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Mark Carney se dit ouvert «aux bonnes idées» de l'opposition pour le budget

«Nous sommes ouverts pour les bonnes idées, pas pour les chicanes, pas pour les slogans, mais pour des bonnes idées.»

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5c4815971847ad7d66c831fd9712b6719b9f4283c6d4c5e765d21a632fbf280e.jpg Le premier ministre Mark Carney prononce un discours en prévision du budget de 2025, à l'Université d'Ottawa, le mercredi 22 octobre 2025. (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

Le premier ministre Mark Carney dit être prêt à écouter les «bonnes idées» de l’opposition pour le prochain budget fédéral, mais dans le cadre de balises que son gouvernement a déjà établies. 

«Nous sommes ouverts pour les bonnes idées, pas pour les chicanes, pas pour les slogans, mais pour des bonnes idées», a indiqué jeudi matin le premier ministre en marge d'une annonce à Bowmanville, en Ontario. 

Mais il a ajouté, dans sa réponse en anglais: «Par dessous tout, cependant, pour être clairs, nous ferons ce qui est nécessaire pour ce moment. Ce sera un budget audacieux.»

M. Carney a énoncé ses lignes directrices pour le prochain budget dans un discours livré mercredi soir à l'Université d'Ottawa. Il a promis des mesures ambitieuses pour le Canada, notamment l'idée de doubler les exportations hors États-Unis au cours des dix prochaines années, mais il a également annoncé des «sacrifices» et des «décisions difficiles» pour remettre de l'ordre dans les finances publiques.

Or, puisqu'il est minoritaire, le gouvernement libéral a besoin de l'appui de quelques membres de l'opposition pour que son budget soit adopté. Le budget représente un vote de confiance, donc un échec pour les libéraux pourrait avoir pour effet de déclencher de nouvelles élections fédérales.

M. Carney a rencontré récemment les quatre chefs des partis de l'opposition pour des discussions sur le budget.

Dans les derniers jours, les bloquistes ont exigé six conditions sine qua non pour appuyer le gouvernement, tandis que les conservateurs ont demandé que le déficit fédéral passe sous la barre des 42 milliards $.

Face à ces exigences, les ministres libéraux ont vertement critiqué l'attitude des partis d'opposition, jugeant qu'ils agissent de façon «cavalière», et déplorant leur «manque de sérieux».

Interrogé sur sa réceptivité aux demandes de l'opposition, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a signalé mercredi que le gouvernement Carney avait obtenu un «mandat fort» de la part des Canadiens. 

Le leader du gouvernement, Steven MacKinnon, dont le rôle est de négocier avec les autres partis, a dit que les libéraux «développaient le plan pour lequel (ils ont) acquis un mandat aux dernières élections».

En début de semaine, M. MacKinnon avait même lancé que «s'il fallait aller en élections, on irait en élections».

En mêlée de presse jeudi matin, le chef conservateur Pierre Poilievre a accusé le premier ministre Carney de vouloir «accélérer les mêmes politiques libérales qui ont causé le problème».

M. Poilievre, qui a rencontré M. Carney mercredi en fin de journée, l'a appelé à adopter un budget «abordable pour une vie abordable».

«Rendre la vie abordable, c'est la demande des conservateurs», a-t-il conclu.

Vicky Fragasso-Marquis

Vicky Fragasso-Marquis

Journaliste