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Le premier ministre demande aux manifestants de rentrer chez eux, sous peine de «réelles conséquences», mais le recours à l'armée n'est pas dans les cartons dans l'immédiat.
Justin Trudeau est formel : tous ceux qui manifestent parce qu’ils en ont assez des mesures en lien avec la COVID-19 transgressent actuellement les lois. «Il est temps de rentrer à la maison, maintenant», les a-t-il enjoints.
En point de presse en début d’après-midi, le premier ministre canadien a dit avoir parlé avec plusieurs intervenants au cours des dernières heures dans le dossier des manifestants. «Les frontières ne resteront pas fermées, ces activités s’arrêteront», a mentionné le premier ministre Trudeau, sans pouvoir toutefois préciser quand, en raison des risques de violence reliés aux occupations.
Le premier ministre a aussi appelé à l’unité de tous les partis : «Tous les députés de tous les partis doivent dénoncer ces actes illégaux», a-t-il souhaité. Il demande aux manifestants de ramener les enfants chez eux. Rappelons qu'une centaine d'enfants ont été dénombrés dans les camions, au centre-ville d'Ottawa.
Justin Trudeau a mentionné que son gouvernement était «très loin» d'un recours éventuel à l'armée, mais que l'option n'est pas totalement exclue. Il dit espérer que les manifestants «choisissent» de rentrer chez eux. «On ne veut jamais déployer l’armée contre des citoyens canadiens. C'est une solution de dernier recours [...] avant de faire appel à l’armée, on doit utiliser tous les moyens en notre possession et c’est ce que nous sommes en train de faire», a affirmé Justin Trudeau.
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M. Trudeau a, du même souffle, salué les mesures d'urgence annoncées par le gouvernement ontarien de Doug Ford, plus tôt vendredi. Il a qualifié cette décision de «responsable et nécessaire».
Des ministres de son gouvernement ont tenu des propos similaires.
«Nous pensons que c'est une étape entreprise par le gouvernement de l'Ontario qui est vraiment très, très positive. Nous croyons que cela va aider à enlever les barricades illégales aux points frontaliers qui ont menacé non seulement l'économie, mais des milliers d'emplois», a réagi le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominique LeBlanc.
Un peu plus tôt, le premier ministre Ford déclarait l'état d'urgence en réponse aux blocages à Ottawa et à Windsor, indiquant qu'il utilisera des mesures légales pour promulguer des ordonnances stipulant de «façon très claire» qu'il est illégal de bloquer et d'entraver la circulation des biens, des personnes et des services.
Le ministre LeBlanc a souligné qu'il estime que les sanctions pécuniaires prévues par Queen's Park sont une bonne chose.
Il a assuré que les discussions avec le gouvernement Ford sont continues et que le premier ministre Justin Trudeau s'implique activement.
«Évidemment (lui), ses officiels, la sécurité nationale et (ses) conseillers en renseignement ont été en contact avec leurs homologues américains», a-t-il dit lorsqu'interrogé sur les apparents signes d'impatience exprimés, au sud de la frontière, la veille.
En mêlée de presse, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a réagi à l'annonce de Queen's Park en soutenant que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) continue d'être au rendez-vous pour appuyer les forces policières locales, comme le Service de police d'Ottawa (SPO).
«J'ai eu plusieurs discussions avec mon homologue en Ontario, la (solliciteure générale Sylvia) Jones. Je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de coopération entre la PPO (Police provinciale de l'Ontario) et le service de police, ici à Ottawa et même la GRC. C'est ça la chose la plus importante pour moi», a-t-il insisté.
Interrogé sur la suite qui sera donnée à la demande de renforts du maire d'Ottawa, Jim Watson, le ministre s'est contenté de dire que les lignes de communication sont bonnes.
«Je pense que ce que vous allez entendre du maire - parce que nous sommes restés en communication étroite - est qu'il y a eu une réponse de la GRC en temps opportun, laquelle a été accueillie», a-t-il avancé.
Rappelant que le blocage actuel fait mal à l’économie canadienne, il a précisé que les manifestants qui voudraient continuer leur action pourraient s’exposer à de «réelles conséquences» sur «leur licence, leur avenir, leur emploi.» «Le message a été reçu, très clairement», a assuré le premier ministre.
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Enfin, Justin Trudeau affirme avoir eu des discussions, vendredi, en matinée, avec le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, et la responsable de la santé publique, la Dre Theresa Tam pour «rajuster les mesures liées aux voyages», sans toutefois préciser d'échéancier.
Justin Trudeau a également confirmé avoir discuté avec son homologue Joe Biden pour clarifier les responsabilités partagées aux frontières. Ils ont aussi échangé sur le financement des «blocages illégaux» en provenance des États-Unis.
Le dossier chaud de l’Ukraine a aussi été abordé. Justin Trudeau s’est dit en faveur d’une solution pacifique à l’incertitude qui dure depuis des semaines. Le Canada et les États-Unis n’écarteraient pas d’appliquer des «coûts sévères et des sanctions à la Russie», a-t-il précisé, en soulignant du même souffle que le Canada continue d’appuyer l’Ukraine et que «la Russie doit plutôt réduire ses attroupements» en bordure des frontières.
Avec les informations de La Presse canadienne.