La Ville de Montréal a annoncé qu'elle augmentera la présence d'agents de patrouille, d'intervenants de l’équipe mobile de médiation et d'intervention sociale (ÉMMIS) et de son «équipe de cohabitation» dans le centre-ville cet été.
Dans un communiqué de presse, la Ville a déclaré qu'elle souhaitait que la population se sente plus en sécurité et qu'elle déployait «plus de ressources que l'année dernière», y compris des services de sécurité privés, afin de «répondre aux besoins et aux préoccupations de toutes les parties concernées».
Cela comprend «la population locale, les touristes, les propriétaires d'entreprises et les employés du centre-ville».
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Une trentaine d'agents supplémentaires du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) devraient patrouiller les arrondissements Ville-Marie, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et du Sud-Ouest, y compris des membres de la division des crimes violents ECLIPSE.
La Ville a également indiqué avoir investi 1 million de dollars dans de nouvelles «équipes de cohabitation sociale» pour les secteurs très fréquentés de l'arrondissement Ville-Marie, qui comprendront 13 travailleurs sociaux travaillant 450 heures par semaine.
Ces équipes «ajouteront un niveau d'intervention plus approfondi au travail effectué par les travailleurs d'EMMIS», a déclaré la Ville.
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Les fonctionnaires ont indiqué que les travailleurs proviennent d'organisations telles que l'Anonyme, l'Itinéraire et la Société de développement social de Ville-Marie.
La Ville augmente sa présence policière au centre-ville chaque année, a expliqué la mairesse Valérie Plante.
«Nous savons que les mois d'été représentent un défi», a-t-elle indiqué. «Cet été, nous sommes plus que jamais déterminés à mobiliser toutes nos compétences et nos ressources pour aller encore plus loin...»
«Tout est mis en œuvre pour que chacun puisse profiter pleinement de l'été dans un centre-ville dynamique, propre et sûr.»
Toutefois, certaines organisations communautaires se demandent pourquoi elles n'ont pas été incluses dans la stratégie de la Ville.
Concours de droits
David Chapman, directeur général de Résilience Montréal, a déclaré qu'il comprenait que l'augmentation du nombre de policiers puisse aider certains à se sentir plus en sécurité et à réduire les appels inutiles au 911.
Cependant, il a ajouté que le million de dollars dépensé pour les brigades formées par le SPVM serait mieux utilisé par des organisations qui ont un rapport avec les personnes en situation d’itinérance dans le secteur.
Il ajoute qu'il y a une grande différence entre le sentiment de sécurité perçu par le public et le risque réel.
«Par exemple, on peut lire dans les médias qu'une agression au couteau a eu lieu au métro Atwater. Souvent, ces articles ne mentionnent pas de détails très importants, comme le fait que l'agression a eu lieu entre deux vendeurs de drogue qui se disputent le marché du crack dans le quartier... Le grand public lit simplement "agression au métro Atwater" et en conclut: "Je ferais mieux de ne pas m'approcher du métro Atwater parce qu'il est clair que ce n'est pas sûr pour moi de m'y trouver"», a rapporté M. Chapman. «Mais pour tous les autres... vous n'êtes pas en danger».
Il a souligné que les travailleurs de Résilience sont formés à la désescalade des conflits et connaissent bien les habitants de la région.
Il a ajouté que les personnes vulnérables sont de plus en plus criminalisées.
M. Chapman raconte qu'il a déjà vu quelqu'un appeler la police parce qu'il s'inquiétait pour un homme qui dormait sur le trottoir près de Résilience Montréal et qui s'est retrouvé sur la banquette arrière d'une voiture de patrouille.
«Les citoyens logés diront: "J'ai droit à la santé et à la vie, à une certaine qualité de vie, et ce droit est menacé". Et les personnes en situation d’itinérance diront "moi aussi, j'ai droit à ce trottoir, et j'ai le droit d'être ici". Alors, ce qui arrive souvent, c'est que cela dégénère en un concours de droits, ce qui n'est pas productif», a-t-il expliqué. «Le meilleur moyen d'assurer la sécurité et le sentiment de sécurité publique est en fait que les organisations communautaires elles-mêmes soient financées pour embaucher des personnes capables de désamorcer les conflits.»
Pas seulement de nouveaux policiers
Robert Beaudry, responsable des personnes en situation d’itinérance sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, a déclaré que la population itinérante avait augmenté partout au Québec et que la Ville souhaitait apporter une réponse équilibrée.
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Il a souligné que l'augmentation du nombre de patrouilles et d'agents de sécurité privés devrait avoir «des yeux et des oreilles pour la criminalité, pas pour les personnes en situation d’itinérance».
«Il ne s'agit pas seulement d'avoir de nouveaux agents de police ou de sécurité privée, mais aussi d'avoir plus de travailleurs sociaux», a-t-il déclaré à CTV News. «Nous offrons également des possibilités de réinsertion aux personnes en situation de vulnérabilité.»
Il a précisé que la nouvelle brigade est composée de personnes déjà impliquées dans l'arrondissement et qui connaissent les besoins des gens de la rue.
L'arrondissement Ville-Marie consacre quelque 30 millions de dollars à la propreté tout au long de l'année, soit une augmentation de 4 millions de dollars par rapport à l'an dernier, selon la Ville.
Avec les fichiers de Maria Sarrouh de CTV News.

