Un adolescent de 17 ans qui aurait eu l'intention de commettre un attentat au nom de l'État islamique fait face à une nouvelle accusation de voies de fait sur un agent de la paix, a indiqué vendredi un procureur de la Couronne fédéral.
Le procureur Marc Cigana a déclaré aux journalistes présents à la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec de Montréal que l'agression présumée s'était produite au quartier général de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Westmount, sur l'île de Montréal, après l'arrestation de l'adolescent.
«Le 20 août 2025, à Westmount, district de Montréal, (il) a commis des voies de faits l'encontre d'un agent de la paix, soit le caporal Pascal Rousseau, alors qu'il agissait dans l'exercice de ses fonctions et lui a infligé des lésions corporelles», a déclaré Me Cigana en français.
Le jeune, dont l'identité ne peut être révélée en raison de sa minorité, fait également face à des accusations de fourniture ou mise à disposition de biens ou de services à des fins terroristes, participation à une activité d'un groupe terroriste et facilitation d'une activité terroriste.
Il a comparu vendredi en Cour, entouré de trois agents de sécurité. Il est resté impassible et a regardé droit devant lui pendant la brève audience, tandis que sa mère était assise dans l'auditoire.
Le procureur Cigana a indiqué qu'il demanderait que l'adolescent soit condamné comme un adulte pour toutes les accusations s'il est reconnu coupable. Le jeune homme risque de se voir infliger une peine beaucoup plus lourde que celle prévue par la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.
«Il s'agit d'infractions graves, a-t-il insisté. Nous parlons d'infractions de terrorisme (…) nous appelons cela le financement du terrorisme, le rassemblement, la collecte de biens en vue de commettre une activité terroriste, la participation à une activité terroriste, la facilitation d'une activité terroriste et la participation à un groupe terroriste, et c'est l'État islamique», a-t-il détaillé.
L'avocat de la défense, Tiago Murias, a demandé au juge Éric Beauparlant plus de temps pour préparer la cause de son client, ce qui comprend l'élaboration d'un plan pour une éventuelle libération. Me Murias a rappelé qu'il attendait toujours que la Couronne divulgue la preuve contre son client, y compris «un élément très précis que la défense souhaite obtenir avant de prendre position sur quoi que ce soit».
L'avocat ne s'est pas adressé aux journalistes après l'audience.
Le procureur a expliqué que la Couronne s'est opposée à la libération de l'adolescent, craignant qu'il ne se présente pas en cour et qu'il puisse commettre un autre crime.
«La Couronne fédérale a objecté à sa remise en liberté et a avisé que nous allions demander une peine d'adulte s'il est trouvé coupable après procès ou s'il plaide coupable», a exposé en français Marc Cigana.
La GRC a indiqué de son côté que son enquête a débuté en avril.
La police avait précédemment déclaré que le jeune avait prêté allégeance à l'État islamique et était prêt à commettre au moins un attentat au nom du groupe terroriste. Selon les forces de l'ordre, il avait l'intention d'acquérir des armes, comme des AK-47, pour l'attentat et il avait fait des commentaires sur les médias sociaux «indiquant qu'il souhaitait attaquer divers groupes de personnes», avait rapporté le caporal Érique Gasse de la GRC plus tôt ce mois-ci.
L'affaire reviendra devant le tribunal le 12 septembre.

