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Les ventes de vin québécois bondissent après le boycott des alcools américains

C'est une bonne nouvelle pour les producteurs locaux.

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Boycott des produits américains: les Québécois redécouvrent les vignobles de la province QUENI-VINS QUEBEC USA

Les ventes de vin québécois ont augmenté depuis le retrait des produits alcoolisés américains des rayons de la SAQ en mars dernier, et les producteurs locaux travaillent d'arrache-pied pour répondre à la demande.

Les vignobles québécois ont beaucoup à offrir, comme des cépages uniques, explique Mike Lacroix, de Les Douceurs du Marché, au marché Atwater. Il propose une sélection de spiritueux québécois.

«Certains sont des hybrides adaptés à notre climat, on ne trouve donc pas ces cépages ailleurs», précise-t-il.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Matthieu Beauchemin, président du Conseil des vins du Québec, explique que lorsque la SAQ a retiré les produits américains de ses rayons, elle a élargi sa liste de vins locaux.

«Au cours des derniers mois, nous avons constaté une augmentation de 60 % des ventes de vin au Québec, à la SAQ, par rapport à la même période l'année dernière, ce qui est significatif, surtout si l'on considère que les ventes de vin en général ont baissé d'environ 1 à 2%», dit-il.

Pascal Thériault, économiste à l'Université McGill, estime que les producteurs ne devraient pas compter trop longtemps sur ce boycott.

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«Les boycotts ont tendance à ne pas durer, c'est pourquoi ils ne fonctionnent pas dans ce cas-ci. Cela nous a donné l'occasion d'explorer de nouveaux produits», mentionne M. Thériault, dont les recherches portent notamment sur l'économie agricole et le marketing.

«Dans ce cas-ci, il y avait une volonté de changement, d'essayer quelque chose de nouveau. Et je pense que dans de nombreux cas, les consommateurs ont été très impressionnés par ce qu'ils ont découvert en matière de vins québécois.»
-Pascal Thériault, économiste à l'Université McGill

M. Beauchemin affirme que les vignobles québécois travaillent d'arrache-pied pour répondre à la nouvelle demande et produisent actuellement 3,5 millions de bouteilles de vin par an.

«La croissance est rapide, mais nous restons une petite industrie, une goutte d'eau dans l'océan de la consommation de vin au Québec», indique-t-il.

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Il ajoute que 30% des ventes de vin québécois se font par l'intermédiaire de la SAQ et 70 % dans des restaurants et des petits magasins comme Les Douceurs du Marché. M. Lacroix affirme que ses clients achetaient déjà des produits locaux avant le boycott.

«Ils recherchent des produits locaux qui sont plus difficiles à trouver. Et je ne suis pas sûr que cela ait beaucoup changé pour nous», souligne-t-il.

Tous s'accordent à dire que si les vins américains réapparaissent dans les rayons des magasins, il faudra toujours faire de la place aux producteurs locaux.