Début du contenu principal.
La FMOQ affirme qu'elle ne reprendra pas les discussions tant et aussi longtemps que la loi 2 n'était pas complètement suspendue.
Le gouvernement Legault dit tendre la main aux médecins en suspendant deux dispositions de sa controversée loi 2.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, en a fait l'annonce mardi aux côtés de la présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau.
D'abord, le gouvernement maintiendra, jusqu'à nouvel ordre, la prime accordée aux médecins spécialistes pour les premières consultations. Cette prime devait être abolie et l'argent, redistribué.
Il maintient aussi le supplément de 30 % qui était versé aux médecins des groupes de médecine familiale (GMF) pour éponger certains frais administratifs.
«On va maintenir l'état actuel de ces deux primes-là», a déclaré M. Dubé en point de presse à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement ne reculera pas sur les grands objectifs de la loi 2, mais pourrait être plus souple sur les «modalités» d'application, a indiqué pour sa part le premier ministre François Legault.
«On veut tendre la main aux deux fédérations pour venir en discuter avec nous autres», a-t-il affirmé.
La loi 2 est une loi spéciale qui a été déposée le 24 octobre, puis adoptée sous bâillon quelques heures plus tard. Elle change le mode de rémunération des médecins, leur impose des cibles de performance et les menace de sanctions.
Mardi, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a rapidement fait savoir sur les réseaux sociaux qu'elle ne retournera à la table que si le gouvernement:
- suspend la loi 2;
- abandonne des indicateurs de performance quantitatifs poussant les médecins de famille à exercer une médecine rapide de type «fast-food»;
- abandonne la classification des patients selon un code de couleurs déterminé par des fonctionnaires, alors qu'il s'agit d'une activité médicale que d'établir le niveau de vulnérabilité d'un patient;
- garantit l'accès aux ressources humaines pour travailler véritablement en équipe interprofessionnelle.
«Si le gouvernement souhaite véritablement calmer le jeu, voilà les conditions des médecins de famille du Québec», a déclaré la FMOQ.
En point de presse, Mme Duranceau a esquivé les questions portant sur une possible suspension de la loi 2. Elle a aussi à nouveau écarté l'arbitrage pour trouver une voie de passage avec les fédérations médicales.
«Il y a beaucoup de choses à discuter, beaucoup de nuances à faire suite à l'adoption de cette loi-là. Donnons-nous le temps de comprendre les nuances, de bien les expliquer et d'arriver à un terrain d'entente avec les fédérations», a-t-elle affirmé.
Même si elle dit «apprécier» l'implication de Mme Duranceau dans le dossier, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a déclaré mardi attendre «la communication officielle des négociateurs gouvernementaux».
«Des clarifications quant à l'étendue de leur mandat et quant à ce que de possibles pourparlers pourraient couvrir sont nécessaires», a-t-elle indiqué dans un message à La Presse Canadienne.