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Les dirigeants de la Ligue arabe promettent d'aider à reconstruire la bande de Gaza

En mars, un sommet d'urgence de la Ligue arabe au Caire avait approuvé un plan de reconstruction de la bande de Gaza sans déplacer ses quelque 2 millions d'habitants.

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Photo prise le 13 septembre 2024 dans le sud de la bande de Gaza. Photo prise le 13 septembre 2024 dans le sud de la bande de Gaza. (Leo Correa | AP Photo)

Les dirigeants arabes réunis lors d'un sommet annuel à Bagdad ont déclaré samedi qu'ils cherchaient à parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et ont promis de contribuer à la reconstruction du territoire une fois la guerre terminée.

En mars, un sommet d'urgence de la Ligue arabe au Caire avait approuvé un plan de reconstruction de la bande de Gaza sans déplacer ses quelque 2 millions d'habitants.

Le sommet de Bagdad a réuni des dirigeants arabes, dont l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Parmi les invités figuraient le premier ministre espagnol Pedro Sánchez et le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui a appelé à la libération des otages israéliens dans la bande de Gaza et à l'acheminement de l'aide vers le territoire assiégé. Il a déclaré que l'ONU rejetait tout «déplacement forcé» de Palestiniens.

Le sommet de samedi intervient deux mois après la fin par Israël du cessez-le-feu conclu avec le groupe militant Hamas en janvier. Ces derniers jours, Israël a lancé des attaques généralisées sur la bande de Gaza et le premier ministre Benyamin Nétanyahou a promis une nouvelle escalade pour poursuivre son objectif de destruction du Hamas.

«Ce génocide a atteint des niveaux d'horreur jamais vus dans aucun conflit de l'histoire», a soutenu le premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani dans un discours appelant à l'acheminement de l'aide vers Gaza. M. Al-Sudani a ajouté que l'Irak travaillerait à la création d'un fonds arabe pour la reconstruction de la région, dans lequel Bagdad verserait 20 millions $ US pour la bande de Gaza et un montant similaire pour le Liban.

M. Al-Sissi a indiqué que l'Égypte «déployait d'intenses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu» dans la bande de Gaza, en coordination avec le Qatar et les États-Unis. Il a ajouté que ces efforts avaient conduit à la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander. L'Égypte prévoit aussi d'organiser une conférence internationale pour la reconstruction de la bande de Gaza «une fois l'agression terminée», a-t-il continué.

 

Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé le Hamas à abandonner le pouvoir dans la bande de Gaza et, avec d'autres groupes militants, à remettre les armes à l'Autorité palestinienne. Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza à l'Autorité palestinienne, soutenue par l'Occident, en 2007. Les tentatives de réconciliation entre les deux rivaux ont depuis échoué à plusieurs reprises.

La réunion de Bagdad a été éclipsée par la tournée du président américain Donald Trump dans la région en début de semaine. Cette visite n'a pas débouché sur un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza comme beaucoup l'espéraient, mais M. Trump a fait la une des journaux en rencontrant le nouveau président syrien Ahmed al-Charaa – qui avait autrefois combattu les forces américaines en Irak – et en promettant de lever les sanctions américaines imposées à la Syrie.

M. Al-Charaa n'a pas assisté au sommet de Bagdad, où la délégation syrienne était dirigée par le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Chaibani. Les milices chiites et les factions politiques irakiennes se méfient du passé de militant sunnite de M. Al-Charaa et ont rejeté son invitation au sommet. Durant le conflit syrien qui a débuté en mars 2011, plusieurs milices chiites irakiennes ont combattu aux côtés des forces de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, faisant de M. Al-Charaa un personnage particulièrement controversé pour elles.

Un responsable irakien, s'exprimant sous couvert d'anonymat, car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré que le commandant de la Force Al-Qods iranienne, Esmaïl Qaani, s'était rendu à Bagdad avant le sommet et avait «transmis des messages de soutien aux négociations irano-américaines» visant à conclure un accord sur le nucléaire et à lever les sanctions paralysantes contre l'Iran.