Économie

L'immigration a aidé à la reprise de l'économie européenne, selon la Banque centrale

Mme Lagarde a également indiqué que d'autres facteurs comme une baisse des salaires réels ont contribué à une croissance économique soutenue.

Publié

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse au siège de la banque à Francfort, en Allemagne, le jeudi 24 juillet 2025. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse au siège de la banque à Francfort, en Allemagne, le jeudi 24 juillet 2025. (Michael Probst/Associated Press)

L'augmentation du nombre de travailleurs étranger qui a suivi la pandémie a permis à l'Europe de faire baisser l'inflation sans ralentir fortement sa croissance, a déclaré samedi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde.

Un facteur clé a été «l'augmentation du nombre et du taux de participation des travailleurs étrangers», a-t-elle souligné lors d'un discours à Jackson Hole, dans le Wyoming, lors d'un symposium économique de la Réserve fédérale américaine. «En Allemagne, par exemple, le PIB serait inférieur d'environ 6 % à celui de 2019 sans la contribution des travailleurs étrangers.»

La forte croissance économique de l'Espagne après la pandémie «doit également beaucoup à la contribution de la main-d'œuvre étrangère», a-t-elle ajouté.

À VOIR ÉGALEMENT | Travailleurs étrangers: le Conseil du patronat du Québec presse les gouvernements d’agir

Les commentaires de Mme Lagarde font écho à une opinion répandue parmi les économistes selon laquelle l'afflux de travailleurs étrangers a aidé les entreprises à accroître leur production et à répondre à la forte hausse de la demande post pandémique. L'augmentation de l'offre a contribué à faire baisser l'inflation en Europe et aux États-Unis. Cependant, la hausse de l'immigration a également suscité une réaction politique négative dans les deux économies. «L'immigration pourrait, en principe, jouer un rôle crucial pour atténuer» les pénuries de main-d'œuvre liées au vieillissement des populations autochtones, a indiqué Mme Lagarde. Mais «les pressions politico-économiques pourraient de plus en plus limiter les flux entrants.»

Mme Lagarde a également indiqué qu'une baisse des salaires réels, une plus grande rétention de travailleurs par les entreprises et un afflux de personnes âgées sur le marché du travail ont également contribué à une croissance économique soutenue, même lorsque la BCE a relevé ses taux d'intérêt.

Historiquement, a souligné Mme Lagarde, les hausses des coûts d'emprunt freinent la croissance économique, provoquant souvent des récessions et une hausse du chômage. Pourtant, cela n'a pas été le cas lorsque la BCE a relevé son taux directeur en 2022 et 2023.

Alors que les travailleurs nés à l'étranger ne représentaient que 9 % de la population active de l'UE en 2022, ils ont contribué à la moitié de la croissance de la population active au cours des trois dernières années, a indiqué Mme Lagarde.

 

Elle a également noté que davantage de personnes âgées ont rejoint le marché du travail. Sans cette augmentation, le taux de chômage dans les 20 pays utilisant l'euro serait élevé – 6,6 %, au lieu du taux actuel de 6,3 %, a-t-elle déclaré.

Kazuo Ueda, gouverneur de la Banque du Japon, s'est exprimé lors de la même table ronde et a constaté une tendance similaire au Japon depuis la pandémie. Bien que les personnes nées à l'étranger ne représentent que 3 % de la population active, elles ont contribué de moitié à la croissance récente de la population active.