Économie

Lueur d'espoir à l'approche des échéances pour La Baie d'Hudson et ses baux

Le temps se fait court pour deux échéances qui pourraient déterminer le sort de La Baie d'Hudson.

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e5eb4c6a246e9086a5c105fb2716efdc27b1c71d54bd1e0a1cab1cafa49ab6a6.jpg Un panneau de La Baie d'Hudson dans le quartier financier de Toronto, le vendredi 8 septembre 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Andrew Lahodynskyj (Andrew Lahodynskyj | La Presse canadienne)

Le temps se fait court pour deux échéances qui pourraient déterminer le sort de La Baie d'Hudson.

Toute personne intéressée par l'acquisition de la plus ancienne entreprise du Canada ou d'actifs, comme les droits sur sa marque emblématique à rayures, a jusqu'à mercredi 17 h pour soumettre des propositions fermes. Les personnes souhaitant reprendre des baux détenus par la chaîne de grands magasins vieille de 355 ans ou par ses filiales Saks doivent déposer des offres fermes d'ici jeudi.

Les deux processus ont débuté après que La Baie d'Hudson a déposé une demande de protection contre ses créanciers en mars, affirmant que les répercussions de la pandémie de COVID-19, la réduction de l'achalandage et l'intensification de la guerre tarifaire lui causaient d'importantes difficultés financières.

Maintenant en liquidation, l'entreprise pensait que la mise en vente de ses baux et de son entreprise lui permettrait de survivre ou, à tout le moins, de trouver un nouveau foyer pour ses biens les plus précieux.

La Baie d'Hudson et les responsables de la vente n'ont pas précisé si des prétendants avaient officiellement présenté une offre pour l'entreprise ou ses actifs non locatifs. Adam Zalev, directeur général de Reflect Advisors, le conseiller financier de La Baie d’Hudson, a toutefois indiqué qu'il y avait un «fort intérêt».

Une source au courant du processus, qui n'était pas autorisée à s'exprimer sur le sujet, a indiqué qu'un solide éventail d'entreprises nord-américaines reconnues, ainsi que des partenaires financiers, ont manifesté leur intérêt.

L'un d'eux pourrait être Weihong Liu, une milliardaire chinoise qui possède trois centres commerciaux en Colombie-Britannique par l'intermédiaire de la société d'investissement Central Walk.

Mme Liu a mentionné sur les réseaux sociaux vouloir acquérir des magasins pour «redonner sa gloire à la Baie», mais n'a jamais tenu de conférence de presse pour présenter son offre. Son assistante, Linda Qin, également agente immobilière en Colombie-Britannique, a refusé de dire si elle envisageait toujours le projet.

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Il y a également eu des indications qu'un membre de la direction pourrait faire une offre.

Cette conjecture est née après la diffusion d'un document de «protocole d'initiés» aux avocats plus tôt ce mois-ci. Le document décrivait comment le processus de vente garantirait «l'intégrité et l'équité» et a été adopté «en prévision d'une éventuelle offre d'initié pouvant impliquer certains membres de la direction», dont les noms n'ont pas été dévoilés.

Bien que le document précise qu'il n'y a «aucune garantie» qu'une offre soit finalement présentée par la direction, il est arrivé après la date limite du 7 avril fixée pour que la direction indique si elle est intéressée à faire une offre.

QE Home, une entreprise de literie de Burnaby, en Colombie-Britannique, n'est pas un initié, mais a envisagé de faire une offre sur les célèbres rayures, jusqu'à ce qu'elle ait le pressentiment que les droits sur le motif étaient plus susceptibles d'être vendus dans le cadre d'un bloc d'actifs.

«Mais si quelqu'un reprend ce bloc et qu'il existe encore une occasion de participer à la poursuite de son héritage, nous serions ravis d'en discuter», a déclaré Christina Xu, directrice de l'exploitation de l'entreprise.

De telles discussions secondaires ne pourraient probablement pas avoir lieu tant que La Baie d'Hudson et les entreprises supervisant la vente n'auront pas examiné les offres. Si plusieurs offres sont présentées pour les actifs, une vente aux enchères pourrait avoir lieu avant le 16 mai et l'approbation du tribunal sera demandée avant le 30 mai. Ce processus serait distinct d'une autre vente aux enchères que la société doit organiser avec la Galerie Heffel pour se départir de ses œuvres d'art, de ses artefacts et de sa charte.

Intérêt pour les baux

Si le nombre d'offres que La Baie d'Hudson est susceptible de recueillir pour ses actifs demeure un mystère, son processus de monétisation des baux semble plus prometteur.

Un document déposé au tribunal le 22 avril a révélé que 18 parties anonymes ont soumis des lettres d'intention exprimant leur intérêt pour un total de 65 baux.

Plusieurs de ces 18 parties ont fait des offres pour plusieurs des mêmes baux, et certaines des parties intéressées sont des propriétaires, indique le document. Les propriétaires font souvent des offres pour leurs propres baux lors de ces processus afin de mieux contrôler les locataires qui occupent leurs espaces.

Le document précise que certaines parties ayant déposé des lettres d'intention sont intéressées par d'autres actifs de La Baie d'Hudson proposés dans le cadre du processus de vente, sans toutefois préciser leurs objectifs. 

Les entreprises souhaitant acquérir des locaux de La Baie pourraient devoir respecter les mêmes conditions que celles acceptées par le détaillant lors de l'obtention de ses baux. Ces conditions obligeraient probablement tout locataire à utiliser la totalité du bien et pourraient même stipuler que l'occupant soit un grand magasin, ce qui laisserait peu d'entreprises en mesure de satisfaire à ces exigences.

Trente-six des baux de l'entreprise n'ont suscité aucune offre et seront probablement restitués aux propriétaires une fois les ventes de liquidation terminées le 15 juin prochain.

«À l'approche de la date limite de soumission des offres pour le processus de vente cette semaine, le niveau élevé des ventes dans les magasins témoigne véritablement de la force des consommateurs canadiens et de leur volonté de soutenir La Baie d'Hudson, une institution canadienne emblématique», a souligné M. Zalev.

Tara Deschamps

Tara Deschamps

Journaliste