Plusieurs centaines de grévistes de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) ont bloqué jeudi matin les accès aux ports de Montréal, sur la rue Notre-Dame, en signe de protestation contre le gouvernement de François Legault «qui les mènent en bateau».
Une manifestation similaire a eu lieu du côté du port de Québec. Les manifestants bloquaient également la circulation sur Henri-Bourassa Sud, dans l'accès vers Dufferin-Montmorency. Ce blocus s'est terminé dans les environs de 8h.
Ces enseignants sont en grève depuis maintenant 21 jours et la FAE estime que la négociation nationale «est bloquée».
«Les grévistes ont choisi de bloquer le Port de Montréal, puisque le seul argument que le gouvernement semble comprendre, c'est l'argent!» a déclaré Patrick Bydal, vice-président à la vie politique à la FAE dans un communiqué acheminé aux médias.
M. Bydal ajoute que les profs sont exaspérés et en colère devant l'irresponsabilité du gouvernement «et font actuellement un grand sacrifice économique pour sauver l'école publique».
«La FAE ainsi que les enseignantes et enseignants demandent à François Legault de prendre ses responsabilités et d'agir en chef d'État soucieux d'en arriver à une entente de principe satisfaisante, qui répondra aux besoins criants des profs, mais aussi de leurs élèves, jeunes et adultes.»
Les centaines de grévistes présents comptaient demeurer sur place le plus longtemps possible, selon la FAE.
Les autorités policières se sont rendues sur les lieux.
Au moment d'écrire ces lignes, on ne rapportait pas d'arrestations.
Le Port de Montréal a confirmé que cette manifestation a eu des impacts «importants» sur ses activités lors du début de la journée de jeudi, alors qu'environ 25 % des camions attendus n'ont pas pu faire leurs transactions.
Cela représente entre 500 et 800 camions, selon la direction du Port, qui se base sur son trafic quotidien pour arriver à cette estimation.
«Nous allons devoir ajuster la logistique en conséquence au cours de la journée afin de reprendre le retard», a indiqué sa directrice des communications, Renée Larouche, par courriel.
Mercredi, la Fédération autonome de l'enseignement a rejeté la dernière offre patronale.
À l'instar de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), la FAE dénonce des «reculs importants» dans les négociations avec Québec.
«Il ne fait plus aucun doute pour nous que le gouvernement de François Legault ne fait aucunement le choix d’aider l’école publique à se remettre de la dégradation qu’elle subit depuis 20 ans», a déclaré mercredi la présidente de la FAE, Mélanie Hubert.
Du côté du Front commun, les leaders estiment qu'une entente avec le gouvernement du Québec est encore possible d'ici la fin de l'année.
À voir également : Secteur public: une entente avant les Fêtes est-elle possible?
Cependant, si le gouvernement Legault n’est pas prêt à faire de compromis lors des négociations, les organisations syndicales sont prêtes à prolonger le conflit jusqu’en 2024 et même de déclencher une grève générale illimitée. Trouver une entente demeure toutefois «la priorité».
Avec des informations de Caroline Dumont pour Noovo Info et de La Presse canadienne.
