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Les Québécois repensent leur consommation d’alcool, révèle un portrait des habitudes

«Les habitudes changent. En fait, les gens consomment mieux, mais pas forcément plus.»

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Un employé de la SAQ retire des bouteilles de vin américain d’une succursale de Montréal, le 4 mars 2025. L’un des constats phares de l’édition 2025 de l’«Indice A3» est que les Québécois consomment différemment et font des choix plus éclairés parmi ... Un employé de la SAQ retire des bouteilles de vin américain d’une succursale de Montréal, le 4 mars 2025. L’un des constats phares de l’édition 2025 de l’«Indice A3» est que les Québécois consomment différemment et font des choix plus éclairés parmi l'offre de produits disponibles. (Christinne Muschi/La Presse canadienne)

Les Québécois repensent leur consommation d’alcool, non pas pour se priver, mais pour mieux choisir. C’est ce que révèle «l’Indice A3», qui brosse le portrait des habitudes et des préférences des consommateurs grâce aux résultats d’un sondage Léger commandé par A3, un regroupement de 85 agences de vins, de bières et de spiritueux.

«Les habitudes changent. En fait, les gens consomment mieux, mais pas forcément plus. Ils sont sensibles à différents critères ou différents éléments sur les produits, comme l'origine, les certifications environnementales, les taux de sucre, le taux d'alcool. Ils consomment donc différemment», affirme la directrice générale d’A3, Catherine Lessard. 

Elle souligne que ce constat est «en adéquation avec les tendances observées par la SAQ: les consommateurs boivent de façon plus réfléchie, en recherchant des produits de qualité».

Les résultats du sondage montrent effectivement que la qualité est le facteur le plus important (82 %) après le prix (88 %). Pour ce qui est de la provenance du pays, ce critère est jugé important par 57 % des clients. 

C’est la deuxième année que ce collectif demande l’opinion de la population. Cette fois, on a ajouté des questions sur les facteurs environnementaux et de santé. 

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Les conclusions sont que plus d’un tiers des Québécois vérifient assidûment le taux de sucre de leurs bouteilles d’alcool (35 %), tandis que près de la moitié (49 %) regardent le taux d’alcool pour des raisons de santé. 

Pour des motifs environnementaux, une minorité de gens vérifient systématiquement si les produits qu’ils achètent sont biologiques (18 %). 

L'«Indice A3» confirme aussi la place déterminante des recommandations et des interactions humaines dans la prise de décision. La moitié des Québécois sondés ont déclaré s’informer sur les produits auprès de leur famille ou de leurs amis et 30 % auprès de conseillers en magasin. 

Au-delà des avis d’autrui, l’expérience concrète occupe une place de choix: la dégustation est un moyen d’information pour 22 % des répondants.

Le facteur humain influence davantage les femmes. Elles font plus confiance que les hommes à leur entourage (57%) et aux conseils reçus en magasins (35%).

Mme Lessard se réjouit de savoir que «les conseils, les recommandations et la dégustation influencent beaucoup les décisions des consommateurs» et que «le contact humain et les échanges avec un spécialiste sont très importants dans le choix des produits».

Autre constat: plus on vieillit, moins on ose. Les personnes de 65 ans et plus se tournent plus souvent que les plus jeunes vers les valeurs sûres plutôt que sur les produits qu’ils n’ont jamais essayés. Règle générale, les «classiques» attirent 87 % de la clientèle.

Par ailleurs, A3 relativise la diminution de 3 % observée dans les ventes en volume à la SAQ dans l’exercice financier 2024-2025. 

 

«Il y a des baisses de ventes d’alcool partout dans le monde, mais on voit que les gens veulent vraiment consommer mieux. La qualité passe avant la quantité. Les agences sont là pour accompagner cette transformation-là dans une offre qui va être pertinente et responsable», indique Mme Lessard. 

«On parle beaucoup de baisse de consommation, mais je pense qu'il faut aussi réfléchir à comment les gens consomment, puis voir ça comme un changement plutôt qu'une baisse», ajoute-t-elle. 

Reste à voir si ces changements perdureront. «Au fil des années, en refaisant le sondage et en ajoutant certaines questions, on va voir probablement des évolutions. C’est encore tôt, après deux années, pour tirer de grandes conclusions, mais ça attire quand même l'attention sur des tendances qu'on va devoir suivre.»  

Sébastien Auger

Sébastien Auger

Journaliste