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Les États-Unis plaident pour une nouvelle force internationale en Haïti

La Mission multinationale de sécurité «demeure limitée dans sa capacité d’action».

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Un homme marche dans une rue déserte du quartier Nazon à Port-au-Prince, en Haïti, après que des gangs ont pris le contrôle de la zone, le 4 septembre 2025. Un homme marche dans une rue déserte du quartier Nazon à Port-au-Prince, en Haïti, après que des gangs ont pris le contrôle de la zone, le 4 septembre 2025. (AP Photo)

Les États-Unis et Haïti ont appelé lundi à soutenir la transformation de la mission multinationale assistant la police haïtienne en une «force de répression des gangs» plus robuste, avant un vote au Conseil de sécurité de l’ONU attendu prochainement.

Pour tenter d’enrayer les exactions des gangs, le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné son feu vert en 2023 à la création de la Mission multinationale de sécurité (MMAS), menée par le Kenya, pour aider la police haïtienne dépassée.

Mais la force, sous-équipée et sous-financée, n’a déployé qu’un millier d’hommes sur les 2 500 espérés.

La MMAS «demeure limitée dans sa capacité d’action», «n’a pas encore pu sécuriser durablement l’ensemble du territoire national et les gangs ont exploité ces lacunes pour se réorganiser et étendre leur influence», a commenté lundi le président du conseil présidentiel de transition haïtien Laurent Saint-Cyr lors d’une réunion à l’ONU, soutenant l’initiative proposée par les États-Unis et Panama.

Ces deux pays ont lancé ces dernières semaines des discussions au Conseil de sécurité pour transformer la MMAS, dont le mandat expire début octobre, en une «force de répression des gangs».

Selon le dernier projet de texte vu par l’AFP, la nouvelle force pourrait compter jusqu’à 5 550 «personnels en uniforme», à la fois policiers et soldats, et non plus seulement des policiers.

Elle serait accompagnée par la création d’un «bureau de soutien de l’ONU», suggéré il y a plusieurs mois par le secrétaire général Antonio Guterres pour fournir le soutien logistique et financier nécessaire.

Le nouveau mandat «donnerait à la force le pouvoir de s’attaquer aux gangs de manière proactive, et de restaurer la sécurité en Haïti tout en assurant qu’elle a les outils appropriés» pour notamment réduire le territoire sous contrôle des gangs», a expliqué le secrétaire d’État américain adjoint Christopher Landau.

«Malheureusement, l’adoption de cette résolution n’est pas gagnée. Malgré le soutien majoritaire du Conseil de sécurité, certains pourraient essayer d’empêcher son adoption ou ralentir notre réponse envers Haïti», a-t-il ajouté.

Selon une source diplomatique, la Russie et la Chine, qui ont un droit de véto, n’ont pour l’instant pas vraiment participé aux négociations. Les Chinois s’étaient déjà montrés sceptiques sur l’opportunité de la MMAS sans transition politique en Haïti.