Les 2100 ingénieurs du gouvernement du Québec viennent de suspendre leur grève à durée indéterminée, et ce sera ainsi jusqu'au 23 mai.
Le président de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), Marc-André Martin, l'a confirmé en entrevue mardi.
Il affirme que le comité de négociations en a décidé ainsi «pour des raisons stratégiques».
Les parties n'ont pourtant pas changé de position et aucune nouvelle date de négociation n'était prévue, mardi matin.
Ces ingénieurs, qui travaillent pour les ministères des Transports, des Affaires municipales, de l'Environnement, de la Cybersécurité, entre autres, avaient durci le ton, en transformant leur grève de soir, de nuit et de fin de semaine en grève illimitée, le 2 mai.
Cette grève des ingénieurs du gouvernement a pour effet de retarder la planification de plusieurs chantiers de génie civil et l'émission de permis, ce qui inquiète les associations d'entrepreneurs des secteurs concernés.
Mais l'APIGQ a choisi de changer de stratégie, ses membres étant revenus au travail mardi matin, et ce, jusqu'au 23 mai, a précisé M. Martin.
«On a toujours espoir que, pendant cette période d'accalmie, il y a quelque chose qui débloque», a-t-il commenté.
Bien qu'aucune date de négociation ne soit encore arrêtée, «ça peut changer vite», a-t-il noté.
Le comité de négociations de l'APIGQ devait d'ailleurs se réunir de nouveau mardi.
Du côté du Conseil du trésor, le cabinet de la ministre Sonia LeBel assure qu'«il est possible de s'entendre rapidement avec les ingénieurs». Le Conseil du trésor a même suggéré l'intervention d'un médiateur spécial pour y parvenir.
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Le cabinet rappelle cependant que «le cadre établi au cours de la dernière ronde de négociations ne sera pas remis en question; les ingénieurs ont accès aux mêmes paramètres, à la même enveloppe sectorielle, aux mêmes conditions que les autres. C'est une question d'équité» envers les autres syndicats qui ont réglé avec le gouvernement du Québec.
L'APIGQ se dit pourtant convaincue du contraire. Les augmentations salariales de 17,4 % sur cinq ans sont les mêmes, concède-t-elle, mais l'enveloppe sectorielle, donc réservée aux autres conditions de travail des ingénieurs, n'est pas du même ordre que celle des autres syndicats du secteur public, soutient l'APIGQ.
Le Conseil du trésor rappelle que «plus de 98 % des groupes des secteurs public et parapublic se sont entendus avec le gouvernement».
Il se dit ouvert à poursuivre les pourparlers avec l'APIGQ. «Nos équipes de négociation demeurent disponibles pour poursuivre les discussions à la table.»

