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Trump accentue ses menaces au deuxième jour de paralysie budgétaire aux États-Unis

«Je n'arrive pas à croire que les démocrates extrémistes de gauche m'ont donné cette opportunité sans précédent.»

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Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale de la Maison-Blanche à Washington, le mardi 30 septembre 2025. (The Associated Press)

Des projets d'infrastructure gelés dans des États démocrates, des licenciements «imminents» de fonctionnaires, et désormais la suppression envisagée d'agences fédérales: Donald Trump tente jeudi d'intensifier la pression sur l'opposition démocrate, au deuxième jour d'un blocage budgétaire sans issue apparente.

Le président américain a affirmé dans un message matinal sur sa plateforme Truth Social qu'il rencontrerait dans la journée son directeur du budget à la Maison-Blanche, Russ Vought, «pour déterminer quelles agences démocrates, dont beaucoup sont une ARNAQUE politique, il recommande d'éliminer, et si ces fermetures doivent être temporaires ou permanentes».

«Je n'arrive pas à croire que les démocrates extrémistes de gauche m'ont donné cette opportunité sans précédent», a-t-il ajouté en référence au blocage budgétaire au Congrès, qui a plongé les États-Unis mercredi en situation de «shutdown», avec la mise à l'arrêt d'une partie des administrations fédérales.

Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires, aux fonctions considérées comme «non-essentielles», ont été mis au chômage technique et des perturbations sont attendues pour les usagers des services publics.

L'association des contrôleurs aériens américains (NATCA) a notamment dit dans un communiqué craindre pour la sécurité de l'espace aérien du fait de la mise au chômage technique de plus de 2.300 de ses adhérents.

«Un coup sur la croissance»

Le secrétaire au Trésor de Donald Trump, Scott Bessent, a estimé jeudi sur la chaîne CNBC que la paralysie budgétaire allait «porter un coup au PIB, un coup à la croissance, et un coup à l'Amérique qui travaille».

Les «shutdowns», situation inédite depuis sept ans, sont très impopulaires aux États-Unis et chaque camp s'en rejette la faute.

Les démocrates «ont pris en otage le peuple américain d'une manière qui, selon eux, leur profite politiquement», a assuré le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune.

Le chef des démocrates à la Chambre, Hakeem Jeffries, a lui soutenu que le président faisait preuve d'un «comportement irresponsable et pas sérieux».

De fait, Donald Trump ne cache pas son intention de faire payer les démocrates pour cette situation.

«Beaucoup de bonnes choses peuvent ressortir des ‘’shutdowns’’, on peut se débarrasser de beaucoup de choses dont nous ne voulons pas, et ce seraient des choses démocrates», avait-il prévenu mardi.

Le lendemain, la porte-parole de la Maison-Blanche a évoqué des licenciements «imminents» de fonctionnaires si le blocage persistait.

Le gouvernement a également annoncé la suppression de 26 milliards de dollars de fonds fédéraux promis à des États dirigés par des démocrates. À New York, bastion démocrate représenté par les ténors Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, l'administration Trump a décidé de geler 18 milliards de dollars destinés à deux projets d'amélioration des transports publics.

Trois démocrates

Au-delà des menaces, la majorité présidentielle espère qu'un nombre suffisant de sénateurs démocrates finira par céder et voter en faveur du texte républicain proposé.

Car si les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du Congrès, le règlement du Sénat fait qu'ils auront besoin d'au moins huit démocrates afin d'atteindre le seuil nécessaire de 60 voix pour l'adoption d'un budget.

Pour l'heure, les élus de l'opposition ne semblent pas vouloir bouger. Lors des derniers votes, seuls trois démocrates ont joint leur voix à celles de la majorité.

Et Hakeem Jeffries a expliqué mercredi que les licenciements, les coupes ciblées, «c'est ce que l'administration Trump fait depuis le 20 janvier», date du retour au pouvoir du milliardaire républicain.

Dans l'état actuel des négociations, les républicains proposent une simple extension du budget actuel jusqu'à fin novembre, quand les démocrates exigent la prolongation de programmes publics d'assurance santé pour les plus démunis, dénonçant des coupes claires dans les dépenses de santé décidées par l'administration Trump.

La situation ne sera pas résolue avant vendredi au plus tôt, aucun vote n'étant attendu jeudi au Congrès en raison de la fête juive de Yom Kippour.