Début du contenu principal.
Cette décision risque d'aggraver la crise au Soudan.
Un groupe paramilitaire notoire et ses alliés au Soudan ont formé un gouvernement parallèle dans les zones sous son contrôle, principalement dans la région occidentale du Darfour, où des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité font l'objet d'enquêtes.
Cette décision, annoncée samedi, risque d'aggraver la crise au Soudan, plongée dans le chaos lorsque les tensions entre l'armée et les paramilitaires de Forces de soutien rapide (FSR) ont dégénéré en affrontements en 2023 à Khartoum, la capitale, et ailleurs dans le pays.
L'Alliance Tasis, dirigée par les FSR, a nommé le général Mohamed Hamdan Dagalo, commandant du groupe paramilitaire, à la tête du Conseil souverain de la nouvelle administration. Ce Conseil, composé de 15 membres, fait office de chef de l'État.
Les FSR sont issues des célèbres milices Janjawid, mobilisées il y a deux décennies par le président de l'époque, Omar el-Béchir, contre les populations d'Afrique centrale ou d'Afrique de l'Est au Darfour. Les Janjawids ont été accusés de massacres, de viols et d'autres atrocités.
Dans le contexte de la guerre actuelle, les FSR ont été accusées de nombreuses atrocités. L'administration Biden a imposé des sanctions à M. Dagalo, affirmant que ses troupes et ses alliés commettaient un génocide. Les FSR ont nié tout génocide.
Le porte-parole de l'alliance, Alaa al-Din Naqd, a annoncé la nouvelle administration dans une déclaration vidéo depuis la ville de Nyala, au Darfour, contrôlée par le groupe de paramilitaires et leurs alliés, les Janjawids.
Mohammed Hassan al-Taishi, un homme politique civil qui était membre du conseil souverain militaro-civil qui a dirigé le Soudan après le renversement d'el-Béchir en 2019, a été nommé premier ministre du gouvernement parallèle contrôlé par les FSR.
Le chef rebelle Abdelaziz al-Hilu, qui commande le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N), actif dans la région méridionale de Kodrofan, a été nommé comme l'adjoint de M. Dagalo au conseil. Le SPLM-N est une faction dissidente du SPLM, le parti au pouvoir au Soudan du Sud voisin.
Cette annonce est intervenue cinq mois après la signature, en février, par les FSR et leurs alliés d'une charte à Nairobi, la capitale du Kenya, visant à établir un gouvernement parallèle dans les zones contrôlées par les paramilitaires.
À l'époque, de nombreux pays, dont les États-Unis, ont rejeté les efforts des FSR et ont condamné la signature par le groupe paramilitaire et ses alliés de ce qu'ils ont qualifié de «constitution de transition» lors de la conférence organisée au Kenya.
Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement internationalement reconnu de Khartoum a condamné cette annonce dans un communiqué. Il l'a qualifié de «faux gouvernement» et a exhorté la communauté internationale à ne pas s'engager avec l'administration dirigée par les FSR.