International

Trump prêt à aller plus loin sur les tarifs douaniers contre l'Inde et l'industrie pharmaceutique

Il a menacé d’aller plus loin «dans les prochaines 24 heures».

Mis à jour

Publié

Le président américain Donald Trump a accentué la pression tant sur l’Inde que sur le secteur pharmaceutique mardi. (AP Photo/Julia Demaree Nikhinson)

Pression sur l’Inde et le secteur pharmaceutique, négociations de la dernière chance avec la Suisse, les droits de douane supplémentaires voulus par Donald Trump et prévus pour jeudi pourraient encore évoluer d’ici là, alors que le président américain souffle le chaud et le froid avec ses interlocuteurs.

Interviewé sur la chaîne CNBC, M. Trump a focalisé son attention sur l’Inde puis l’industrie pharmaceutique, un secteur déjà sous pression car le locataire de la Maison Blanche souhaite faire baisser le prix des médicaments dans son pays.

La semaine dernière déjà, le président américain avait fait part de son mécontentement vis-à-vis de New Delhi, lui reprochant notamment d’acheter du pétrole russe et de ne pas faire ce qu’il faut pour ouvrir l’économie indienne aux produits américains.

Des accusations réitérées mardi et qui pourraient le pousser à aller plus loin que la surtaxe déjà annoncée de 25 %, prévue pour le 7 août.

« L’Inde n’a pas été un bon partenaire commercial, car elle fait beaucoup d’affaires avec nous, mais nous n’en faisons pas avec elle. Donc nous nous sommes mis d’accord sur 25 %, mais je pense que je vais augmenter ce chiffre de manière significative dans les prochaines 24 heures, car ils achètent du pétrole russe », a-t-il insisté.

Le directeur de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Andrii Iermak, a profité de l’attention portée au soutien indien envers Moscou pour souligner dans un message sur Telegram la présence de « composants indiens dans les drones russes » qui sont utilisés « sur la ligne de front et contre les civils ».

Donald Trump a fait plusieurs fois référence, ces dernières semaines, à une « pénalité » visant l’Inde à cause du pétrole russe, suscitant des inquiétudes parmi les industriels indiens.

Une inquiétude qui pourrait se renforcer alors que le président américain a donné une idée de ce qu’il envisageait concernant les droits de douane sectoriels appliqués au secteur pharmaceutique, l’un des principaux en Inde.

Début juillet, Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200 % sur les produits pharmaceutiques importés aux États-Unis si la production n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain.

Dernière chance pour la Suisse

Désormais, il anticipe dans un premier temps « un droit de douane bas » sur ces produits, mais « dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150 % et ensuite 250 %, parce que l’on veut des médicaments fabriqués dans notre pays ».

Le président américain souhaite dans le même temps faire baisser les prix des médicaments, en moyenne nettement plus élevés aux États-Unis que dans la grande majorité des autres pays industrialisés.

Dans des courriers adressés la semaine dernière à 17 entreprises du secteur, il leur demandait d’abaisser les prix de leurs produits sous peine de représailles, leur donnant jusqu’au 29 septembre pour présenter des « engagements fermes » en ce sens.

Les droits de douane sur l’industrie pharmaceutique devraient être au menu des discussions entre la Suisse et les États-Unis, alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et son ministre de l’Économie, Guy Parmelin, doivent arriver dans la journée.

Ils espèrent parvenir à réduire la surtaxe de 39 % sur les produits suisses prévue pour le 7 août, un niveau bien supérieur à celui appliqué à ceux provenant de l’Union européenne (15 %).

 

« L’objectif est de présenter aux États-Unis une offre plus attrayante, qui permette de diminuer le montant des droits de douane additionnels appliqués aux exportations suisses, tout en tenant compte des préoccupations des États-Unis », a précisé le Conseil fédéral (gouvernement), dans un communiqué.

Reste à voir si Donald Trump se montrera réceptif, alors qu’il a jugé les échanges précédents infructueux.

« La dame (Mme Keller-Sutter) est très gentille, mais elle ne voulait pas écouter. Ils ne payaient quasi pas de droits de douane jusqu’ici. Nous avons 41 milliards de dollars de déficit et ils veulent payer 1 % », a-t-il insisté à sur l’antenne de CNBC.

D’autant que, selon le président américain, « ils font une fortune grâce aux produits pharmaceutiques et ils fabriquent nos médicaments en Chine, en Irlande et ailleurs ».