Sans contrat de travail depuis janvier dernier, des employés ont déclenché une nouvelle grève surprise au magasin IKEA de Montréal, dimanche - une journée que les Québécois savent typiquement très occupée dans cet établissement.
Le Syndicat d’IKEA Montréal, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a lancé cette grève deux heures après l’ouverture de la succursale du géant suédois du meuble.
Les membres du syndicat déplorent des augmentations salariales «dérisoires» dans ce conflit qui a déjà occasionné une grève il y a une semaine. Selon Elie Zetrenne, président du Syndicat d'IKEA Montréal, l'entreprise «n'offre pas à tous les employées la même hausse, selon l'échelon salarial où ils se situent». «C'est inconcevable avec le coût de la vie aujourd'hui», a-t-il commenté par écrit dans un communiqué diffusé dimanche.
«De toute évidence il [l'employeur] ne comprend pas notre réalité», a expliqué. M. Zetrenne à La Presse canadienne. Il affirme que l'offre soumise par l'employeur présente une augmentation de 50 cents pour les employés du plus haut échelon et de 0% pour ceux en bas de l'échelle salariale.
«C'est vraiment une insulte, donc, si l'employeur ne veut pas revenir sur les tables de négociation, on va continuer avec nos moyens de pression», conclut-il.
Le Syndicat d'IKEA Montréal affirme avoir fait une contre-offre à l'employeur dans le cadre de négociations, continuées après que les membres de l'organisation syndicale ont approuvé un mandat de 10 jours de grève utilisables aux moments désirés. IKEA n'aurait pas accepté cette contre-proposition, selon le syndicat, et aurait demandé l'intervention d'un conciliateur auprès du gouvernement provincial.
«On est les meilleurs, on mérite un meilleur salaire.»
Après la fin d’une première journée de grève le week-end dernier, les membres du Syndicat d’IKEA Montréal étaient retournés au travail avec l’intention de «donner une chance à la négociation».
Le syndicat soutient que les travailleurs du magasin de meubles gagnent moins que ceux de lieux de travail semblables. Il représente environ 450 employés occupant des postes allant de l'entrepôt à la salle d'exposition et à la cuisine.
Le syndicat indique que, pour l'ensemble des échelons salariaux, l'employeur a proposé une augmentation de salaire d'environ 5 % sur quatre ans, en moyenne.
Dans une déclaration transmise à Noovo Info, IKEA Canada indique s'engager «à travailler en collaboration et à négocier de bonne foi pour parvenir rapidement à une convention collective».
«Nous croyons que les offres que nous avons faites sont concurrentielles et conformes aux standards de l'industrie dans le marché de la vente au détail de Montréal. Nous travaillons activement à maintenir le dialogue avec le comité syndical afin de parvenir à un accord sur cette question.»
Dans un courriel additionnel transmis lundi, IKEA souligne que ses propositions salariales concernent tous ses employés. «Au cours de la fin de semaine, certaines informations ont été rapportées concernant les aspects financiers de nos négociations actuelles. Les échelles salariales proposées comprennent des augmentations annuelles pour tous les employés, ainsi que des échelons basés sur l'ancienneté», peut-on lire.
L'entreprise indique également avoir fait appel au Ministère du Travail «afin de structurer les discussions à venir».
La chaîne d'origine suédoise, dont le siège social se trouve désormais aux Pays-Bas, compte 16 magasins à travers le Canada. Trois se situent au Québec, à Montréal, Boucherville et Québec.
Des rayons fermés
Sur son site internet dimanche, IKEA indiquait qu'en raison de la grève, certains services sont impactés par le conflit de travail. Le restaurant suédois est par exemple fermé tout comme le service de garderie. La livraison de la part de la succursale est également impactée.
Avec de l'information de La Presse canadienne et d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.
