Début du contenu principal.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a déclaré vendredi que les frappes militaires américaines contre des bateaux, soupçonnées de transporter de la drogue, en mer des Caraïbes et dans l'est du Pacifique, sont inacceptables et doivent cesser.
Volker Türk a demandé l'ouverture d'une enquête sur ces frappes, ce qui semble constituer la première condamnation semblable émanant d'une organisation des Nations Unies.
Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat, a relayé son message vendredi lors d'un point de presse: «Ces attaques et leur coût humain croissant sont inacceptables. Les États-Unis doivent mettre fin à ces attaques et prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les exécutions extrajudiciaires de personnes à bord de ces bateaux.»
Elle a ajouté que M. Türk estimait que «les frappes aériennes menées par les États-Unis contre des bateaux dans les Caraïbes et dans le Pacifique violent le droit international des droits de l'homme». Le président Donald Trump a justifié ces frappes comme une escalade nécessaire pour endiguer le trafic de drogue vers les États-Unis. La lutte contre les cartels de la drogue divise cependant les pays de la région.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé mercredi la plus récente frappe militaire américaine dans le cadre de cette campagne. Elle visait un bateau transportant, selon lui, de la drogue dans l'est de l'océan Pacifique. Les quatre personnes à bord ont été tuées. Il s'agissait de la 14e frappe depuis le début de la campagne en septembre, et le bilan des victimes s'élève désormais à au moins 61 morts.
Mme Shamdasani a pris note des explications américaines présentant ces opérations comme une campagne antidrogue et antiterroriste, mais a souligné que les pays s'accordent depuis longtemps sur le fait que la lutte contre le trafic de stupéfiants relève de la compétence des forces de l'ordre, encadrée par des «limites strictes» quant à l'usage de la force létale.
L'usage intentionnel de la force létale n'est autorisé qu'en dernier recours contre une personne représentant une «menace imminente pour la vie», a-t-elle affirmé. «Autrement, cela constituerait une violation du droit à la vie et des exécutions extrajudiciaires.»
Ces frappes ont lieu «en dehors de tout contexte» de conflit armé ou d'hostilités actives, a ajouté Mme Shamdasani.