Des manifestants pro-palestiniens ont interrompu la dernière étape du Tour cycliste d'Espagne et contraint les organisateurs à écourter la course, dimanche, mettant ainsi fin à une campagne de perturbations de cette épreuve, l'une des trois qui composent le Grand Tour cycliste.
Jonas Vingegaard, de l'équipe Visma-Lease a Bike, a été confirmé comme champion de cette course longue de trois semaines.
Des affrontements ont eu lieu entre la police et des manifestants près de l'arrivée à Madrid. Certains manifestants brandissant des banderoles anti-Israël ont partiellement bloqué la route et contraint les coureurs à s'arrêter.
Il n'y a pas eu de vainqueur d'étape et la cérémonie de remise des prix a été annulée pour des raisons de sécurité.
Les organisateurs ont déclaré que la dernière étape «s'était terminée plus tôt afin d'assurer la sécurité des coureurs».
«En raison des manifestations à Madrid, la course a pris fin plus tôt que prévu et il n'y aura pas de cérémonie de remise des prix», ont confirmé les responsables de la course.
Il restait environ 50 kilomètres à parcourir à la 21e étape, essentiellement protocolaire vers Madrid.
Samedi, Vingegaard avait haussé à 76 secondes son avance sur João Almeida au classement général.
Il s'agit du troisième titre de Grand Tour de Vingegaard, qui s'ajoute à ses deux triomphes au Tour de France, en 2022 et 2023.
Le Tour d'Italie est l'autre épreuve faisant partie du Grand Tour cycliste.
Escorte policière
Des manifestants ont jeté des barrières sur la route pour bloquer le passage des coureurs sur le segment final dans la capitale espagnole. Les cyclistes devaient effectuer neuf tours du circuit.
Plusieurs centaines de manifestants sont restés sur la route où la course devait passer. Des banderoles anti-Israël ont également été accrochées aux bâtiments voisins.
La course avait repris brièvement, dimanche, après que les coureurs eurent initialement été invités par les organisateurs à s'arrêter en raison des manifestations. Toutefois, ils ont finalement dû s'arrêter à nouveau pendant que les autorités et les organisateurs discutaient de la situation.
La police a escorté les cyclistes au moment où ils quittaient la route.
Des manifestants brandissant des drapeaux palestiniens ont hué les voitures d'assistance des équipes lorsqu'elles sont passées devant eux le long du parcours.
Des policiers en tenue antiémeute ont affronté des manifestants à différents endroits le long du parcours. Plus de 1500 policiers avaient été déployés avant la dernière étape.
Aucun incident majeur n'avait été signalé lorsque les coureurs ont pris le départ de la dernière étape de 103,6 kilomètres à partir d'Alalpardo.
Le Tour d'Espagne s'est transformé en champ de bataille diplomatique et a été largement perturbé par des manifestants opposés à la présence de l'équipe Israël — Premier Tech, qui avait retiré son nom de ses maillots pendant la compétition.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez s'est joint à l'Irlande et à la Norvège pour reconnaître l'État palestinien l'année dernière. Aussi, l'Espagne est devenue le premier pays européen à demander à un tribunal des Nations unies l'autorisation de se joindre à l'Afrique du Sud dans son procès accusant Israël de génocide.
Sept des 11 derniers jours de course ont été écourtés ou interrompus, et plus de 20 personnes ont été arrêtées par la police.
Au cours d'une étape, un manifestant brandissant un drapeau palestinien a tenté de courir sur la route devant les coureurs, provoquant la chute de deux d'entre eux. Ils ont continué, mais l'un d'eux a finalement dû abandonner la course.
Le parcours de la dernière étape a été raccourci de cinq kilomètres en raison de soucis liés à la circulation automobile.
Certaines des étapes précédentes ont été modifiées pour des raisons de sécurité liées aux manifestations.
Les autorités avaient annoncé qu'une forte présence policière allait être déployée pour l'étape finale à Madrid, en plus des 130 agents qui allaient déjà accompagner la course.
Des camions de type militaire, des agents en tenue anti-émeute et des policiers à cheval ont été aperçus près du parcours à Madrid.
Quelque 6000 manifestants étaient attendus dimanche dans la capitale espagnole, ainsi qu'environ 50 000 supporters.
