De l'air naturel circule vers la zone où trois travailleurs sont coincés dans une mine du nord de la Colombie-Britannique, selon le responsable de la sécurité de l'exploitant, qui a ajouté qu'il semble y avoir une voie de sauvetage stable derrière l'énorme éboulement qui les a isolés.
Bernard Wessels, responsable mondial de la sécurité chez Newmont Corp., n'a pas précisé la durée prévue de leur sauvetage, mais s'est dit «confiant quant au calendrier».
Les travailleurs bloqués dans la mine Red Chris, à environ 500 kilomètres au nord-ouest de Terrace, en Colombie-Britannique, ont été identifiés par leur employeur comme étant Kevin Coumbs (Ontario), Darien Maduke (Colombie-Britannique) et Jesse Chubaty (Manitoba).
Hy-Tech Drilling, basée à Smithers, en Colombie-Britannique, a déclaré jeudi soir avoir obtenu l'autorisation des familles de divulguer leurs noms et a demandé le respect de leur vie privée.
L'entreprise a décrit MM. Coumbs et Choubaty comme des foreurs et M. Maduke comme un aide-foreur.
Hy-Tech a affirmé travailler 24 heures sur 24, aux côtés des équipes d'urgence, pour atteindre les travailleurs, bloqués dans un refuge souterrain depuis mardi matin, après avoir été pris au piège par deux éboulements.
M. Wessels a soutenu que Newmont «ne s'arrêtera pas tant que nous ne les aurons pas ramenés sains et saufs».
«Il y a une circulation d'air naturelle, ce qui est vraiment un signe positif, là où se trouvent les travailleurs», a expliqué M. Wessels lors d'un point de presse virtuel, jeudi après-midi, depuis le site minier isolé de Red Chris, à environ 500 kilomètres au nord-ouest de Terrace, en Colombie-Britannique.
Les trois travailleurs sont coincés sous terre depuis mardi matin, après avoir été bloqués par deux éboulements.
Des débris déjà retirés
L'entreprise avait indiqué plus tôt qu'une pelle télécommandée a commencé à retirer un amas de débris. Elle n'a pas précisé la profondeur à laquelle se trouvaient les ouvriers, mais les effondrements se sont produits à environ 200 mètres de la «descente» de la mine.
M. Wessels a précisé que les travailleurs de Hy-Tech Drilling ont confirmé par radio qu'ils s'étaient dirigés vers une chambre de refuge en acier après le premier éboulement à 7 h 47, avant que le second effondrement à 10 h 30 ne coupe les communications.
Il a mentionné que des drones avaient survolé les débris du second effondrement, mesurant 20 à 30 mètres de long sur sept à huit mètres de haut, et confirmé que «le reste de la zone est sûr».
«Nous avons également déterminé que la route menant à la station de refuge derrière l'éboulement est stable, car nous avons pu envoyer les drones au-dessus. Nous avons pu établir que le sol est stable», a-t-il déclaré.
Le second effondrement s'est produit à environ 700 mètres de la zone de refuge, qui était approvisionnée en nourriture et en eau en abondance, a souligné M. Wessels.
Le refuge MineArc est conçu pour accueillir 16 personnes et des refuges supplémentaires sont accessibles à proximité si les travailleurs en ont besoin, a indiqué l'entreprise.
Hy-Tech Drilling, installée à Smithers, en Colombie-Britannique, a déclaré dans un communiqué qu'elle travaille en étroite collaboration avec Newmont pour soutenir les opérations de sauvetage.
Le PDG de Newmont, Tom Palmer, a expliqué jeudi, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats, que l'entreprise se concentrait sur le rétablissement des communications avec la chambre de refuge où les travailleurs se sont retirés, puis sur le rétablissement de l'accès en toute sécurité et sur leur retour à la surface.
«Nous mènerons une enquête approfondie et indépendante sur les facteurs ayant conduit à cet événement», a-t-il dit, ajoutant que les conclusions seraient diffusées à l'ensemble du secteur.
M. Palmer a indiqué que les sauveteurs élaboraient divers plans pour atteindre les travailleurs, notamment l'utilisation d'un conduit d'aération.
Dwayne Tannant, professeur de génie géotechnique au campus Okanagan de l'Université de la Colombie-Britannique, a expliqué que les débris constituent un volume rocheux important qui doit être déplacé pour secourir les travailleurs.
«Souvent, on peut voir quelque chose d'un ou deux ordres de grandeur plus petits, et cela constituerait tout de même un incident grave», a-t-il dit.
M. Tannant a ajouté que la nature des débris influencera le déroulement des opérations de sauvetage.
«Si de gros blocs de roche sont mélangés à ce tas de débris, ils sont difficiles à retirer. On ne peut pas les ramasser, a-t-il expliqué en entrevue. J'espère que les débris qui se trouvent dans le tunnel sont d'une taille gérable, en termes de blocs individuels, afin qu'ils puissent être facilement ramassés et retirés.»
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, avait précédemment identifié les travailleurs comme étant de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, mais Julie Masse, porte-parole de Hy-Tech, a déclaré jeudi en entrevue que les trois travailleurs venaient de l'Ontario, du Manitoba et de la Colombie-Britannique.
Mme Masse a indiqué que les travailleurs étaient des foreurs au diamant, faisant référence au type de trépan utilisé pour forer le sol.
Elle a précisé que l'entreprise ne divulguait aucune information personnelle sur les travailleurs par respect pour leurs familles.
Des zones de refuge obligatoires
M. Tannant a raconté avoir visité de nombreuses stations de refuge similaires à celle où se réfugient les travailleurs piégés.
Il a précisé que les zones de refuge, obligatoires dans les mines de Colombie-Britannique, sont généralement construites au bout d'un tunnel plus petit et fermées par une porte en acier.
Elles sont éclairées, avec des places assises et peut-être des lits de camp pour dormir, ainsi que de la nourriture et de l'eau, a-t-il précisé.
M. Tannant a indiqué que la société minière et les équipes de secours seront réticentes à laisser les travailleurs piégés marcher sous des roches non soutenues ; les efforts consisteront donc probablement à consolider le passage une fois que suffisamment de débris auront été dégagés.
«Ils disposent probablement d'une foreuse qui pourrait percer des trous et installer ce soutènement, a-t-il précisé. Ils pourraient même avoir besoin de projeter du béton et d'enduire le mur de béton pour le stabiliser et le renforcer. L'évaluation géotechnique permettra donc de déterminer le support approprié, qu'il s'agisse d'un soutènement au sol ou d'un soutènement rocheux, pour stabiliser la zone.»
La production de la mine a été interrompue pendant la poursuite des opérations de sauvetage.
La mine est principalement à ciel ouvert, mais Newmont a indiqué dans un communiqué précédent que le développement de l'exploitation minière souterraine par foudroyage par blocs avait débuté en 2019, quatre ans après la date de début de production de la mine.
Les travailleurs se trouvaient à plus de 500 mètres de la zone touchée lorsque les premiers rochers sont tombés, et il leur a été demandé de se réinstaller dans le refuge avant la deuxième chute.
Au lieu de fixer un calendrier pour le sauvetage, il est plus important de le mener en toute sécurité, avec l'envoi de spécialistes techniques de Denver et de Vancouver, a soutenu M. Wessels.
«Notre priorité absolue est la sécurité et le bien-être de ces trois personnes, mais aussi celle des équipes d'intervention d'urgence qui soutiennent cette opération», a-t-il déclaré.
