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Les États-Unis imposent des sanctions au président colombien et à sa famille

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e0408afcd17fdf2e510ca6ef24ce2c5addbb8089a211ae9e0b445264d9d56c75.jpg Le président colombien Gustavo Petro s'exprime lors de la cérémonie d'investiture du général William Rincon au poste de nouveau directeur de la police nationale à Bogota, en Colombie, le vendredi 24 octobre 2025. Photo AP/Ivan Valencia (Ivan Valencia | Associated Press)

L'administration Trump a imposé vendredi des sanctions au président colombien Gustavo Petro, à sa famille et à un membre de son gouvernement, accusés d'implication dans le trafic mondial de drogue. Ces sanctions ont exacerbé les tensions avec le dirigeant de gauche de l'un des plus proches alliés des États-Unis en Amérique du Sud.

Le département du Trésor a infligé ces sanctions au président Petro, à son épouse, Veronica del Socorro Alcocer Garcia, à son fils, Nicolas Fernando Petro Burgos, et au ministre colombien de l'Intérieur, Armando Alberto Benedetti.

M. Petro «a permis aux cartels de la drogue de prospérer et a refusé de mettre fin à cette activité, a déclaré le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans un communiqué. Le président Trump prend des mesures fortes pour protéger notre nation et faire clairement savoir que nous ne tolérerons pas le trafic de drogue dans notre pays.»

Cette décision intensifie le conflit grandissant entre le président républicain des États-Unis et le premier dirigeant de gauche colombien, notamment au sujet des frappes américaines meurtrières contre des bateaux présumés transportant de la drogue au large de l'Amérique du Sud.

Cette semaine, l'administration Trump a étendu sa répression à l'est de l'océan Pacifique, où transite une grande partie de la cocaïne provenant des plus grands producteurs mondiaux, dont la Colombie. Dans le cadre d'une escalade de la puissance de feu militaire dans la région, l'armée américaine déploie un porte-avions au large de l'Amérique du Sud, a annoncé vendredi le Pentagone. 

«Nous ne sommes jamais à genoux», a répondu Gustavo Petro.

Après l'annonce des sanctions, M. Petro a désigné un avocat qui, selon lui, le représentera aux États-Unis.

«Lutter efficacement contre le trafic de drogue depuis des décennies m'amène à cette mesure du gouvernement de la société que nous avons tant aidée à mettre fin à sa consommation de cocaïne, a écrit M. Petro sur X. C'est un véritable paradoxe, mais nous ne reculons pas d'un pas et nous ne sommes jamais à genoux.»

Le mois dernier, les États-Unis ont ajouté la Colombie, principal bénéficiaire de leur aide dans la région, à la liste des pays qui ne coopèrent pas dans la guerre contre la drogue, pour la première fois en près de 30 ans.

Après cette décision, le Département d'État «réduit drastiquement l'aide à la Colombie», a déclaré son porte-parole Tommy Pigott sur les réseaux sociaux. L'aide américaine devrait être réduite d'au moins 20 %, soit environ 18 millions $ US, selon un responsable américain qui a requis l'anonymat pour fournir des détails non rendus publics. Ce montant était une estimation et pourrait évoluer.

Un communiqué du Département d'État publié vendredi n'a pas précisé le montant affecté.

Ces sanctions étaient attendues après que Donald Trump a promis de suspendre tous les paiements à la Colombie, qui se sont élevés à environ 230 millions $ US pour l'exercice budgétaire clos le 30 septembre, en baisse par rapport aux années précédentes, où l'aide dépassait 700 millions $ US, selon les chiffres américains.

Il a également récemment menacé d'imposer des droits de douane sur ses exportations, qualifiant Gustavo Petro sur les réseaux sociaux ces derniers jours de «chef de file du trafic de drogue».