Un sénateur républicain de la Caroline du Nord, Thom Tillis, a annoncé dimanche qu'il ne se représenterait pas l'année prochaine, après avoir exprimé la veille son opposition au programme d'allègements fiscaux et de réduction des dépenses du président Donald Trump en raison des réductions qu'il prévoit pour les programmes de soins de santé.
Sa décision crée une occasion politique pour les démocrates, qui cherchent à renforcer leur nombre lors des élections de mi-mandat de 2026, en ouvrant un siège dans un État qui a longtemps été un champ de bataille contesté. Les républicains détiennent un avantage de 53 à 47 au Sénat.
M. Tillis, qui aurait pu briguer un troisième mandat, s'est dit fier de sa carrière dans le service public, tout en reconnaissant que l'environnement politique est difficile pour ceux qui s'opposent à leur parti.
«À Washington, il est devenu de plus en plus évident ces dernières années que les gens prêts à embrasser le bipartisme, à faire des compromis et à faire preuve d'indépendance d'esprit sont une espèce en voie de disparition», a-t-il déclaré dans un long communiqué de presse.
«Parfois, ces initiatives bipartisanes m'ont valu des ennuis avec mon propre parti, mais je n'en aurais pas changé une seule», a-t-il ajouté.
Sur les réseaux sociaux, M. Trump a reproché à M. Tillis d'être l'un des deux sénateurs républicains ayant voté samedi soir contre l'adoption de l'énorme projet de loi.
Le président républicain a accusé M. Tillis de chercher à se faire de la publicité en votant «non» et a menacé de faire campagne contre lui. M. Trump l’a également accusé de n'avoir rien fait pour aider ses électeurs après les inondations dévastatrices de l'année dernière.
«M. Tillis est un bavard et un plaignard, pas un homme d'action», a-t-il écrit.
M. Tillis s'est fait connaître en Caroline du Nord lorsqu'il a quitté son emploi de consultant chez IBM pour diriger les efforts de recrutement et de collecte de fonds du Parti républicain lors des élections de 2010. Les républicains ont alors remporté la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat pour la première fois en 140 ans.
M. Tillis a ensuite été élu président de la Chambre des représentants de l'État et a contribué à la mise en œuvre de politiques conservatrices en matière d'impôts, de droits sur les armes à feu, de réglementation et d'avortement pendant les quatre années qu'il a passées à ce poste.
Il a également contribué à l'organisation d'un référendum constitutionnel visant à interdire le mariage entre personnes de même sexe, qui a été approuvé par les électeurs en 2012, mais qui a finalement été jugé inconstitutionnel par les tribunaux.
En 2014, M. Tillis a contribué à faire basculer le contrôle du Sénat des États-Unis en faveur du Parti républicain, après avoir battu de justesse la sénatrice démocrate Kay Hagan.

