Un chanteur de narcocorridos, ces odes musicales aux barons de la drogue, a été tué par balles dans un stationnement dans l’ouest du Mexique, a indiqué jeudi à l’AFP le parquet de l’État de Jalisco.
Ernesto Barajas, chanteur du groupe Enigma Norteno, qui compte quatre millions d’auditeurs mensuels sur Spotify, a été abattu mardi par des hommes à moto qui l’ont approché dans la ville de Zapopan.
Un autre homme est mort dans l’attaque et une femme a été blessée à la jambe, a précisé la police.
En mai, cinq membres du groupe Fugitivo ont été assassinés dans l’État de Tamaulipas.
Dans le répertoire d’Enigma Norteno figure une chanson dédiée à Nemesio Oseguera, chef du Cartel Jalisco Nouvelle Génération (CJNG), l’une des plus importantes organisations de trafic de drogue au Mexique.
Un morceau intitulé Los Chapitos fait lui référence aux fils du célèbre baron de la drogue Joaquin El Chapo Guzman, ex-chef du cartel de Sinaloa, actuellement emprisonné à vie aux États-Unis.
Les différents groupes criminels mexicains paient des musiciens pour composer et interpréter des chansons qui les glorifient. Ces derniers se retrouvent ensuite pris dans les rivalités entre clans.
Les médias mexicains ont rapporté qu’Ernesto Barajas avait par le passé reçu des menaces du CJNG.
Plusieurs États du Mexique ont imposé des restrictions à ce sous-genre sulfureux de la musique régionale en plein essor, même au-delà des frontières du pays.
L’artiste mexicain Peso Pluma, qui mélange les corridos avec le rap et le hip-hop, a été le septième artiste le plus écouté au monde en 2024, d’après Spotify.
La présidente Claudia Sheinbaum a rejeté l’idée d’interdire les narcocorridos, préférant lancer un concours musical «pour la paix et contre les addictions» afin de contrer l’influence de la narco-culture parmi les jeunes.