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Poilievre appelle tous les partis à appuyer le projet de loi sur le féminicide

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7602b7a1ab60ca5a2585d8300b28deb7f90c9f3c9224b4bd7230fbf20edcca15.jpg Leader of the Conservative Party Pierre Poilievre speaks in the foyer of the House of Commons on Parliament Hill in Ottawa on Tuesday, Oct. 28, 2025. THE CANADIAN PRESS/Spencer Colby (Spencer Colby | La Presse canadienne)

Pierre Poilievre appelle les autres partis à la Chambre des communes à appuyer une loi qui, selon lui, lutterait contre la violence conjugale. 

Cet appel du chef du Parti conservateur du Canada (PCC) fait suite à la publication par Statistique Canada d’un rapport indiquant que le nombre de signalements de ce type de violence est en hausse.

«C’est en large partie de la responsabilité des lois libérales qui libèrent des criminels qui font des abus conjugaux contre les femmes», a affirmé M. Poilievre dans le foyer de la Chambre des communes.

«Nous encourageons tous les partis de venir ensemble. Ce n’est pas une question partisane, c’est une question de protéger les femmes et toutes les victimes contre les agresseurs. Et nous voulons travailler avec tout le monde pour faire adopter la loi.»

Selon le rapport de Statistique Canada, le nombre de signalements de violence conjugale a augmenté de 14 % entre 2018 et 2024. 

On peut également y lire que les femmes et les filles demeurent surreprésentées dans ces statistiques; le nombre de femmes victimes de violence conjugale en 2024 était 3,5 fois plus élevé que celui des hommes.

Pierre Poilievre attribue l’augmentation du nombre de cas à ce qu’il appelle le laxisme des libéraux fédéraux en matière de justice criminelle et réclame des peines plus sévères.

Le projet de loi C-225, présenté par le député conservateur Frank Caputo, ferait automatiquement du meurtre d’un partenaire intime un meurtre au premier degré et interdirait la libération d’une personne arrêtée pour violence conjugale si elle a été reconnue coupable d’une infraction similaire au cours des cinq années précédentes.

 

M. Caputo a affirmé que son projet de loi a été élaboré avec la participation des victimes de violence conjugale qui souhaitent voir des changements au système de justice criminelle.

«Nous pensons que le gouvernement devrait s’attaquer à ce problème immédiatement. Et si vous ne voulez pas m’écouter, tant pis. Mais peut-être écouteront-ils la voix de Debbie», a déclaré le député, en présentant Debbie Henderson, dont la nièce a été victime de violence conjugale.

La nièce de Mme Henderson, Bailey McCourt, a été tuée en juillet par son ex-mari.

La tante a expliqué qu’elle en avait assez de voir des histoires similaires dans les médias et qu’elle exigeait des changements par l’adoption du projet de loi C-225.

«N’attendez pas. La prochaine personne pourrait être vous, ou un membre de votre famille. Et nous ne voulons pas voir un autre membre de votre famille vivre l’horreur que notre famille a vécue», a-t-elle insisté, retenant ses larmes.

La secrétaire d'État Nathalie Provost, elle-même survivante de la tuerie de Polytechnique, affirme que le gouvernement œuvre déjà en ce sens. «Il y a déjà des projets de loi qui sont déposés et qui vont nous permettre d'agir», a-t-elle soutenu, mardi, à la période des questions à la Chambre des communes.

Selon Mme Provost, l'important est avant tout d'avoir «une approche large et intégrée» qui permettra d'appuyer la «structure générale» et permettre au système canadien de combattre ce type de violence.

Selon le rapport de Statistique Canada, près de la moitié des victimes de violence conjugale vivaient avec la personne accusée au moment de l'incident.

L'organisme ajoute qu'en 2024, 72 % des victimes de violence conjugale ont été agressées physiquement, tandis que 9 % ont subi des agressions sexuelles et 7 % ont fait l'objet de harcèlement criminel.

Statistique Canada indique que le taux de violence familiale envers les aînés a augmenté de 49 % entre 2018 et l'année dernière, avec 7622 victimes déclarées à la police en 2024.

Le rapport précise que 36 % des aînés ayant subi de la violence familiale l'année dernière ont été agressés par l'un de leurs enfants.

Alessia Passafiume

Alessia Passafiume

Journaliste