Les sénateurs américains sont entrés dans le vif du sujet dimanche lors de l'examen du mégaprojet de loi budgétaire voulue par Donald Trump, avant le vote final qui pourrait intervenir lundi.
La chambre haute du Congrès a officiellement commencé son examen samedi soir, mais les démocrates, critiques du texte, ont insisté pour qu'il soit lu en intégralité devant les élus. La lecture du millier de pages a repoussé d'environ seize heures le début des débats.
Des sénateurs républicains récalcitrants avaient déjà retardé l'ouverture officielle de l'examen, certains souhaitant apporter des modifications de fond au texte avant de le soumettre au vote dans l'hémicycle.
La motion d'ouverture a ainsi été adoptée de justesse par 51 voix pour, 49 contre (dont 2 républicains).
Dès lors le vote du projet de loi, déjà adopté par la Chambre des représentants, pourrait intervenir lundi. Interrogée sur CNN, la sénatrice républicaine d'Alabama, Katie Britt, a dit estimer qu'il aurait «probablement» lieu à cette date.
La navette parlementaire le fera alors revenir devant la chambre basse pour approuver la version révisée.
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Jeudi, Donald Trump avait exhorté les sénateurs républicains à passer outre leurs réticences sur certains points de sa «grande et belle loi» budgétaire et à adopter le plus rapidement possible le texte, pièce maîtresse de son programme économique.
Le président américain, qui veut que le projet de loi parvienne sur son bureau pour promulgation avant vendredi, jour de la fête nationale, a cependant reconnu que le calendrier était incertain.
Il a accusé les démocrates de retarder la procédure pour des raisons politiques. «Il y a beaucoup de mauvaises personnes dans le Parti démocrate», a-t-il déclaré lors d'une entrevue diffusée dimanche sur la chaîne Fox News.
La «One big beautiful bill», comme l'a baptisée Donald Trump, prévoit la prolongation de massifs crédits d'impôt adoptés lors de son premier mandat, mais aussi l'élimination de l'imposition sur les pourboires, ou encore des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l'immigration.
Le Bureau budgétaire du Congrès (CBO), chargé d'estimer de manière non partisane l'impact des projets de loi sur les finances publiques, estimait dimanche que celui-ci augmenterait la dette publique de plus de 3000 milliards de dollars d'ici 2034.
Pour compenser l'extension de ces crédits d'impôt, évalués à 4500 milliards de dollars, le parti présidentiel a prévu notamment de sabrer dans Medicaid, le programme public d'assurance santé dont dépendent des millions d'Américains aux revenus modestes, de réduire fortement le programme Snap, principale aide alimentaire du pays, et de revenir sur des incitations fiscales aux énergies renouvelables.
L'opposition démocrate, minoritaire dans les deux chambres, ne cesse de critiquer des réductions d'impôts pour les plus riches au détriment d'une classe ouvrière déjà accablée par l'inflation.
