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Parmi les victimes, on compte 18 592 enfants et 9782 femmes. Ensemble, ils représentent près de la moitié des morts.
Plus de 60 000 Palestiniens ont été tués au cours des 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas, a rapporté mardi le ministère de la Santé de Gaza.
L'offensive israélienne, lancée en réponse à l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, a détruit de vastes zones de Gaza, déplacé environ 90 % de sa population et provoqué une crise humanitaire catastrophique.
Des experts ont d'ailleurs averti mardi que le territoire, qui compte environ deux millions de Palestiniens, est au bord de la famine après que les restrictions imposées par Israël et la dégradation de la sécurité ont rendu presque impossible l'acheminement de l'aide humanitaire.
Le ministère de la Santé, qui fait partie du gouvernement dirigé par le Hamas, a précisé que le nombre de morts était passé à 60 034, avec 145 870 blessés, depuis le début de la guerre.
Parmi les victimes, on compte 18 592 enfants et 9782 femmes. Ensemble, ils représentent près de la moitié des morts.
Le ministère est composé de professionnels de la santé. Les Nations unies et d'autres experts indépendants considèrent ses données comme fiables. Israël a contesté les chiffres, mais n'a pas fourni son propre bilan des victimes.
Selon l'hôpital Al-Awda, des frappes aériennes sur des tentes abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés densément peuplé de Nuseirat ont tué 30 personnes, dont 12 enfants et 14 femmes, lundi soir.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.
Israël affirme ne viser que des militants et impute la mort de civils au Hamas, soutenant que les militants opèrent depuis des zones peuplées.
Parallèlement, les responsables hospitaliers ont déclaré avoir reçu les corps de 33 autres personnes tuées lundi par des tirs autour d'un convoi humanitaire dans le sud de Gaza, portant le bilan à 58 morts. Des témoins ont rapporté que les forces israéliennes avaient tiré sur la foule.
Quatorze autres Palestiniens ont été tués mardi près d'un site géré par la Fondation humanitaire de Gaza, une organisation américaine soutenue par Israël, dans le centre de Gaza, selon les hôpitaux locaux.
L'armée israélienne n'a pas répondu aux demandes de commentaires sur ces deux événements.
Selon des témoins, des responsables de la santé et le bureau des droits de la personne des Nations unies, plus de 1000 Palestiniens ont été tués depuis mai par des tirs israéliens alors qu'ils cherchaient de l'aide.
Israël, qui contrôle de vastes zones de Gaza où l'aide est distribuée, assure n'avoir tiré que des coups de semonce en direction de ceux qui s'approchaient de ses forces.
«Les faits sont là, et ils sont indéniables», a tranché le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
«Les Palestiniens de Gaza subissent une catastrophe humanitaire aux proportions épiques (…). Le filet d'aide doit devenir un océan.»
Sous la pression internationale croissante, Israël a annoncé ce week-end une série de mesures visant à accroître le flux d'aide, notamment l'élargissement des couloirs humanitaires et les largages aériens.
Les responsables de l'ONU estiment que la situation sur le terrain n'a guère évolué jusqu'à présent et que des efforts supplémentaires sont nécessaires.
Des avions-cargos de l'armée de l'air jordanienne et des Émirats arabes unis ont largué de l'aide au-dessus de Gaza ces derniers jours, et la France et l'Allemagne ont annoncé leur intention de se joindre à cet effort.
Toutefois, selon des journalistes de l'Associated Press à Gaza, une grande partie de l'aide est tombée dans les zones dites rouges dont Israël a ordonné l'évacuation, et une partie a atterri dans la mer Méditerranée.
Les agences des Nations unies et les organisations humanitaires ont depuis longtemps exprimé leur scepticisme quant aux largages aériens au-dessus de Gaza, affirmant qu'ils sont beaucoup plus coûteux et fournissent beaucoup moins d'aide que les livraisons par voie terrestre.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a nié qu'Israël affamait délibérément Gaza et a déclaré que l'accent mis sur la famine faisait partie d'une «campagne internationale de pression déformée».
«Cette pression sabote directement les chances d'un cessez-le-feu et d'un accord sur les otages. Elle ne fait que pousser à l'escalade militaire en durcissant la position du Hamas», a-t-il plaidé mardi.
Les États-Unis et Israël ont tous deux rappelé leurs équipes de négociation au cours de la semaine dernière, alors que les négociations de longue haleine sur un cessez-le-feu et la libération des otages semblent être dans l'impasse.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé, plus de 60 personnes sont mortes ce mois-ci de causes liées à la malnutrition, dont 24 enfants de moins de cinq ans.
Au total, 88 enfants sont morts de causes liées à la malnutrition depuis le début de la guerre, tandis que 58 adultes sont décédés ce mois-ci de causes liées à la malnutrition, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Pendant les crises alimentaires, les gens peuvent mourir de malnutrition ou de maladies que leur corps n'est plus en mesure de combattre. Le ministère n'inclut pas les décès liés à la famine dans son bilan global.
Les militants du Hamas ont tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, lors de l'attaque qui a déclenché la guerre, et en ont enlevé 251 autres. Ils détiennent toujours 50 otages, dont une vingtaine seraient encore en vie, après que la plupart des autres ont été libérés dans le cadre de cessez-le-feu ou d'autres accords.
La guerre a pris un tournant majeur au début du mois de mars, lorsqu'Israël a imposé un blocus total de deux mois et demi, interdisant l'entrée de toute nourriture, médicament, carburant et autre marchandise.
Quelques semaines plus tard, Israël a mis fin au cessez-le-feu par un bombardement surprise et a commencé à s'emparer de vastes zones de Gaza, des mesures qui, selon lui, visaient à faire pression sur le Hamas pour qu'il libère davantage d'otages.
Israël a assoupli le blocus en mai, mais les agences des Nations unies avertissent qu'il ne permet pas l'entrée d'une aide suffisante et qu'elles ont du mal à la distribuer en raison des restrictions imposées par Israël et de l'effondrement de l'ordre public.