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Des frappes auraient fait au moins 78 morts à Gaza, dont une femme et son nouveau-né

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827e9eb1e17713ade9f908eda274c542d4f28c20529196fae37e4af68a90b0eb.jpg Des Palestiniens transportent des sacs de farine déchargés d'un convoi d'aide humanitaire arrivé dans la ville de Gaza depuis le nord de la bande de Gaza, le dimanche 27 juillet 2025. (Jehad Alshrafi | Associated Press)

Des frappes ou des tirs israéliens ont tué au moins 78 Palestiniens dans la bande de Gaza lundi, dont une femme enceinte dont le bébé a été mis au monde, mais est aussi décédé par la suite, selon les autorités sanitaires locales. Des dizaines de personnes ont été tuées tandis qu'elles cherchaient à obtenir de la nourriture, alors même qu'Israël s'efforçait d'assouplir les restrictions à l'entrée de l'aide.

Sous la pression croissante liée à l'aggravation de la crise alimentaire dans l'enclave gazaouie, Israël a annoncé en fin de semaine que l'armée suspendrait ses opérations dans la ville de Gaza, à Deir el-Balah et à Al-Mawasi pendant 10 heures par jour et désignerait des itinéraires sécurisés pour l'acheminement de l'aide. Les largages aériens internationaux ont également repris.

Les organisations humanitaires affirment que les nouvelles mesures ne suffisent pas à enrayer l'aggravation de la famine dans le territoire.

Martin Penner, porte-parole pour l'agence alimentaire des Nations unies (ONU), a déclaré à l'Associated Press que les 55 camions d'aide entrés dimanche avaient été déchargés par la foule avant d'atteindre leur destination. Un autre responsable de l'ONU a déclaré que rien n'avait changé sur le terrain et qu'aucun itinéraire alternatif n'était autorisé.

Israël a déclaré qu'il poursuivrait ses opérations militaires parallèlement aux nouvelles mesures humanitaires. 

Des frappes près d'un site d'aide

Une petite fille est décédée quelques heures après avoir été accouchée d'urgence par césarienne. Elle avait été placée en couveuse et respirait grâce à un respirateur, selon des images de l'AP.

Sa mère, enceinte de sept mois, faisait partie des 12 Palestiniens tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur une maison et des tentes voisines dans le quartier de Muwasi, à Khan Younès, selon l'hôpital Nasser, qui a reçu les corps.

Une autre frappe a touché une maison de deux étages dans le quartier japonais de Khan Younès, tuant au moins 11 personnes, dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants, selon l'hôpital Nasser, qui a accueilli les blessés. Au moins cinq autres personnes ont péri dans des frappes ailleurs à Gaza, selon les hôpitaux locaux.

L'armée israélienne n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur la plupart des frappes. Elle a dit ne pas avoir connaissance d'une frappe dans la ville de Gaza pendant la trêve, qui, selon les autorités sanitaires, aurait fait une victime.

Israël affirme ne cibler que les combattants et impute les pertes civiles au Hamas, car ces derniers opèrent dans des zones densément peuplées. 

Les frappes aériennes quotidiennes sur le territoire tuent fréquemment des femmes et des enfants.

Les images d'enfants émaciés ont suscité l'indignation dans le monde entier, y compris chez les proches alliés d'Israël. Le président américain Donald Trump a qualifié dimanche ces images d'enfants émaciés et mal nourris à Gaza de «terribles».

Israël a partiellement levé ses restrictions l'entrée de marchandises en mai, mais a également mis en place d'un nouveau système d'acheminement de l'aide, soutenu par les États-Unis, qui a été ravagé par le chaos et la violence. Les fournisseurs d'aide traditionnels ont également été confrontés à une dégradation similaire de l'ordre public lors de leurs livraisons.

Le COGAT, l'organisme militaire israélien chargé de coordonner les envois d'aide, a indiqué que les agences des Nations unies avaient récupéré 120 camions pour des distributions dimanche et que 180 autres camions avaient été autorisés à entrer à Gaza.

Les Nations unies et les organisations humanitaires affirment que le territoire a besoin de 500 à 600 camions par jour pour répondre à ses besoins. Le blocus et les opérations militaires d'Israël ont détruit la quasi-totalité de la production alimentaire sur ce territoire où vivent environ 2 millions de Palestiniens.

Des largages aériens à l'efficacité dénoncée par les organisations humanitaires

Lundi également, deux avions des forces aériennes jordaniennes et des Émirats arabes unis ont largué 17 tonnes d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, une quantité qui remplirait moins d'un seul camion.

Les organisations humanitaires affirment que les largages aériens sont souvent inefficaces et dangereux, les colis atterrissant sur des personnes, dans des zones de combat ou d'autres zones dangereuses.

«Actuellement, 2 millions de personnes sont bloquées sur une minuscule parcelle de terre, qui ne représente que 12 % de la bande de Gaza. Si des projectiles atterrissent dans cette zone, des blessés seront inévitables», a prévenu Jean-Guy Vataux, chef de mission de Médecin sans frontières.

«Si les parachutages atterrissent dans des zones où Israël a donné des ordres de déplacement, les populations seront contraintes de se réfugier dans des zones militarisées, risquant une fois de plus leur vie pour se nourrir», a-t-il ajouté.

Au moins 25 personnes ont été tuées par les forces israéliennes alors qu'elles cherchaient de l'aide auprès d'un convoi de camions traversant le sud de la bande de Gaza, selon des responsables de la santé et des témoins. L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Quatre enfants figurent parmi les victimes, selon les registres de l'hôpital Nasser, qui a reçu les corps. La fusillade a eu lieu dans un couloir militaire israélien entre les villes de Khan Younès et Rafah. L'identité de l'expéditeur du convoi n'a pas été immédiatement établie.

Des survivants présents à l'hôpital ont déclaré que les forces israéliennes avaient tiré en direction de la foule. Plus de 1000 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens alors qu'ils cherchaient de l'aide depuis mai, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, des témoins et des responsables sanitaires locaux.

L'armée israélienne a affirmé ne tirer que des coups de semonce sur les personnes qui s'approchent de ses forces.

L'hôpital d'Awda, dans le centre de la bande de Gaza, a indiqué avoir reçu les corps de sept Palestiniens, tués par des tirs israéliens à proximité d'un site de distribution d'aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza, une organisation américaine soutenue par Israël. L'hôpital a indiqué que 20 autres personnes avaient été blessées à proximité du site. La Fondation humanitaire de Gaza n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Fares Awad, chef du service d'urgence du ministère de la Santé de Gaza, a déclaré qu'au moins cinq Palestiniens avaient été tués et une trentaine d'autres blessés par des tirs israéliens alors qu'ils attendaient des camions d'aide au point de passage de Zikim, près de la ville de Gaza.

Wafaa Shurafa

Wafaa Shurafa

Journaliste

Samy Magdy

Samy Magdy

Journaliste