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Le chef du PLQ s'est engagé à abroger la loi spéciale du ministre Christian Dubé.
Le chef libéral Pablo Rodriguez prie les médecins de ne pas s'exiler et de patienter un an, le temps qu'il prenne le pouvoir en 2026.
«Je le lance ce message-là: ne quittez pas, ne quittez pas, attendez un an, on va être là», a-t-il lancé samedi matin, quelques heures à peine après l'adoption en pleine nuit d'une loi spéciale du gouvernement caquiste qui a mis en colère les médecins.
Des médecins ont en effet fait savoir qu'ils songeaient à aller travailler dans d'autres provinces ou à prendre une retraite anticipée et les fédérations médicales qui les représentent ont relayé leurs messages.
En mêlée de presse au Conseil général du PLQ, M. Rodriguez a ironisé en affirmant que le premier ministre ontarien Doug Ford avait deux raisons de se réjouir samedi, dont une aux dépens du Québec.
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«La personne qui a le plus gros sourire ce matin, c'est Doug Ford parce que les Blue Jays ont gagné [le premier match de la Série mondiale] et parce que là, il va venir essayer de chercher nos médecins chez nous.»
Le chef du PLQ s'est engagé à abroger la loi spéciale du ministre de la Santé, Christian Dubé, qui impose aux médecins un nouveau mode de rémunération, soit 10 % de leurs honoraires liés à l'atteinte d'objectifs, et des amendes salées à ceux et celles qui recourent à des moyens de pression.
M. Rodriguez a qualifié cette pièce législative de «loi matraque» qui engendre un «bris de confiance», puis a ensuite tendu la main aux médecins.
«Nous, on va s'asseoir à la table, puis on va discuter avec vous», a-t-il assuré, tout en précisant qu'une partie de leur rémunération demeurera liée à l'atteinte de cibles de performance, «mais pas uniquement».
Il a estimé que les médecins peuvent en faire plus, mais seulement si le système leur donne les moyens et les conditions pour mieux travailler.
La nouvelle loi n'améliorera en rien les services et ne fera rien pour la rétention des médecins, bien au contraire, a déploré le député libéral André Fortin, au cours d'une intervention sur la scène en plénière.
Il y a «zéro incitatif à rester ici», a-t-il déclaré, en faisant le compte du nombre de médecins qui avaient déserté sa région, l'Outaouais, à la frontière de l'Ontario.
«On va perdre du monde», s'est inquiété à son tour son collègue Frédéric Beauchemin.
«Si 5 % (des médecins) décident de partir, c'est 800 à 1000, ce sont des services qui vont disparaître», a-t-il poursuivi.
L'animatrice de l'atelier, Marie-Ève Doyon, a associé la CAQ aux compressions effectuées dans le réseau de la santé par le Parti québécois (PQ) dans les années 1990.
«La CAQ gère tout croche et on n'est pas surpris: savez-vous où François Legault a appris à compter? Au PQ (Parti québécois, où il était ministre de 1998 à 2003)», a raillé M. Beauchemin.