réduire leur production. Un avocat d’un groupe anonyme de manifestants avait plaidé qu’ils ne bloquaient pas toutes les voies de la route, et qu’une injonction n’était donc pas nécessaire.
Les manifestations ont touché trois des usines de Toyota au Canada, poussé Ford Canada à réduire la capacité à ses usines d’Oakville et de Windsor, et réduit la capacité de fabrication chez Stellantis et Honda Canada.
Brad Frederick, qui est sans travail parce qu’il a refusé de se faire vacciner, avait expliqué vendredi que les manifestants voulaient envoyer un signal avant l’audience du tribunal sur la demande d’injonction. «C’est un signe de bonne foi : aller dans la salle d’audience et dire : “Nous rouvrons une voie, mais nous exerçons toujours notre droit de manifester”», a-t-il déclaré.
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La Ville d’Ottawa, de son côté, a demandé vendredi à la Cour supérieure de l’Ontario une injonction contre les manifestants qui continuent de violer les règlements municipaux au centre-ville. En particulier, la Ville demande une injonction contre le bruit, la marche au ralenti, les feux d’artifice, les feux en plein air, les empiétements sur la voie publique et l’utilisation illégale des parcs et des installations de la ville.
Au pont Ambassador, les manifestants avaient déplacé vendredi matin des véhicules sur une voie dans une rue qui mène au pont transfrontalier. Mais quelques dizaines de manifestants à pied bloquaient toujours en après-midi cette voie du pont en direction du Canada.
La police locale et la police provinciale étaient sur place vendredi après-midi et avaient fermé toutes les voies menant à la manifestation, permettant seulement aux gens de la rejoindre à pied, mais pas dans leur véhicule. À Ottawa, les manifestants dansaient dans les rues, indifférents à l’annonce de M. Ford.
La cheffe néo-démocrate, Andrea Horwath, a déclaré que les mesures annoncées par M. Ford étaient attendues depuis longtemps.
À Toronto, la police se préparait pour un deuxième week-end de manifestations, fermant les rues autour de l’Assemblée législative avant une manifestation attendue samedi. «Nous avons des effectifs en place pour nous assurer que si des véhicules ne bougent pas, nous allons les déplacer», a prévenu le chef de la police de Toronto, James Ramer.
M. Ford a admis vendredi que les deux dernières années n’avaient pas été faciles pour les citoyens et que de nombreux Canadiens n’en pouvaient plus des restrictions. Mais il demande que cessent les occupations illégales à Ottawa et au pont Ambassador.
« À ceux qui ont tenté de perturber notre mode de vie en ciblant notre moyen de subsistance pour la nourriture, le carburant et les marchandises, à travers nos frontières, à ceux qui tentent d’imposer un programme politique par la perturbation, l’intimidation et le chaos, mon message pour vous est le suivant : votre droit de transmettre votre message politique ne l’emporte pas sur le droit de centaines de milliers de travailleurs de gagner leur vie », a déclaré M. Ford vendredi.
«(Ce droit) ne l’emporte pas sur notre droit de faire passer de la nourriture à travers nos frontières. Votre droit d’envoyer un message politique ne l’emporte pas sur les droits d’un million de personnes à Ottawa de vivre en paix, sans harcèlement ni chaos, dans leur propre maison.»
M. Ford affirme également que les restrictions sanitaires ont contribué à protéger les hôpitaux de l’effondrement et sauvé de nombreuses vies.
Il ajoute par ailleurs que le médecin-hygiéniste en chef de la province travaille actuellement sur un plan pour mettre fin au système de certificat vaccinal. Mais le premier ministre précise que ces assouplissements étaient déjà envisagés avant même l’arrivée des manifestants à Ottawa.
«Je ne négocierai jamais, jamais (avec) des gens qui enfreignent la loi, qui occupent illégalement des villes», a-t-il soutenu. Les assouplissements envisagés, a dit le premier ministre, «se basent sur la santé, sur la science».
La Police provinciale de l’Ontario a par ailleurs fourni des ressources supplémentaires aux corps policiers d’Ottawa et de Windsor, a déclaré M. Ford, et le gouvernement vise aussi le financement du «convoi de la liberté». La Cour supérieure de l’Ontario a permis jeudi au gouvernement de geler l’accès des manifestants aux millions de dollars de dons recueillis sur la plateforme de sociofinancement «GiveSendGo».