Société

Logements dans le quartier Namur-Hippodrome: 320 M$ pour la première phase

Cette somme permettra de construire les infrastructures d’eau potable et de gestion d’eaux de pluies et d’eaux usées.

Mis à jour

Publié

Logements dans le quartier Namur-Hippodrome: 320 M$ pour la première phase MTLNI-NAMUR HIPPODROME SEPTEMBRE 15

Le gouvernement du Canada et la Ville de Montréal ont investi conjointement 320 millions de dollars (M$) pour lancer la phase 1 du quartier Namur-Hippodrome.

Cette somme permettra de construire les infrastructures d’eau potable et de gestion d’eaux de pluies et d’eaux usées de la phase 1 sur le site de l’hippodrome en assurant la desserte de 2250 logements hors marché, ainsi que les infrastructures pour le redéveloppement du reste du quartier.

«Ce quartier complet pourra servir d'exemple partout au pays en répondant aux besoins de la population», a fait savoir la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

«Après tout le travail qui a été réalisé pour développer la vision ambitieuse du quartier Namur-Hippodrome, je suis extrêmement fière de laisser un projet bien planifié, et de confirmer aujourd’hui les premiers investissements qui permettront de le concrétiser.»
- Valérie Plante, mairesse de Montréal

Plus précisemment, Ottawa a injecté 128,3 M$ du Fonds canadien pour les infrastructures liées au logement et la Ville de Montréal a investi 192,5 M$ pour lancer cette première phase du projet. Plusieurs ministres de différents palliers des gouvernements étaient présents lors de l'annonce lundi.

«L’investissement annoncé permettra de construire des infrastructures essentielles, d’accroître l’offre de logements et de répondre aux besoins des communautés du Québec», a souligné Steven Guilbeault, ministre canadien de l’Identité et de la Culture canadiennes, ministre responsable des Langues officielles et lieutenant du Québec. 

Cela marque ainsi le début du projet, qui prévoit 20 000 nouveaux logements dont la moitié seront abordables. On souhaite carrément faire naitre «une nouvelle Ville au cœur de la Ville», avec notamment une école, des équipements sportifs, communautaires et culturels ainsi qu'un pôle santé.

Et les travaux pourront commencer dès le printemps prochain. On prévoit de construire 2250 logements abordables.

«Investir dans les infrastructures essentielles, comme celles qui sont liées à l’eau potable, aux eaux usées, aux eaux pluviales et aux systèmes de traitement des déchets solides est nécessaire pour construire plus rapidement un plus grand nombre de logements à Montréal», a fait savoir le ministre canadien du Logement et de l’Infrastructure, Gregor Robertson.

Un quartier aux unités de types variés – une chambre, deux chambres, trois, quatre chambres, alouette – qui se parcourt en cinq minutes et où on peut tout faire à pied, un accès au transport en commun en moins de 15 minutes… On désire également entretenir de nombreux espaces verts. Pas moins de 14 hectares seront réservés pour des nouveaux parcs et autres places publiques. On aménagera «un parc central fédérateur et une ceinture verte».

«Le quartier Namur-Hippodrome illustre qu’en travaillant ensemble, nous arrivons à créer de véritables milieux de vie inclusifs à l’image de la collectivité», a ajouté Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et députée de Pointe-aux-Trembles

Le tramway devrait être intégré à l'axe de la rue Jean-Talon. Notons que l'on désire également implanter un Réseau express vélo (REV).

«En étant propriétaire et promoteur de ces terrains, nous saisissons cette occasion du siècle pour faire de ce nouveau quartier une vitrine des ambitions de Montréal, notamment en matière d'innovation, d'inclusion et de participation citoyenne», avait souligné la mairesse Plante lors de l'annonce du projet en 2024.  

D’ailleurs, la moitié des unités du quartier seront placées à l’abri de la spéculation, car «si on avait réussi à mettre des unités de logement à l’abri de la spéculation, la crise [du logement à Montréal] serait probablement moins aigüe» aujourd’hui, avait dit la mairesse Plante lors de l'annonce du projet en 2024. «Je veux que des gens y naissent, y grandissent, et que leurs parents y restent jusqu’à la retraite.»

Montréal désire finaliser la construction des infrastructures sur une période totale de 10 ans.

Plainte en parallèle

Environ 10 mois après le lancement en grande pompe du plan d’aménagement et de développement du futur quartier Namur-Hippodrome, un recours en justice est venu jeter de l’ombre sur le rêve d’un «quartier de demain» censé revitaliser un site longtemps demeuré à l’abandon à Montréal.

L’Association des municipalités de banlieue (AMB/ASM), le regroupement des villes de l’île de Montréal qui ne font pas partie de la municipalité comme Montréal-Est, Westmount Kirkland ou encore Sainte-Anne-de-Bellevue, conteste auprès de la Commission municipale du Québec et de la Cour supérieure du Québec l’autorisation d’un emprunt de 20 millions $ qui sert à l’acquisition des terrains sur lesquels doit se construire Namur-Hippodrome.

Dans sa plainte déposée à la Commission municipale du Québec et dont Noovo Info avait obtenu une copie, l’AMB/ASM affirme que la Ville de Montréal «veut faire supporter par les municipalités liées un important fardeau fiscal […] pour la réalisation de projets et de dépenses qui sont imprécis, indéfinis et indéfinissables».

Les villes liées de l’AMB/ASM croient leurs quelque 250 000 contribuables lésés d’avoir à porter ce fardeau. Elles montrent du doigt des «lacunes du processus décisionnel au sein du Conseil de l’Agglomération», par l’entremise duquel a été adopté le règlement d’emprunt et au au sein duquel «la Ville de Montréal détient une majorité écrasante lui permettant d’imposer ses décisions financières aux municipalités liées».

L’AMB/ASM demande carrément l’annulation immédiate du règlement d’emprunt adopté en janvier 2025, et «une gouvernance plus transparente et plus équitable dans la gestion des finances publiques de l’Agglomération de Montréal».

S’il fallait que cet emprunt tombe à l’eau, cela pourrait miner l’ambitieux projet de quartier Namur-Hippodrome, lequel doit abriter, à terme, pas moins de 20 000 logements, dont la moitié seront abordables. La Ville de Montréal compte même relier ce nouveau quartier qui pourrait potentiellement accueillir 40 000 habitants au métro avec un tout nouveau tramway.