Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que le Canada devrait réduire progressivement le soutien des prix du marché qu’il accorde aux producteurs de lait, de volaille et d’œufs et privilégier l’adaptation à long terme du secteur agricole aux changements climatiques.
Le document «Politiques agricoles: Suivi et évaluation 2025», publié la semaine dernière, analyse 54 pays à travers le monde et formule des recommandations précises.
Dans le chapitre consacré au Canada, l’OCDE note que le soutien gouvernemental au secteur agricole représentait 8,2 % des recettes agricoles brutes — une mesure du revenu — entre 2022 et 2024, et que ce niveau est demeuré stable au cours de la dernière décennie. Ce niveau est inférieur à la moitié de celui d’il y a vingt ans et inférieur à la moyenne de l’OCDE, qui est de 13,2 %.
Le rapport souligne toutefois un soutien excessif accordé à certains secteurs — produits laitiers, volaille et œufs — qui, selon lui, fausse la production et les échanges et fait grimper les prix intérieurs.
La politique de gestion de l’offre du Canada contrôle la production et les importations de ces produits afin de prévenir d’importantes fluctuations de prix. Elle a été l’un des principaux points de friction dans les tensions commerciales canado-américaines cette année.
Selon l’OCDE, ces formes de protection nuisent à la réactivité du marché et découragent l’innovation dans ces secteurs.
«Des réformes seraient à mener, à travers notamment le relèvement des quotas de production et un retrait progressif des mesures de soutien des prix pour encourager les gains d’efficience et une diversification de la production privilégiant les produits à plus forte valeur ajoutée», peut-on lire dans le rapport.
Droits de douane
Le rapport souligne que le droit de douane moyen du Canada sur les produits agricoles s’élève à 14,4 %, soit bien plus que les 2,2 % appliqués aux produits non agricoles.
En théorie, le Canada peut imposer des droits de douane d’environ 250 % sur les importations de produits laitiers américains dépassant un quota fixé en vertu de l’accord Canada–États-Unis–Mexique. Toutefois, un groupe de l’industrie laitière américaine affirme que les États-Unis n’ont jamais été proches d’atteindre ce seuil.
Dans son rapport, l’OCDE indique également que «l’action climatique reste un enjeu majeur pour l’agriculture canadienne», soulignant que ce secteur est largement exempté du système de tarification des émissions du pays.
«Les phénomènes météorologiques défavorables devenant plus fréquents, la gestion des risques à court terme, déjà bien en place, et l’appui apporté aux pratiques et innovations résilientes à moyen terme doivent être complétés par des stratégies de transformation à plus long terme», précise le rapport.
«Des ressources pourraient être consacrées à l’amélioration des capacités d’adaptation des agriculteurs à long terme et à la transformation des systèmes de production, de même qu’au suivi de la mise en œuvre des mesures d’adaptation.»
