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Les initiés de La Baie d’Hudson ne soumettent aucune offre pour ses actifs

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fe362ecdee1b3043346a51bebb19897588af7217246fbf4e6d630d4bcbe26284.jpg Un grand magasin La Baie d’Hudson au Sherway Gardens de Toronto, le jeudi 9 mars 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Nathan Denette (Nathan Denette | La Presse canadienne)

Les dirigeants qui ont mené la plus ancienne entreprise canadienne à sa récente faillite ne se verront pas confier les rênes de La Baie d’Hudson dans le cadre de son processus de restructuration, selon de nouveaux documents judiciaires. 

Une déclaration sous serment déposée mercredi par Jennifer Bewley, directrice financière de la société mère du détaillant, indique qu’aucun initié n’a soumis d’offre pour l’entreprise vieille de 355 ans, ses actifs ou ses baux.

La Loi sur la faillite et l’insolvabilité définit les initiés comme les personnes qui contrôlent une entreprise, seules ou par l’intermédiaire d’un groupe.

La déclaration de Mme Bewley selon laquelle aucun soumissionnaire ne correspond à cette définition met fin à toute possibilité pour l’administrateur et président exécutif de La Baie d’Hudson, Richard Baker, de reprendre le contrôle de l’entreprise qu’il dirige depuis 2008.

Cela met également fin aux spéculations selon lesquelles une personne bien ancrée dans la compagnie envisageait une offre pour l’entreprise ou ses trésors, comme les droits sur son célèbre motif à rayures ou les centaines de milliers de pieds carrés d’espace commercial qu’elle loue.

Des spéculations ont surgi en avril lorsqu’un document de «protocole d’initiés» a été envoyé aux avocats impliqués dans le dossier de protection contre les créanciers de La Baie. Ce document décrivait de nouvelles procédures garantissant que le processus de vente visant à trouver un nouveau propriétaire pour La Baie se déroule avec «intégrité et équité».

Une note accompagnant le document précisait que celui-ci était mis en œuvre «en prévision d’une éventuelle offre d’initiés pouvant impliquer certains membres de la direction», dont les noms n’ont pas été divulgués.

Les initiés devaient informer les responsables du processus de vente de La Baie qu’ils étudiaient une offre avant les entreprises ou les investisseurs potentiels non directement liés à l’entreprise.

Toutefois, les deux groupes avaient jusqu’au 30 avril pour déposer des offres fermes pour l’entreprise et sa propriété intellectuelle, et jusqu’au 1er mai pour déposer des offres fermes pour les baux.

«De nombreuses offres»

La Baie d’Hudson n’a pas précisé le nombre d’offres reçues pour l’ensemble de l’entreprise ou sa propriété intellectuelle, mais Mme Bewley a indiqué que «de nombreuses offres» avaient été déposées.

Le gestionnaire de placements torontois Urbana a rendu publique son offre pour la propriété intellectuelle de La Baie d’Hudson, tandis que la milliardaire chinoise Weihong Liu a affirmé sur les réseaux sociaux vouloir acquérir des magasins pour «redonner à La Baie sa gloire».

Deux sources proches du processus de vente, dont l’identité n’a pas été révélée, car elles n’étaient pas autorisées à parler du dossier, ont également indiqué à La Presse Canadienne que Canadian Tire avait fait une offre pour une partie de la propriété intellectuelle du grand magasin en difficulté. Canadian Tire n’a pas commenté cette possibilité.

Si plusieurs offres similaires sont présentées pour l’entreprise ou ses actifs, l’entreprise organisera une vente aux enchères d’ici le 16 mai et demandera l’approbation du tribunal pour trouver un acheteur d’ici le 30 mai.

Au cours des prochains mois, La Baie d’Hudson organisera également une vente aux enchères distincte avec la Galerie Heffel pour 4400 œuvres d’art et artefacts, dont la charte royale qui a fondé l’entreprise.

La société conclura le processus de recherche de baux d’ici la mi-juin et restituera les propriétés n’ayant pas reçu d’offre d’ici la mi-juillet.

Un document déposé au tribunal le 22 avril révèle que 18 parties anonymes ont déposé des lettres d’intention exprimant leur intérêt pour un total de 65 baux.

Plusieurs de ces 18 parties ont tenté d’obtenir plusieurs baux identiques, et certaines des parties intéressées sont des propriétaires, précise le document. Les propriétaires soumissionnent souvent sur leurs propres baux lors de ces processus, espérant ainsi avoir plus de contrôle sur les locataires qui occupent leurs locaux.

La déclaration sous serment de Mme Bewley indique qu’aucune offre n’a été faite pour les magasins Saks OFF 5 TH des centres commerciaux Park Royal à Vancouver, en Colombie-Britannique, et Place Sainte-Foy, à Québec. Ces magasins seront donc restitués à leurs propriétaires.

Mme Bewley a également expliqué que l’entreprise accélère la fermeture de ses 80 magasins La Baie d’Hudson et des 16 magasins exploités sous l’enseigne Saks, actuellement en liquidation.

Neuf de ses 13 magasins Saks OFF 5 TH ont fermé le 27 avril et les autres devraient fermer d’ici le 1er juin, selon Mme Bewley. Le reste des 96 magasins fermeront d’ici le 15 juin.

Tara Deschamps

Tara Deschamps

Journaliste