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Les États-Unis se disent prêts à reprendre les négociations avec l'Iran et à éviter une guerre prolongée

Le vice-président JD Vance a dit que les frappes avaient donné à Téhéran la possibilité de revenir à la table des négociations avec Washington.

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Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth s'exprime lors d'une conférence de presse au Pentagone à Washington, dimanche 22 juin 2025, après que l'armée américaine a frappé trois sites en Iran, se joignant ainsi directement à l'effort d'Israël pour détr... Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth s'exprime lors d'une conférence de presse au Pentagone à Washington, dimanche 22 juin 2025, après que l'armée américaine a frappé trois sites en Iran, se joignant ainsi directement à l'effort d'Israël pour détruire le programme nucléaire de ce pays. (Alex Brandon/Associated Press)

L'administration Trump a signalé dimanche sa volonté de renouer les négociations avec l'Iran et d'éviter une guerre prolongée à la suite d'une attaque surprise contre trois sites nucléaires du pays, alors que les responsables américains évaluaient les ambitions nucléaires de Téhéran et la menace de représailles contre les intérêts américains.

Le président Donald Trump, qui s'était adressé à la nation depuis la Maison Blanche samedi soir, a laissé son équipe de sécurité nationale s'exprimer à sa place le lendemain matin, restant silencieux sur les réseaux sociaux et n'envisageant aucune apparition publique. Les messages coordonnés de son vice-président, du chef du Pentagone, de son principal conseiller militaire et de son secrétaire d'État ont suggéré une confiance dans le fait que les retombées de l'attaque seraient gérables et que le manque de capacités militaires de l'Iran le forcerait finalement à revenir à la table des négociations.

Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré lors d'une conférence de presse que les États-Unis «ne cherchent pas la guerre» avec l'Iran, tandis que le vice-président JD Vance a dit que les frappes avaient donné à Téhéran la possibilité de revenir à la table des négociations avec Washington.

«L'opération Midnight Hammer, qui a fait appel à des leurres et à des manœuvres de diversion, n'a rencontré aucune résistance iranienne, selon M. Hegseth et le général Dan Caine, chef d'état-major interarmées.

«Cette mission n'avait pas pour but de renverser le régime», a ajouté M. Hegseth. M. Caine a expliqué que l'objectif de l'opération, à savoir la destruction des sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, avait été atteint.

«L'évaluation finale des dégâts causés par les combats prendra un certain temps, mais les premières estimations indiquent que les trois sites ont subi des dommages et des destructions extrêmement importants.» 
- Général Dan Caine, chef d'état-major interarmées

M. Vance a soutenu dans une entrevue télévisée que, bien qu'il ne souhaite pas discuter «des informations sensibles concernant ce que nous avons vu sur le terrain», il était «très confiant quant au fait que nous avons considérablement retardé le développement de leur arme nucléaire».

Pressé de questions, il a affirmé à l'émission Meet the Press de NBC: «Je pense que nous avons vraiment retardé leur programme de très longue date. Je pense qu'il faudra de nombreuses années avant que les Iraniens soient en mesure de développer une arme nucléaire.»

Le vice-président a soutenu que les États-Unis avaient «négocié agressivement» avec l'Iran pour tenter de trouver un règlement pacifique et que Trump avait pris sa décision après avoir estimé que les Iraniens n'agissaient pas «de bonne foi».

«Je pense en fait que cela offre une occasion de réinitialiser cette relation, de réinitialiser ces négociations et de nous mettre dans une position où l'Iran peut décider de ne pas être une menace pour ses voisins, ni pour les États-Unis, et s'ils sont prêts à le faire, les États-Unis sont tout ouïe.»
- JD Vance, vice-président des États-Unis

Le secrétaire d'État Marco Rubio a affirmé sur CBS dans l'émission Face the Nation qu'«il n'y a actuellement aucune opération militaire prévue contre l'Iran, à moins qu'ils ne commettent des imprudences et n'attaquent» les intérêts américains.

Trump a déjà menacé d'autres pays, mais il a souvent fait marche arrière ou n'a pas donné suite, compte tenu de ses promesses à sa coalition d'électeurs de ne pas engager les États-Unis dans une guerre prolongée. Il n'était pas immédiatement clair si l'Iran considérait qu'il était dans son intérêt d'éviter un conflit plus large.

Plusieurs réactions à l'international

Une grande partie du monde absorbe les conséquences des frappes et le risque qu'elles puissent conduire à de nouveaux combats au Moyen-Orient après que les États-Unis se sont immiscés dans la guerre entre Israël et l'Iran. Les frappes aériennes israéliennes qui ont débuté le 13 juin, heure locale, ont visé des installations nucléaires et des généraux iraniens, provoquant des représailles de la part de l'Iran et déclenchant une série d'événements qui ont contribué à l'attaque américaine.

Alors que les responsables américains ont appelé à la prudence et souligné que seules des installations nucléaires étaient visées par Washington, l'Iran a critiqué ces actions, les qualifiant de violation de sa souveraineté et du droit international.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a exprimé que Washington était «entièrement responsable» des mesures que Téhéran pourrait prendre en réponse.

«Ils ont franchi une ligne rouge très importante en attaquant des installations nucléaires», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse en Turquie. «Je ne sais pas combien de marge de manœuvre il reste à la diplomatie.»

La Chine et la Russie, où M. Araghchi se rendait pour s'entretenir avec le président Vladimir Poutine, ont condamné l'action militaire américaine. Ces attaques constituent «une violation flagrante du droit international», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, qui a également appelé à «ramener la situation sur la voie politique et diplomatique». Le ministère turc des Affaires étrangères a mis en garde contre le risque que le conflit s'étende «à l'échelle mondiale».

Le premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que le Royaume-Uni déployait du matériel militaire dans la région pour protéger ses intérêts, sa population et ses alliés, mais qu'il se concentrait sur la recherche d'une solution. Son bureau a indiqué qu'il s'était entretenu dimanche avec Trump au sujet de la nécessité pour Téhéran de reprendre les négociations.

Les dirigeants de l'Italie, du Canada, de l'Allemagne et de la France ont convenu de la nécessité d'une «reprise rapide des négociations». Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec le prince héritier saoudien et le sultan d'Oman.

L'Iran pourrait tenter d'interrompre ses exportations de pétrole via le détroit d'Ormuz, ce qui pourrait provoquer le même type de choc inflationniste que celui que le monde a connu après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Les prix du pétrole ont augmenté sur les marchés financiers à mesure que la guerre entre Israël et l'Iran s'intensifiait, grimpant de 21 % au cours du mois dernier.

Le résumé du Pentagone n'a fourni aucun nouveau détail sur les capacités nucléaires de l'Iran. Hegseth a indiqué que le calendrier des frappes était le résultat d'un programme établi par Trump pour les négociations avec l'Iran sur ses ambitions nucléaires.

«L'Iran a compris » que lorsque Trump dit 60 jours pour rechercher la paix et la négociation, il veut dire 60 jours de paix et de négociation», a lancé M. Hegseth. «Sinon, ce programme nucléaire, cette nouvelle capacité nucléaire n'existera pas. Il était sérieux.»

Cette déclaration était complexe, car la Maison-Blanche avait laissé entendre jeudi dernier que le président pourrait prendre jusqu'à deux semaines pour décider s'il fallait frapper l'Iran ou poursuivre les négociations. Mais les États-Unis ont profité de l'affaiblissement des défenses aériennes iraniennes, car ils ont pu mener leurs attaques sans rencontrer de résistance de la part de l'Iran.

«Les chasseurs iraniens n'ont pas volé et il semble que les systèmes de missiles sol-air iraniens ne nous aient pas repérés pendant toute la durée de la mission», a déclaré le général Caine.

Hegseth a expliqué que la décision de déplacer plusieurs bombardiers B-2 de leur base dans le Missouri plus tôt samedi était destinée à tromper les Iraniens. Caine a ajouté que les États-Unis avaient également utilisé d'autres méthodes de diversion, déployant des chasseurs pour protéger les bombardiers B-2 qui ont largué un total de 14 bombes antibunker sur les sites iraniens de Fordo et Natanz.

Les frappes ont eu lieu samedi entre 18h40 et 19h05 à Washington, soit environ 2h10 dimanche en Iran.

Mike Pesoli

Mike Pesoli

Journaliste

Josh Boak

Josh Boak

Journaliste